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Luke à l’Espace Agora de Santes

C’est un véritable voyage dans le temps que nous nous apprêtons à vivre ce soir en compagnie de Luke. Notre parcours musical nous ayant emmenés à la découverte d’horizons différents, voilà un retour en arrière assez électrisant. En faisant la route jusqu’à l’espace Agora, nous voici d'un seul coup projetés 15 ans en arrière dans la voiture familiale lorsque la Sentinelle tournait en boucle à la radio sur le chemin du collège. Une sorte de petite madeleine donc, puisque notre soif de rock et de live n’était encore à cette époque qu’à ses balbutiements.

Comme nous tous depuis cette période, Luke a mûri, a vu arriver de nouvelle têtes mais aussi d’autres propositions musicales. Tantôt revendicatrices et plus brutes comme dans Pornographie, tantôt plus pop rock avec encore des choses à dire mais dont la méthode d’expression diffère comme c’est le cas chez Porcelaine. Car c’est par cet album (et la proximité du live) que notre retour à Luke a lieu et quel retour ! L’opus fraîchement débarqué il y a deux semaines ne cesse en effet de faire couler de l’encre. Les puristes d’un côté reprochant la fragilité de cette Porcelaine et ses élans plus conventionnels, d’autres appréciant au contraire le caractère novateur de ce matériau bien ancré dans son époque. Ce qui est certain c’est que cette production ne laisse personne indifférent, allons ainsi constater de plus près la réception de cette dernière auprès du public.

Un accueil de cette nouvelle tournée plutôt bon

Premier constat, le parking comme l’espace Agora se révèlent bien garnis ce qui est déjà un signe positif. La Vénus décapitée présente sur la pochette du dernier album nous accueille en fond de scène avant de voir apparaître le combo sur les premières notes de Sauvage et fugitive. Luke envoie de suite les watts avec On est pas des machines suivi par de vieux hits tels que Stella et J’veux être un héros qui ont le méritent de réveiller la foule. On craignait en effet l’accueil de cette nouvelle tournée par le noyau dur des fans, il s’avère plutôt bon malgré une ambiance encore timide dans cette première partie de set.

Il faudra attendre le célébrissime Soledad pour voir enfin Thomas Boulard haranguer la foule, la communication s’étant cantonnée jusque-là aux formules de politesse d’usage. L’atmosphère se réchauffe davantage avec Dis-moi où le frontman prend un peu plus de libertés sur le rendu scénique de ce récent titre. Faustine fait le job accompagnée un peu plus loin  par un Saluez les ombres dont on reconnaît la plume du bordelais, toujours attentive aux mots de notre époque. Ce dernier dans la version proposée ce soir, mariant parfaitement l’ancien Luke et le nouveau si on veut le résumer comme tel. Incartades électro mixées à la puissance de la guitare électrique et d’une basse ravageuse, on aurait aimé voir autant de folie sur l’intégralité du set. Assurément le moment clé de cette soirée.

Un live tour qui amènera lui aussi son lot de réactions tranchées

Côté arrangements, car c’était là le gros point d’interrogation, disons-le nous avons clairement affaire à un set plus pop que rock. Ce qui ne veut pas dire que les talents de Luke en la matière ont été remisés au placard, ils sont simplement présents par petites touches. C’était le pari de cet album, c’est également le pari proposé sur scène avec l’omniprésence du clavier sur la majorité des titres, en faisant un élément véritablement crucial mais pas désagréable.

Un symbole des plus parlants en est Le reste du monde mais surtout la Sentinelle dans une version électro rock totalement revisitée. Déconcertant pour les uns, intrigant pour les autres, voilà un live tour qui amènera lui aussi son lot de réactions tranchées.

De notre côté, à voir le sourire de deux fans arborant le t-shirt de la tournée de 2005, « ça reste du bon Luke » (sic).  Porcelaine, Paradis Rouges ou encore C’est Immense ne nous prouveront pas le contraire, tant le public semble s’être définitivement lâché et vit intensément l’instant présent.

L'énergie de luke quoi qu'on en dise est restée intacte

Au final, même si tout n’était pas parfait, nous n’avons globalement pas boudé notre plaisir de retrouver un groupe fleurant bon nos jeunes années et dont l’énergie est quoi qu’on en dise restée intacte. On pardonnera au sieur Boulard une certaine distance qu’il avouera due à l’enjeu, la date de Santes étant en effet la toute première de ce Porcelaine tour.

Un dernier clin d’œil au Luke plus revendicatif avec Solitaire et voilà une soirée qui se conclut après 1h45 d’un show franc, direct et dont chacun devrait malgré tout pouvoir y trouver son compte. Ce qui est certain c’est que Luke nous aura offert une véritable démonstration de sa capacité à prendre des risques, et rien que pour cela on peut les saluer.

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