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Eihwar + Mira Ceti à La Bulle Café

En cette période de froid propice aux rêves enneigés, la proposition de la Bulle Café de réunir Eihwar + Mira Ceti, deux artistes ambassadrices des vastes contrées nordiques tombe donc à point nommé.

Mira Ceti, une prestation effleurant le mystique

Pour débuter cette "Pagan Party" dès 20h30 pétantes, une Vierge Noire à la couronne perlée se présente à nous. Mira Ceti, accompagnée d'un musicien chargé d'habiller les ambiances électroniques et d'une choriste, nous dévoile pendant 40 minutes un set qui a tout d'une messe chamanique. Celle qui a l'habitude d'accompagner Heilung sur scène (prochainement de passage au Zénith de Lille) prend ici la lumière (ou plutôt le clair-obscur) à son compte pour nous amener vers une atmosphère céleste, apaisante et inspirante.

Passionnée de cultures anciennes (l'artiste a notamment apprivoisé le chant byzantin ou encore la culture araméenne), Mira Ceti retranscrit à merveille cet héritage au travers d'une prestation effleurant le mystique. On se surprend même à fermer les yeux pour apprécier encore davantage la pureté du moment. Une entrée en matière qui met déjà la barre très haut.

Eihwar, une trance Viking envoûtante

Le temps de remplir nos cornes d'ambroisie de substitution que les lumières s'estompent avant qu'un halo de fumée ne laisse entrevoir l'arrivée d'Eihwar. Mark, sorte de chevalier digne des invasions barbares, se présente le premier, très vite rejoint par Asrunn, créature mi-louve mi-humaine semblant débarquer du Vinland.

Définissant leur son comme une sorte de "trance Viking", Eihwar en installe le décor dès les premières notes du Völva's Chant. Dès lors, les titres issus du premier opus sorti en septembre (alors même que le groupe indique exister depuis...l'an 793 !) vont s'enchaîner telle une ronde autour du Feu Sacré, nous envoûtant ainsi pour le reste de la soirée.

Véritablement habitée par l'esprit des Anciens, la chanteuse virevolte sur la modeste scène de La Bulle Café, accompagnée de son tambourin en peau. Des titres tels que Ragnarök ou Baldr donnent la mesure d'une performance de haut vol, comblant un public ayant plus que répondu présent, la date étant sold out ce soir.

Eihwar, une intensité qui laisse admiratif

Un mot sur le public avant de continuer, qui à coups de beaux de bêtes (mention spéciale à la pelisse qui avait tout de l'ours blanc), chapeaux emplumés et regards charbonneux aura ajouté une touche supplémentaire d'authenticité à une soirée qui n'en a jamais manqué.

Sourire jusqu'aux oreilles, elle qui est en plus native de l'étape, Asrunn se donne à 200% et exhorte le public à lâcher son portable (le Mal du 21e siècle) pour la suivre encore un peu plus dans cette trance guerrière et dansante. Le temps d'un interlude guitare/voix adaptant un chant traditionnel suédois que la Saga reprend avec une intensité qui nous laisse admiratifs.

Introduits par le phrasé guttural de Mark, Fenrir et Berserkr terminent de convaincre les derniers hérétiques d'adhérer aux incantations de la prêtresse au crâne de loup. Chaque coup de tambourin résonne alors comme les battements de cœur d'une mythologie nordique qui ne cesse de fasciner à travers les âges et dont Eihwar en est ce soir la parfaite incarnation.

Le conte de la Mère Louve et du Chevalier nous aura séduit

Telle une Lagertha des temps modernes, Asrunn finit de nous achever avec Ragnar's Last Raid, mimant des sorts jetés à l'assemblée comme autant de soupçons de magie qui resteront gravés dans nos mémoires et nos tympans.

C'est peu dire que le conte de la Mère Louve et du Chevalier nous aura séduit ce soir, de quoi prédire un succès futur bien au-delà de la simple Francie. Alors par Odin, si l'occasion se présente à vous, "montez dans le train" Eihwar (ou devrions-nous dire le drakkar), vous ne le regretterez pas.

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