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Festival Poulpaphone 2017

Ce week-end, nous étions à Boulogne-Sur-Mer (Boulbeach pour les intimes) au Festival du Poulpaphone.  Du très bon son, une prog éclectique, des têtes de poulpes : on vous fait un petit topo des concerts que nous avons vus sur ces deux jours.

Vendredi - Jour 1 du Poulpaphone

On démarre fort ce week-end avec le groupe Her, les merveilleux bouchons lillois nous empêchant de voir les arachnéen Science Against Spheric Silence et leur premier album Layers. Dans un set toujours aussi hypnotique, Victor et tous les musiciens ont littéralement encensé la grande scène de l’Escale devant une salle déjà comble accompagnée d’un public conquis. Même si on sait à quoi s’attendre, on sort toujours de leurs concerts avec des étoiles dans les yeux.

On passe sur la seconde scène du Satellite pour le beat box blues d’HEYMOONSHAKER avec Dave & Andy. Mais qui sont-ils ? Depuis 2008, les deux Anglais écument le monde avec leurs sons rock/blues qui peut faire penser au style des Black Keys avec cette touche beatbox qui donne une dimension totalement nouvelle et explosive ! D’abord dans la rue, puis au fur et à mesure des concerts et des festivals, l’audience va grandir, les vues sur YouTube vont exploser et ils enregistreront leur premier album en 2015.

Le duo a entraîné et charmé tout le public au Poulpahone à coup de riffs puissant, une voix détonante et un beatbox totalement dingue ! Tantôt groovy, tantôt plus rock : à eux deux ils envoient autant qu’un groupe de six personnes. Ils savent prendre l’espace sur scène et donner à leur public : on danse, on saute… Bref, public conquis et gros coup de cœur de ce week-end. Une seule recommandation : à écouter d’urgence !

On change d’ambiance, toujours du groovy avec le duo hip hop franco-californien AllttA. Un vrai duo de choc réunissant 20Syl, beatmaker que vous connaissez pour Hocus Pocus et C2C, et Mr. J.Medeiros : rappeur américain ultra volubile aux textes denses. Grosse basse, électro enivrant et une scénographie prenante : on se laisse emmener sur un son à la fois planant et qui redonne une pêche pas possible. On a l’impression d’être en road trip californien : sentiment partagé semble-t-il par un public béat et dansant.

INNA DE YARD était l’un des live les plus attendus ce soir-là. L’espace d’un concert, on quitte Boulogne pour se retrouver sur l’île de Marley, perdu dans les collines de Kingston en Jamaïque. Une session percus puissante, un public qui acclame le collectif et chante en cœur,  un son chaleureux qui entraîne dans un état d’esprit totalement feel-good. Impossible de ne pas danser et se laisser aller au « Power of Togetherness » face à la puissance de leur musique. Sans tomber dans du reggae entendu un million de fois, chaque chanteur se relaye en apportant sa touche avec une énergie communicative. Une transition sympathique après avoir quitté la petite scène pour recharger les batteries avant Disiz la Peste.

Devant un public survolté comme jamais, DISIZ LA PESTE nous a menés tout le long du concert en jouant son dernier album PACIFIQUE. En communion totale avec son public, il invitera celui-ci à se scinder en deux entre les filles et les garçons sur « Menteur, Menteuse » pour reprendre de part et d’autre les paroles. Aussi bien sur « La fille de la piscine », « Splash », « Autre espèce » le public reprend à plein poumons chaque parole de l’artiste. On se fera un petit bond en 2014 avec un bon vieux  « Banlieusard Syndrome » comme on l’aime suivi par un public déchaîné et un autre classique de Disiz : « J’pète les plombs ». L’artiste nous invitera aussi à se lâcher sur Auto-Dance en faisant danser tout le monde sans exception. Ça chante, ça bouge, ça hurle et danse non-stop sur la scène de l’Escale. Deuxième concert le plus attendu de la soirée, un magnifique moment partagé avec un Disiz La Peste en accord parfait avec son public pour débuter la tournée Pacifique Tour.

On termine la scène du Satellite avec le groupe de trash metal catalan CRISIX. Brutal, puissant et beaucoup d’énergie avec un public tout de même conséquent : CRISIX a livré un live intéressant pour les amateurs de trash et très maîtrisé. On a une petite pensée pour le slam bien tenté d’une personne du public qui témoigne néanmoins de l’ambiance survoltée de ce concert !

Pour clôturer cette première soirée, Acid Arab a transformé la scène de l’Escale en véritable dancefloor sur leurs beats orientaux en un live totalement euphorisant ! Comme à leur habitude, ils ont su emmener la salle de bout en bout dans ce voyage pour l’Orient remixé dont eux seuls ont le secret. Mélangeant beats lents et rapides, cuivres calmes et ritournelles entêtantes en passant par le synthé imitation nay : le public se déhanchent, tournoient les bras et on clôture cette première soirée totalement folle !

Samedi - Jour 2 du Poulpaphone

On reprend ce week-end totalement poulpé avec AWIR LEON (également présent au sein du groupe Unno) sur la scène du Satellite : découverte et nouveau coup de cœur du week-end. Dans un set envoûtant et dance, le Dunkerquois arrive sur scène sweat à capuche et baskets blanches pour nous présenter son univers musical électro-pop aux sonorités futuristes et danse en entraînant un public curieux avec lui. Il nous présentera d’ailleurs un nouveau morceau en exclusivité. Sous une voix vibrante il nous aura allègrement menés dans son univers sans superflu, des émotions pures tout simplement.

Attendu par un public branché sur 2000 volts, les fans n’auront pas été dessus : ROMEO ELVIS & CABALLERO ont mis le feu ! Depuis la sortie de son album Morale 2 en collaboration avec Le Motel le 17 mars dernier, Roméo Elvis fait le tour des scènes francophones en enflammant tout sur son passage ! Pogos en masse, public qui reprend quasiment la totalité des morceaux et paroles comme le fameux « J’fais l’amour avec des crocos ». Pour l’ouverture de l’Escale ce soir-là le ton est donné d’emblée ! Les bruxellois ont su mener un live digne de ce nom et faire vibrer le Poulpaphone.

Dans une atmosphère détendue, le mélange entre pop 60’s, pop francophone teintée de mélancolie mène doucement la danse. Les jeunes parisiennes livrent un show en toute intimité et aisance. On reprendra en chœur un des titres phares de Juniore : « A la plage » avant de clôturer ce second concert sur la scène du Satellite.

On change de disque dans une ambiance plus « fresh » avec PONI HOAX : groupe d’électro-rock. Plutôt dans une pop entraînante avec quelques riffs un peu plus rock, le groupe arrive à mettre l’ambiance sur l’Escale mais reste assez concentré sur la technique et ne partage malheureusement pas assez avec le public malgré un chanteur très charismatique. Un peu comme un soufflé qui retombe, PONI HOAX nous aura tenus difficilement jusqu’à la fin, sans doute dû au manque d’adrénaline et de jeu avec une partie du public autour des fans qui dansaient sans relâche au-devant de la scène... ou alors dû à la séparation du groupe imminente...

Dans une dimension limite astrale accompagné de sa douce voix, on se laisse bercer par la chanteuse toulousaine Norma. Avec son premier EP « Badlands » aux accents rock, Norma séduit un public de plus en plus large. Sa voix intense, forte mais aussi mélodieuse nous porte vers des morceaux folk, mais aussi un peu plus pop et ce, toujours avec une empreinte de blues et de rock. Petit béret, discrète derrière son clavier : Norma nous aura totalement conquis et envoûté.

C’était le show de la soirée, et en même temps Mat sait très bien comment les mener ! Il nous aura prévenu en s’adressant aux personnes restées dehors devant la salle du Satellite blindée : « Vous en faites pas, vous allez rentrer dans deux-trois morceaux on fout le bordel ! » Chose promise, chose due : au bout de quelques morceaux le public étant à gauche de la scène est invité à partir à droite et vice-versa entraînant des pogos déchaînés.

On retiendra au début du concert des moments clés comme ce moment partagé avec la demande en mariage d’un ingé’ son, la découverte ou redécouverte de son album LOOV avec des musiciens enflammés mais aussi le public déchaîné face à la reprise de l’indétrônable « J’t’emmène au vent » de Louise Attaque mais aussi le premier succès de Mat Bastard au sein de Skip The Use avec « Ghost ». On brandira aussi fièrement notre majeur sur le refrain du titre « Rosemary » teinté rock années 50 en bien (bien) plus énervé. On verra aussi quelques baskets volées dans le public, une ferveur incomparable tant au-devant de la scène que derrière : une ambiance folle et démesurée ! On terminera ce concert avec une reprise de la chanson Porcherie et son célèbre refrain : « La jeunesse emmerde le Front National » après un petit aparté sur le contexte depuis quelques mois en France et la place de la jeunesse. En somme, un live puissant, des messages engagés avec vigueur et cœur, une fougue sur scène de chaque membre détonante : on en sortira plein les oreilles, plein les yeux (et aussi en nage).

Amis lillois, si vous avez raté ce concert au Poulpahone ne vous en faites pas, Mat et toute l’équipe reviennent pour la « We are Bastards » pour une Special Party + guests à l’Aeronef le 7 décembre !

Pour ce 13ème Poulpahone, on en aura eu pour tous les styles avec autant de richesse sur la petite scène que la grande, des têtes d’affiches qui ont mis le feu, un public totalement dans l’ambiance festival malgré le froid venteux de la côte d’opale. Deux scènes, un stand de sérigraphie personnalisé, un photomaton « Poulpaface », un vrai bus anglais en food-truck, une décoration dans l’espace bar artistique et rendant hommage au boulonnais. Avec une programmation éclectique, le Poulpahone s’inscrit dans la liste des festivals incontournables de la région avec ses 6000 spectateurs pour cette édition 2017 du Poulpaphone !

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