Prépondérance de barbes et blousons de cuirs ce samedi pour le concert de Black Rebel Motorcycle Club + The Vacant Lots. Mais parfois, les clichés ont du bon : Le Splendid a craché ses meilleurs décibels pour un concert à guichets fermés.
The Vacant Lots, duo électro-psyché prometteur
On entame la soirée avec The Vacant Lots, le groupe accompagnant BRMC sur sa tournée européenne. Le duo new-yorkais frappe d’entrée avec son rock psyché, teinté de sonorités électroniques. D’un côté, Brian MacFadyen aux machines et claviers. De l’autre, le guitariste Jared Artaut, balançant ses riffs en nous tournant le dos.
Le groupe adopte une attitude discrète sur scène, en parfaite cohérence avec le minimalisme de leur musique. Au fil des morceaux, on ressent de nombreuses influences, garage, coldwave, shoegaze… Pas étonnant que le gourou du Brian Jonestown Massacre, Anton Newcombe, les ait pris sous son aile.
Leur live est court mais séduisant. Une partie du public réagit bien mais la plupart des gens sont clairement venus pour BRMC ce soir.
BRMC, une machine bien huilée
C’est la première date française de la tournée européenne du trio californien et les fans ont répondu présent pour l’occasion. Dans le Black Rebel Motorcycle Club, les guitares sont les grosses cylindrées, et la batterie remplace les gunshots. Le live démarre sur les chapeaux de roue, avec une tension palpitante. Dès le troisième titre, BRMC nous offre son tube “Beat the devil’s tattoo”, repris en choeur par le public.
Le groupe enchaîne les morceaux avec une fluidité remarquable. Les leaders Peter Hayes et Robert Levon Been s’échangent guitares, basses et se partagent les lignes de chant tout au long du concert, pendant que la batteuse Leah Shapiro impose sa rythmique lourde et millimétrée. BRMC, c’est une avant tout une machine bien huilée. Le combo tourne depuis une quinzaine d’années et l’expérience se fait clairement ressentir. Le trio distille un rock n roll primaire, dans son état pur, mais pourtant encore bien inscrit dans notre époque.
https://www.youtube.com/watch?v=BiPLOmTp6IA
BRMC parcourt sa discographie de long en large au plus grand plaisir des afficionados. Le groupe alterne titres abrasifs et morceaux plus calmes, ce qui permet au public pogoteur de reprendre son souffle et profiter de ces balades envoûtantes, souvent moins connues mais tout aussi enjoliveuses.
Et quand le live commence à s’essoufler après un long passage paisible, le club balance l’artillerie lourde. La fin de course est effrénée, explosive. Les californiens nous achèvent avec leurs hymnes irrésistibles “Spread your love” et “Whatever happened to my rock and roll”. Une clôture magistrale pour un live généreux de 2h mais Lille en veut encore plus ce soir. BRMC s’exécute avec deux morceaux en rappel, mais le point d’orgue étant déjà atteint, l’énergie collective ne pouvait que redescendre.
Whatever, cette soirée au Splendid est mémorable et on ne peut qu’attendre avec impatience le nouvel album du BRMC, prévu pour janvier prochain !
