Des enjoliveurs, des panneaux de limitation de vitesse, des portières de voiture… accrochés sur une tour au milieu de la scène du Colisée de Roubaix. Ce décor de bric et de broc sert de terrain de jeux du 11 au 16 novembre aux 8 artistes du spectacle « Stomp », né de la complicité entre Luke Cresswell et Steve McNicholas au festival d’Edimbourg en 1991.
Plus que rôdés, les comédiens-danseurs-percussionnistes lancent et récupèrent les balais, fontaines à eaux, poubelles, seaux, tuyaux… avec aisance. Le rythme infernal provoque parfois des dégâts. Des balais rendent l’âme mais sont vite remplacés. Tout objet de la vie quotidienne est prétexte à créer des sons, à étouffer le silence, même une boîte remplie d’allumettes.
Inspiré d’une tradition médiévale anglaise appelée « busking », le spectacle ne se révèle pas aussi bruyant que certains auraient pu l’imaginer. Des musiciens ambulants avaient coutume de prendre leurs idées dans la rue, en observant les gens. Aux rythmes entraînants de cette version contemporaine sans dialogue vient donc s’ajouter le comique de gestes. Le public semble avoir une petite préférence pour le plus chétif d’entre eux qui porte des objets d’une taille improbable et qui fait des grimaces. Les spectateurs se montrent très réactifs.
Pendant 1h40, suspendus au décor, debouts sur des bidons, assis sur des bouées géantes ou de simples chaises… ils jouent avec les sons et le public. Leur objectif : « créer une musique universelle, avec des moyens universels. » « On peut faire quelque chose à partir de rien, faire de la musique avec des objets totalement ordinaires ! » Mission accomplie ce soir pour les stompeurs : on sort de la salle en essayant de jouer avec tous les objets qui se trouvent sur notre chemin !
Stomp en chiffres et en quelques dates :
* Plus de 14 millions de spectateurs dans le monde dont un million en France
* 52 pays visités
* 16ème année de représentation à New York
* Plus de 200 représentations à guichet fermé en 29 semaines de tournée en France
