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Wire + Frustration à l’Aéronef

Frustration, groupe parisien, était déjà passé dans la région, notamment lors du festival Vision d'une Autre Industrie) pour un concert fantastique et décomplexé. Une partie du public était d'ailleurs là pour eux. L'influence de Wire étant plus que perceptible chez eux, les voir en première partie du groupe post-punk londonien n'a rien de particulièrement étonnant. Et le groupe d'exprimer son admiration pour Wire et de déclarer être ravi de jouer avant eux. Plus tard on pourra même les apercevoir dans la foule du Club de l'Aéronef durant le deuxième concert. Fabrice, le chanteur, est détendu et si l'ambiance n'est pas aussi rock'n'roll que lors de leur dernier passage dans la région, ce qui a pu être froideur quelques années auparavant est désormais maîtrise et nonchalance. Pur bonheur donc de se déhancher sur leurs petites perles rock au rythme des pogos environnants - le Club devient même un four. Frustration prépare un nouvel album et présente donc quelques nouveaux morceaux, qui ne font pas encore sur la foule l'effet de plus anciens.

Et puis, un vent glacial s'abat sur l'Aéronef. Disons-le clairement : Wire inspire la froideur d'emblée. Ne s'exprimant essentiellement que pour se plaindre du son, ils affichent des airs d'enterrement. Et pourtant le son prend petit à petit et un groupe commence à pogoter gentiment devant la scène. Ils arriveront même à arracher un sourire au chanteur et guitariste Colin Newman. Malheureusement les sourires se comptent sur les doigts d'une main et si les Wire se révèlent excellents techniciens, on ne peut pas dire que la relation avec le public ait été pensée comme majeure. Le groupe n'a pourtant jamais cessé de tourner durant une longue période, et reprend là où il s'était arrêté quelques mois avant.

En face, un public assez hétérogène, composé de vieux punks, de jeunes punks, de gothiques, de jeunes pas punks, de vieux pas punks, bref un ensemble de curieux, fans et sympathisants. Et le groupe qui n'exprime peut-être pas mais constate. C'est, je crois, la première fois que Wire effectue une tournée aussi longue en France, passant par la Maroquinerie comme en 2008 mais également des lieux moins courants comme l'Exo 7 de Petit Quevilly ou l'Epicerie Moderne de Feyzin. En bref, les Wire ne détestent pas le public français, mais l'expriment par leur ennui, ô curieux procédé. Certes la froideur qu'ils dégagent est plus qu'une marque de fabrique : acide et glacial, le groupe n'a pas perdu sa rage d'antan et si le quatuor paraît calme, la musique suffit pour eux à suggérer leurs intentions.

Fermons les yeux, donc. Pas de superflu mais un jeu très carré et une setlist qui laisse la place à toutes les époques. Déception rapide puisque les versions live s'écartent finalement assez peu des originaux. Rouvrons les yeux. Ca ne s'est guère arrangé mais le public fait preuve d'une patience tout à fait louable. Finalement, si l'on est assez content d'entendre "en vrai" les mythique Wire jouer Pink Flag - issu de l'album éponyme tout aussi mythique qui suffirait seul à élever les Anglais au rang de mentors pour toute une génération -, seul Spent décolle réellement et aurait pu clore un concert poursuivi par un rappel qui aurait eu meilleure figure au milieu de la setlist. A noter que si vous voulez les voir, il n'est pas trop tard puisque le groupe s'est visiblement lancé dans une très grande tournée qui s'étalera jusqu'en 2011. Espérons juste qu'ils aient gagné en énergie.

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