Aujourd’hui21 événements

Strawberry Fest – Jour 1 : Tess Parks + The Spyrals + The Kandalini Genie + Quantum Quantum à la Maison Folie Moulins

Symbole de l'ancrage des musiques psychédéliques au sens large dans la région, le Strawberry Fest en est à sa 5ème édition, interruption Covid oblige. Et surprise ! le festival a déménagé, ayant jusque là pris ses quartiers à la Ferme d'en haut. Comme Kevin de Bains de Minuit Productions nous l'expliquait récemment, c'était une volonté de ramener l'événement à Lille. Le Strawberry Fest investit donc la Maison Folie Moulins et ses espaces modulables : clairement on ne s'en plaint pas au vu des possibilités.

Quantum Quantum ouvre le Strawberry Fest

Quantum Quantum ouvre le bal à la Bulle Café tout en synthés et reverb. L'influence de groupes comme Tame Impala ou Temples est perceptible ; c'est en tout cas très beau et envoûtant. Il manque juste un grain de folie et le groupe gagnerait à s'entourer d'un ingé son un peu pêchu. A suivre en tout cas et dans le paysage des groupes lillois il est bon de les avoir.

The Kandalini Genie

On déménage ensuite pour la scène du Flow. Le son est bon et l'espace est confortable (la salle gagnerait juste à accueillir un espace PMR à l'instar de l'Aéronef). The Kundalini Genie vient d'arriver sur scène, allure glam à la T-Rex option plumes et maquillage. A l'instar de Glasgow dont ils sont originaires, l'ambiance est tout d'abord glaciale et on serait tentés de s'inquiéter pour l'heure, mais ils se réchauffent très rapidement et deviennent même bavards et très sympathiques. Visiblement ravis d'être en France après un premier séjour à Paris, ils échangent librement avec le public sur des considérations gastronomiques et la qualité de la bière écossaise et franco-belge. Le set est de qualité, à l'image des albums dont la qualité n'a pas baissé depuis Reverberation en 2017. Qu'on ne s'y trompe pas : pas de sitar ou de big bang audio sur scène mais une réinterprétation maligne et enthousiasmante pour la scène surtout vu le peu de matériel ayant traversé la Manche.

The Spyrals

L'ambiance change radicalement. The Spyrals sont des taiseux, concentrés sur ce qu'ils jouent pendant une bonne partie du set avant de s'exprimer comme The Kundalini Genie sur leur hâte de voir Tess Parks, engouement partagé par un public enthousiaste. Musicalement, c'est aussi très différent. Après le glam, on est ici dans un rock psyché bien plus tourné vers le blues, les blue jeans vissés dans la boue et la moiteur des marécages - oui, même s'ils sont de San Francisco. Le line-up est lui encore un peu récent et manque de spontanéité, mais l'ensemble fonctionne bien.

Tess Parks

Affirmer que Tess Parks est attendue est peu dire, et sa présence a même amené du public venu de Belgique ou plus loin. On entend même couramment parler anglais dans la foule. On connaît Tess Parks pour ses collaborations avec Anton Newcombe mais il serait réducteur de réduire son parcours à cela. Blood Hot électrisait les cercles underground dès 2013, avec déjà un fond un peu psyché, qui s'est amplifié avec le temps jusqu'à un deuxième album en solo sorti cette année, And Those Who Were Seen Dancing. L'influence de la britpop, très importante dans son parcours, est toutefois perceptible notamment dans des titres comme Do You Pray (pas jouée ce soir) ou Suzy & Sally's Eternal Return, deuxième chanson du concert après WOW et pourtant ouvertement inspirée par une chanson d'Al Green.

Tess Parks est rarement très extravertie mais c'est particulièrement visible sur scène. Le public est lui particulièrement chaleureux et l'ensemble va donc évoluer au fil du concert. Le concert a démarré comme une grand-messe un peu dark mais se fait cocon doux. Tess s'exprime en français de manière sporadique, lançant un mystérieux "j'aime les boules" ou "je vois des anges". Très pudique, elle livre beaucoup par des détails : un sourire, une petite phrase sont autant d'indices qu'elle se plaît sur cette scène et qu'elle réceptionne la chaleur de l'accueil. En retour elle livre des chansons telles des psaumes avec un talent fou. Une intensité rare à recueillir dès que possible si vous l'avez manquée cette fois.

Revenir aux Live report Festivals
A lire et à voir aussi
228 queries in 0,414 seconds.