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The Spunyboys au Splendid de Lille – Le 1000e concert

Que de chemin parcouru pour ce trio nordiste originaire de Somain mais popularisé dans la capitale des Flandres. Qui aurait cru que ce samedi, à peine 13 ans après la création du groupe, nous assisterions déjà au 1000e show des Spunyboys ? Et pourtant c’est une réalité tant le combo lillois a dépoussiéré le genre en proposant un rockabilly aux multiples références mais diablement efficace.

Du garage parental aux petits bars locaux, les frangins Guillaume (batteur aux rouflaquettes) et Rémi (contrebassiste chanteur à la banane démesurée) accompagnés d’Eddie ont depuis fait un sacré bout de chemin. Sillonnant le globe, le succès a en effet amené nos gars jusqu’à une magistrale tournée japonaise et à de fréquents allers/ retours à Vegas où leur notoriété n’est plus à affirmer.

MiSchief et Black Raven pour chauffer les troupes AVANT LES SPUNYBOYS

Alors impossible de ne pas aller applaudir ces fiertés régionales, et même nationales n’ayons pas peur du terme, ce samedi du côté du Splendid, propulsé pour l’occasion au cœur des années 50.

Car tous les amis et amateurs du genre sont bien là, ça sent bon la gomina, le perfecto en cuir et les blousons teddy. Mais les Spunyboys ne sont pas venus seuls et pour cause ! Pour fêter l’évènement comme il se doit, une captation a été prévue avec son lot de guests triés sur le volet… que des pointures.

Pour ouvrir le bal ce sont d’ailleurs deux trios qui font leur apparition : les néerlandais de Mischief et leur rock traditionnel idéal pour chauffer les troupes d’une part. Les allemands de Black Raven et leur atypique collection de chemises à jabot nous apportant leur dose de reprises old school bien senties d’autre part.

Avec ces gars-là le rock ne peut pas mourir

A peine le temps d’engloutir un hot dog accompagné d’une boisson houblonnée (hélas elle pas à la hauteur de la soirée) que les Spuny apparaissent sur la scène du Splendid dès 20h30 pétantes. Rémi et sa fidèle compagne contrebasse haranguent la foule avec une banane jusqu’aux oreilles (en plus de celle sur la tête). On le comprend, les gars sont en train de vivre un rêve de gosse ce soir alors autant convier une bande de potes à cette divine récréation.

Ainsi durant tout le live se succéderont en arrière-scène cuivres (avec Thibaut et Ray Gees), Pierre le pianiste ou encore Jug et sa guitare sèche, donnant ainsi encore un peu plus de volume au band. Dès lors c’est parti pour une party comme on les aime, respirant bon l’Equipée sauvage et Johnny Guitare (pour les amateurs du 7e art). Autour de nous un public international se régale, ça parle allemand, néerlandais… bref pour plus de confort les dialogues avec le groupe se feront d’ailleurs essentiellement dans la langue de Shakespeare.

Que ce soit avec Don Cavalli ou Ronnie Nightingale, nos comparses lillois sont à n’en pas douter Glad to be Home et cela se ressent. Jamais avare de pirouettes, le frontman nous offrira ce soir son lot d’acrobaties dont lui seul a le secret… tout en continuant à user admirablement de son instrument. Le sieur Eddie n’est pas en reste, peut-être moins exubérant mais tout aussi virtuose, nous envoyant à la figure des riffs qui font de ce combo un groupe si apprécié dans le milieu. Citons pour s’en convaincre le fédérateur Rockabilly Legacy et son cri de guerre « 1..2..3 4 5, Rock’n’roll si still alive ! ». Oh que oui, avec ces gars-là le rock ne peut pas mourir. Et ce n’est pas l’adjonction du guitar hero Nico Duportal ou de Cliff Edmonds et sa voix de velours qui nous prouveront le contraire.

Une performance unique pleine de spontanéité et d'une énergie communicative

Dès lors le Splendid prend réellement feu lorsque le trio décide de jouer au beau milieu de la fosse afin de ressentir au plus près les bonnes vibrations de la soirée. Un soupçon d’harmonica et quelques notes de violon viennent offrir ensuite cette petite note bluegrass pas désagréable, ce qui nous fait comprendre qu’on a vraiment bien fait de réserver notre 15 juin. On relèvera également quelques clins d’œil à Little Richard avant d’être emportés par un survolté Bop for Your Life, Rémi nous gratifiant d’un énième déhanché que le King n’aurait guère renié.

Certains membres des premières parties refont alors leur apparition, bien accompagnés par Guillaume et son talent sur les fûts façon Slim Jim Phantom des temps modernes. Toute l’audience semble ravie de cette performance unique, pleine de spontanéité et d’une énergie débordante et communicative.

Hélas, en regardant notre montre voilà déjà plus de 2h que nous guinchons du côté de Fives,  synonyme de conclusion proche. Celle-ci aura lieu avec Don’t Ring the Bell repris en chœur par l'assemblée (dont une partie montera d'ailleurs sur scène) et la plupart des guest revenus pour l’apothéose d’une soirée rockab inoubliable.

Alors si vous êtes dépités d’avoir loupé ça, prenez votre belle cylindrée et direction Tilloloy le 29 juin prochain où les Spunyboys donneront la réplique aux mythiques Stray Cats, rien que ça ! Assurément on y sera.

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