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Sarah W Papsun + She’s A Boy à la Péniche – Paradis Artificiels

« Rock the boat » lit-on une fois de plus sur le panneau d’entrée de la péniche. Et cette nouvelle soirée des Paradis Artificiels sera placée sous le signe du Rock avec en première partie les Belges de Sarah W. Papsun et leur Dance-Rock teinté d’Electro New-Wave, les parisiens de She’s a Boy et leur Rock brut de décoffrage.

Mais à 19h55, l’heure est à la partie de pétanque sur les berges de la Deûle et à l’apéro entre amis sur le pont de la Péniche. Et c’est ça qu’on aime, dans le fond, à la Péniche : ce charme simple qui donne à cette salle de spectacle un caractère intimiste.

Pour le moment, la Péniche est loin d’être blindée, et le concert initialement prévu à 20h commencera vers 20h35 pour attendre les derniers retardataires … et BIM ! Tant pis pour eux, les She’s a Boy entament leur set en assenant des grands coups de riff de guitare bien Rock’n’roll. Et c’est ce qui caractérise leur son : des riffs et une rythmique lourde, renforcée par des lignes de basse omniprésentes, une batterie au rythme tribal… mais toujours contrecarré par un côté Pop très frais, mélodique voir dansant.

Ils jouent pour la première fois à Lille ce soir, en espérant voir se confirmer les rumeurs qu’ils ont déjà entendues sur l’esprit festif Lillois. Hélas, face à un public clairsemé et malgré les multiples tentatives du groupe pour motiver les gens, l’ambiance de folie n’est pas au rendez-vous.

Et pourtant, ils la méritent amplement, car sur scène on a affaire à une bonne bande de potes qui jouent ensemble depuis 6 ans à travers différents projets, et ça se sent dans l’énergie brute et Rock’n’roll qu’ils envoient sur scène : une sorte de spontanéité, une non-prise de tête décomplexée et assumée tant dans le contact avec le public que dans l’énergie live qui se dégage du groupe.

Les gars de She’s a Boy (ouais ce sont bien des mecs) enchaînent leurs chansons, toutes plus efficaces les unes que les autres avec en particulier leur titre « Won’t tear us apart » qui serait un peu comme le hit pop digne de culminer au sommet des charts (du moins on leur souhaite !) , tant elle reste en tête avec son refrain tout en puissance, ses couplets mélodiques dont l’ambiance rappelle pourtant un vieux punk 70’s, voir un peu bon vieux clash, et ce pont si bien placé après le deuxième refrain …nous menant irrémédiablement vers la fin de morceau à base de refrain en boucle et en chœur. Le schéma classique de la bonne chanson.

On est également submergé par la bonne humeur et la fraîcheur qui se dégage d’un morceau comme « 20 miles from you », dont l’instrumentation et les guitares rappellent étrangement une lueur du passé, tout en nous servant un côté fun et tellement pop !

On parlait d’album tout à l’heure, ils en profitent pour faire la promo de leur prochain EP 4 Titres « Euh ce sera quoi le titre les gars ? », « Quand est-ce qu’il sortira ? En septembre, octobre, novembre ? … ». Bref, ils ne se prennent pas au sérieux, il y a du riff, de la mélodie, de l’énergie brute et de la sueur … rien que du rock quoi ! Et c’est ça qu’on aime.

Place maintenant aux Sarah W Papsun qui commencent leur concert en instaurant une drôle d’ambiance à la Péniche. Les lumières se tamisent… un grondement sonore s’étend de la proue à la poupe du navire… Non en fait, c’est juste une note sur trois octaves diffusée en continu par un des claviers des Sarah W Papsun qui s’installent sur scène. Le genre d’ambiance hypnotique qu’on retrouve sur l’intro de « Shine on you crazy diamond » de Pink Floyd (soyons fous mes petits diamants !), par-dessus laquelle, l’un des membres du groupe (dont on ignore pour le moment l’identité instrumentale) enjoint le public à se rapprocher au maximum de la scène …

Stature imposante et regard fixe : « Venez, venez, approchez-vous, on a tout notre temps, en général on ne parle pas beaucoup pendant nos concerts : juste au début, et à la fin ». Dans cette ambiance, la Péniche a pris des airs de réunion secrète… Un cercle d’initié qui d’ailleurs, s’est déjà pas mal élargi par rapport au premier concert, et qui se tasse devant les petites marches de la scène. Des marches qu’on gravira avec le groupe vers la béatitude auditive ? A eux de voir, le concert peut commencer…

Ils commencent tout naturellement leur set en marquant un rythme dans le paysage hypnotisant qu’ils venaient de construire : les premiers accords de guitare prennent place, décidément orientés vers des contrés New-Wave électro, soutenu par un mix basse batterie qui donne irrésistiblement envie de danser !

Devant la scène, on commence à se bouger, au grès des enveloppées lyriques du chanteur rappelant à coup sûr Bloc Party. Il amorce ensuite les premières paroles de « Pay Try », appuyées par un rythme terriblement efficace. On ne peut pas résister au potentiel tubesque de cette chanson, qui nous dirigera irrémédiablement vers le dancefloor !

Un groupe qui donne envie de se bouger, ça c’est clair, mais les Sarah W Papsun ont également une tendance « progressive » dans leur musique, un aspect qui ne nuira en aucun cas à vos aspirations de danseur audacieux, mais au contraire la complètera. L’ensemble de leur set, dont toutes les chansons sont liées entre elles (voila pourquoi ils ne parlent pas !), est construit comme un habile dosage alternant paysages Electro-Rock épurés et hymnes new-wave explosifs en guise de refrain. Entre les deux, des couplets et des montées instrumentales, qui sont comme des prétextes à faire monter la sauce. D’ailleurs, cette qualité qu’ont les Sarah W Papsun à jouer sur l’amplitude de leur musique ne met qu’on ne peut plus en valeur ce contraste, et ainsi l’énergie qui s’en dégage sur scène.

Une influence progressive-Electro qu’on retrouve particulièrement dans leur titre « Our voices everlasting », à la sensibilité mélodique prédominante, ou sur « Kids of Guerilla » qui avec son refrain A Cappella prend des airs d’hymnes qu’on a envie de scander avec eux, même si on ne connaît pas les paroles…

Alors c’est vrai, les Sarah W Papsun ne parlent absolument pas pendant leur set, mais c’est pour mieux mettre en valeur leur manière de communiquer avec le public, sans doute toute aussi efficace. A plusieurs reprises au cours du concert, les membres n’hésitent pas à prendre la température en se joignant directement au public. On aime ça et on en redemande ! C’est d’ailleurs le moment des rappels, réclamés par un public carrément emballé… mais c’est dommage, et c’est bien le seul bémol de ce concert, on n’y aura pas droit. Juste une invitation à aller checker sur leur site internet les 4 titres de leur prochain EP « Drugstore Montmartre », qui sortira le 16 mai prochain. En free download les gars, alors, un conseil, allez-y !
 

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