Vendredi 13, jour de chance au Grand Mix !
Vous en connaissez beaucoup, vous, des « rock stars en devenir » qui brisent leur début de célébrité en se reconvertissant dans la chorale ? Ou des chanteurs qui abandonnent le principe selon lequel il faut chanter dans un micro et qui parlent super bas ? Et bien depuis vendredi soir, le public du Grand Mix en connaît un : José Reis Fontao des Stuck In The Sound !
Mais avant que l’on vous détaille un peu plus cette histoire rocambolesque, il faut parler de SSM. Non pas juste parce qu’ils officiaient comme première partie, mais parce que ce trio américain nous a ravi les oreilles de son psychédélique garage-rock. Dès le premier titre, Déjà Vu, les têtes des premiers rangs se balancent. Tandis que John Szymanski s’excite sur ses claviers, Marty Morris se la joue "guitar hero" tranquille et David Shettler se déchaîne sur ses fûts avec une flegme hilarante. Le groupe n’hésite pas à communiquer avec le public, même si la barrière de la langue reste parfois un handicap. N’empêche que ça remue, que ça applaudit et que ça sourit. Mission accomplie ! Les SSM décident d’achever leur set avec un morceau plus ancien, 1972. Marty a cassé une (ou deux ?) corde(s) avant de débuter le titre, mais John et David improvisent sans problèmes. Deux petites minutes d’accordage, et nous voilà pris par un titre aux accents beaucoup plus rock que l’ensemble de cette première partie ; mais ce n’est pas pour déplaire. Le groupe laisse alors la place aux parisiens de Stuck In The Sound qui viennent eux-mêmes installer leur matos sur scène.
Ce qui prouve qu’à l’inverse de nombreux groupes issus du nombril de la France, les « Stuck » ne prennent pas la grosse tête ; et leur prestation de ce soir va dans ce sens. Venus présenter leur troisième album, Shoegazing Kids, les Stuck In The Sound ont surtout mis le feu au Grand Mix ! Après une entrée en matière sur Zapruder, le groupe nous met à l’aise avec deux autres titres issus de ce troisième opus. Une batterie, une basse, une guitare électrique et une autre électroacoustique, quelques lumières et le décor est planté. L’ambiance est sympathique sans pour autant être survoltée. Il faut dire que Shoegazing Kids est sorti récemment (le 26 janvier) et n’a pas vraiment eu le temps de rester "coincé" dans les tympans. Pourtant, l’alchimie entre le public et les Stuck est bien présente et se ressent. Le Grand Mix est d’ailleurs plus que bien rempli.
Le groupe s’est principalement bâti une réputation scénique et on n'est pas en reste lorsque débutent les premiers riffs de Ouais, single phare du nouvel album. « Il va falloir crier ! » nous avait prévenus José avant d’entamer ce titre. Toute la fosse entre alors en transe et deux ados survoltés se payent même le luxe d’aller jumper sur scène aux côtés du groupe qui s’en amuse. Après tout, en ce vendredi 13, il faut bien tenter sa chance ! L’autre chanceux de ce soir, c’est celui qui a réussi à avoir – après une bataille entre ados - la baguette gentiment lancée par François.
Que ce soit sur des titres très énervés comme Cramp Push And Take It... ou des titres un peu plus posés comme Utah , la voix de José est un délice : capuche collée à la tête durant tout le concert, le chanteur nous parle beaucoup, sort quelques blagues, se fait plaisir. Mais ce qui est le plus surprenant, c’est lorsqu’en plein milieu d’un ToyBoy où tout le monde était déchaîné, le groupe s’arrête et José se met à chanter tel un enfant de chœur, invitant le public à le suivre dans ses « ouh ouh ouh » fantaisistes. Sourire général, et le titre reprend de plus belle ! On ne se lasse pas non plus des gimmicks d’Emmanuel à la guitare, ou des bonnes vibrations de la basse d’Arno. Les Stuck In The Sound méritent vraiment leur réputation scénique d’enflammés. À tel point que même après deux rappels, le public du Grand Mix n’était (presque) pas rassasié. On sent que le plaisir de ce concert est partagé ; le groupe remercie plus d’une fois le public d’être venu « très nombreux » et d’avoir rempli ce Grand Mix, « après avoir comblé La Malterie, La Cave Aux Poètes [voir la review] et Le Splendid » lors des concerts précédents du groupe dans la région.
Vendredi 13, jour de chance. On en a eu beaucoup ce soir, et ce même si on n’a pas gagné au loto. En sortant ce soir, on a même croisé le père Fouras ; jour de chance on vous dit !
