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Les Fatals Picards au Splendid

S’il y a bien un groupe de la scène rock hexagonale qui donne le smile ce sont clairement les Fatals Picards. Joyeux trublions sachant excellemment nous faire rire mais aussi nous émouvoir (citons ici Gros Con récompensé par le Ministère pour son utilité publique), impossible pour nous de ne pas les saluer au Splendid.

Les Fatals Picards toujours aussi efficaces

A voir la salle de Fives pleine comme un supporter en fin de match, visiblement nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la même idée. Petit plus non négligeable, la date lilloise fait également office de release party, Espèces Menacées sortant dans les bacs ce même vendredi. Double raison donc d’assister à ce show, les Fatals ne nous décevant jamais et ce n’est pas ce soir qui fera exception.

Après quelques notes de Jimmy Sommerville, Paul et ses potes attaquent d’emblée avec A la vie à l’armor et son couplet tellement réaliste sur les drapeaux bretons. Viennent ensuite trois titres issus du dernier opus : Béton armé sur le scandale Lafarge, Angela sur la vie sexuelle de la chancelière allemande ou encore Rebecca, personnification des premiers émois érotiques sur VHS. C’est là qu’on voit que les Fatals Picards n’ont guère perdu leur inspiration, insistant aussi bien sur les scandales de l'actualité que sur des détournements loufoques du monde qui nous entoure. C’est finement ciselé et toujours aussi efficace.

Mais que les fans se rassurent, les anciens titres sont également à l’honneur, entrecoupant les nouvelles productions comme ici le très tendance Retour à la Terre. Mais c’est surtout Le combat ordinaire (et son petit frère Comme dans un ciel de 1e mai en fin de set) qui résonne d’autant plus fort en cette période de révolte et donne davantage d’intensité à un live qui n’en manquait pas.

L'âme sauvage des lillois très en forme ce soir

L’audience est en effet déjà bouillante mais explose littéralement avec le Reich des Licornes, faisant au passage slamer cette créature divine aux étranges allures masculines. Il faudra bien quelques morceaux plus posés afin de faire reposer l’âme sauvage des lillois, très en forme ce soir.

C’est chose faite avec Morflé, charmante ballade acoustique soulignant que le véritable amour résiste à tout, y compris aux rides et aux coups de vieux. Avec le célébrissime Mon père était tellement de gauche, Jean-Marc emmène avec lui tout le Splendid dans un grand moment de poésie repris à l’unisson. De quoi vous mettre les poils.

Répit cependant de courte durée puisqu’il est désormais temps d’accueillir celui dont il se murmure qu’il a aussi fondé la ville de Lille : monsieur Bernard Lavilliers. Véritable classique du groupe, on l’avoue on serait très triste si un jour ce dernier disparaissait des setlist tant il est symbolique de la folie imaginative du quatuor.

Un beau moment de partage

Le temps de Sucer des cailloux et voilà que Fabrice, jeune barbu du premier rang décide d’alpaguer le groupe de sa pancarte proposant de jouer quelques notes sur scène de l’Amour à la Française. Paul assez décontenancé accepte volontiers et voilà notre ami, la guitare de Laurent en main, en train de balancer les premiers riffs du titre eurovisionesque, le tout guidé par Yves à la basse. Un beau moment de partage comme peu de formations en sont capables, respect.

Mais ce qu’on aime chez Les Fatals Picards, outre la musique bien-sûr, c’est aussi l’état d’esprit qu’il y a autour. Que ce soit le jeu potache de Paul ou les transitions de Laurent (nous affirmant par exemple que le dernier album leur a été inspiré par le philosophe contemporain Vianney), ces gars-là nous filent la banane. Et en parlant de banane (quelle transition capillotractée...), que dire de cette reprise punk du Banana split suivie de près par Fils de P. et Punkachien. A ce moment précis, le Splendid ne répond plus de rien. On est trempé, ça secoue dans tous les sens mais b***** que c’est jouissif !

Un hommage aux grands noms du rock tricolore via Noir(s) et un salut aux Punks au Lichtenstein auront raison de nos dernières forces mais voilà encore 1h45 écoulées de la plus belle des manières. On a alors envie que d’une chose, remettre ça rapidement. Pourquoi pas dès le 21 mars prochain même heure même endroit ?

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