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Amadou et Mariam au Splendid

Après le rendez-vous avorté de novembre dernier, c’est par une veille de jour des mariages que nous nous apprêtons à retrouver Amadou et Mariam afin de « mettre un peu de chaleur au fond de nos cœurs » pour citer des poètes toulousains.*

A la suite de multiples collaborations évoquées précédemment, le couple s’est désormais recentré sur sa propre carrière pour nous offrir cette Confusion aux multiples sens. Qu’elle soit politique ou musicale, il nous tardait dans tous les cas de voir en live comment cette Confusion allait mêler électro et sons plus traditionnels.

Premier point positif, l’assistance du Splendid s’avère plus que garnie, ce qui promet à n’en pas douter une chaude ambiance. Impression confirmée dès 20h pile, Amadou et Mariam apparaissant pour notre plus grand plaisir en tenue traditionnelle coordonnée. Entouré d’une bande de musiciens de talent, le duo malien - l’une tenant fermement son micro, l’autre prêt à faire rugir sa Fender dorée - semble bien décidé à ensoleiller la scène.

Le set débute en douceur avec Ta Promesse, issu du dernier opus, douceur cependant de courte durée puisque s’en suit dans la foulée une série de titres clairement destinés à remuer les spectateurs. Que ce soit avec le festif Batoma, l’afro-funk Filaou Bessame ou le remuant Masiteladi, il n’en fallait guère plus pour satisfaire un public ce soir très familial.

Percussions punchy, claviériste aux sonorités "wonderiennes", choriste également danseuse traditionnelle, bassiste et batteur chauffant sans cesse la salle, tout y est pour assurer un show de grande qualité.

Le duo semble de son côté ravi de partager sa musique sur la scène lilloise, arborant un sourire radieux et ponctuant régulièrement le set de petites attentions à l’égard de leurs convives d’un soir. Que ce soit pour demander si ça va ou pour expliquer l’origine de telle expression ou tradition, Amadou et Mariam peuvent sans problème revêtir le titre de meilleurs ambassadeurs du patrimoine africain.

Après avoir mis le public suffisamment à température, Amadou, alors seul sur scène, se permet de tranquillement faire retomber l’ambiance par l’entremise de quelques morceaux plus old school, sans fioritures. Citons pour s’en convaincre Dogon, qui, bien que calme, n’en est pas moins habité. Mais, une fois le retour de Mariam, nos jambes sont à nouveau prises d’une soudaine envie de guincher. Envie rapidement comblée par Africa et Bofou Safou, premier single issu du dernier opus, ses accents disco terminant de convaincre l’audience qu’elle a bien fait de faire le voyage.

Ça danse, ça chante dans tous les coins, bien aidés en cela par Amadou qui ne se fait pas prier pour envoyer les riffs ravageurs du titre éponyme de la dernière galette ou le tempo entêtant du tube La Réalité.

En guise de rappels, Sabali et un Mokou Mokou aux accents blues viennent parachever cette parenthèse enchantée avant que le duo malien ne nous quitte avec une version énergique des célèbres Beaux Dimanches (à Bamako). Energie et bonne humeur communicative font décidément partie intégrante de l'identité d'Amadou et Mariam et ils nous l'auront encore prouvé ce soir.

Ainsi, c’est avec le sentiment d’avoir passé 1h45 sur un autre continent que nous quittons le Splendid, terme qui pourrait aisément qualifier la prestation offerte par nos deux comparses tant cette soirée fut chaleureuse.

*Les Démons de minuit

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