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Saez au Zénith

J’accuse Damien Saez. Encore. Après un album solide taillé pour le live, il se paie le luxe de réarranger tous les titres pour la scène.
J’accuse Damien Saez. Toujours. Remplir un Zénith, sans véritable promotion, ni soutien radio, il y a forcément la moitié de la salle invitée... Peu d’artistes peuvent se targuer d’afficher complet (ou presque) sans avoir joué le jeu des médias.

Même si l’on déteste l’artiste, on ne peut que saluer sa surprenante facilité à réinventer son univers. Jamais il ne proposera une version conforme à ce qu’il propose sur disque. Le groupe part même dans d’improbables bœufs qui remuent la fosse, compacte. La sécurité ouvrira régulièrement, en urgence, les portes. Un peu d’air frais, tant les malaises sont nombreux. C’est pourtant rassuré que nous découvrions un public plus adulte qu’à l’accoutumée. Les effroyables souvenirs des concerts piano/voix semblent bien loin. Aujourd’hui, Saez brasse large. En salle, se croisent les metaleux, des rastas, de petites gothiques, et des lookés façon BB Brunes.

Ce soir, une formation électrique qui va à l’essentiel. De l’énergie brute. Le public se perd parfois dans les réinterprétations. Marguerite en est l’exemple le plus frappant. Une version rock qui fait taire la guitare acoustique de J’accuse pour mieux retrouver la mélodie originale en bout de route, épuisée.
Debbie est méconnaissable, défoncée, déchirée et sous acide. Damien laisse ses musiciens s’amuser dans une étonnante version, décomplexée. Le groupe va plus loin dans les relectures que lors des tournées précédentes : de véritables nouvelles chansons sont proposées.

Malheureusement, parfois Saez ne fait pas mouche. Jeunesse Lève Toi ne méritait pas nouvelle orientation, déstabilisante. Ce titre fétiche en perdrait presque toute sa force émotionnelle. De même, sur J’accuse, il prend malin plaisir à casser la rythmique martiale et lourde pour ne proposer qu’une version rock qui ne satisfait pas.
Malgré ses réserves (et des lumières un peu chiches), l’audace semble maître mot sur ce tour. Le jeune et con coupe l’herbe sous le pied de Fils de France, en démarrant dans le gras. La montée lancinante est réduite à néant, mais cela fonctionne à merveille. Courageux aussi de ne pas aligner les tubes (Sauver Cette Etoile, Sexe, par exemples) pour mieux surprendre l’auditoire avec Working Class Hero ou l’inédit Ma Petite Couturière.

Décidemment Saez n’en finit pas d’étonner et de détonner sur la scène française. Vivement la suite !

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