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Temples + Cosse au Grand Mix de Tourcoing

Le Grand Mix est presque complet ce soir pour le retour du groupe Temples dans la région.

Du post-rock brut en ouverture

Drôle de choix que de programmer le groupe français Cosse avant Temples. Là où le quatuor britannique propose une pop carrée certes pas dénuée d'envolées lyriques, Cosse joue du post-noise qui semble être au rock ce que le free jazz est au jazz. Les réactions varient donc selon les motivations qui conduisent au Grand Mix ce soir, entre attrait et indifférence. Quoi qu'il en soit, force est de reconnaître que Cosse se démènent sur scène, avec une complémentarité et une amitié visibles. La voix se lance, s'envole, se brise et le final est splendide, plusieurs morceaux valent vraiment le détour.

Temples très joueurs au Grand Mix

Les gens ont faim, musicalement parlant (pour le reste, le bar est ouvert au club depuis l'ouverture des portes). On a fait un tour au merch' (de qualité), on a pris un verre car il fait bien chaud, et l'humeur est tout aussi échauffée. Il est 21h passées et on n'est sans doute plus à cinq minutes près mais l'effervescence monte vite quand Temples montent sur scène. En interview avec nous avant le concert, les Temples semblaient un peu fatigués mais parfaitement heureux d'être là. L'ambiance était bonne en 2017 et on les attendait de pied ferme au même endroit en mars 2020 avant une annulation inéluctable du fait des confinements. Il n'est donc pas nécessaire de se forcer pour exprimer notre contentement de les revoir "à la maison" pour Exotico, un album subtil pas difficile à défendre sur scène pour un groupe qui maîtrise aussi bien les nuances.

Les Temples nous le rendent bien. Ils en sont à la cinquième date d'affilée, après des concerts déjà excellents selon certain·es fans qui les ont suivis de Rouen à Bruxelles, en passant par Angers - l'occasion était trop belle. À la Cigale de Paris, le public était extraordinaire, au point de se voir gratifier d'une rallonge de rappel avec "Golden Throne", un morceau du premier album pas jouée depuis la tournée Hot Motion. "Liquid Air" ouvre le concert comme elle ouvre l'album, et permet de poser les bases : on sait qu'on va voyager vite et loin, portés par cette basse lancinante et les sons clairs entêtants de la Gretsch White Falcon. Seul bémol, des problèmes de mixage live de la voix apparaissent dès "Certainty", pas spécifiques à Tourcoing d'ailleurs, et qui vont se révéler gênants sur plusieurs titres. "Merci, ça va ?" balance le groupe à la foule ravie avant d'entamer "Cicada", sans ses cigales, remplacées par des sons plus métalliques qui font parfaitement l'affaire. Aucun problème, il fait aussi chaud qu'en Provence un jour d'été. L'excellent Rens, le batteur du groupe depuis quelques années, nous gratifie d'un grand sourire, à l'aise avec la chaleur, Adam reste discret et jette des regards furtifs, Thomas est bien plus à l'aise qu'auparavant et utilise un français tout à fait convenable entre deux morceaux.

Une ambiance très détendue ce soir

James s'adresse au Grand Mix, parle de la sortie de l'album et évoque la chanson "Exotico". On sent un je ne sais quoi de joueur dans sa voix à ce moment, et cela va crescendo. Rien à voir avec les premières tournées, James joue sur les tempos, s'amuse : "Pourquoi vous êtes venus ? Parce que vous nous écoutez ? Alors ça c'est la meilleure review possible, vous nous avez écouté et vous êtes venus, c'est ce qu'on fait avec la musique. C'est pas à cause des pubs Facebook, on peut pas se les permettre." On se sait pas si c'est la fatigue mais il est très détendu et sa joie est communicative. Il y a quelque chose de très joueur dans l'air, d'artisanat assumé à l'image de leur dernier clip pour "Oval Stones" et quand "Keep In The Dark" démarre, on retrouve l'engouement des premiers concerts, mais en bien mieux. James fait semblant de demander des suggestions et s'amuse encore "Dancing Queen ? Non, ça on fait pas. Hot Motion ? Ah oui, quelle bonne idée !" Ca tombe bien, c'est la suivante sur la setlist. Public plutôt averti oblige, même "Paraphernalia" sortie hors album trouve écho. Le concert se clôt sur "Mesmerise" et, pas avares les Temples, sur un très beau final rallongé. Une merveille.

L'interview de Temples juste avant ce concert

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