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Jacques Dutronc

« Opportuniste », « Gentleman » très peu cambrioleur, amateur de « Cactus », « Roi de la Fête » mais surtout un des « Playboys », un de ceux qui ont le piège à filles, le piège tabou, le joujou extra qui fait Crac, Boum et Huuuu, Jacques Dutronc est, si, on ose le dire, c’est un compliment, le grand emmerdeur de la chanson française… Acteur hors pair, il a souvent été appelé, paradoxalement, « le dilettante » de la chanson, la faute probablement à son air indolent et à ses yeux bleus ironiques qu’il cache désormais derrière de perpétuelles lunettes de soleil, vissées juste au-dessus d’un sempiternel cigare. Son sens de la provocation, ajouté à un look de dandy anti-yéyé pendant les années 60 avait déjà lancé le personnage.

Plusieurs décennies d’une carrière florissante où chacun de ses disques et de ses films est désormais considéré comme un événement, ont également contribué à consolider le mythe. Etudiant relativement démotivé, il quitte successivement le lycée et une école de dessin industriel pour traîner avec ses copains, Jean-Philipe Smet alias Johnny Hallyday et Eddy Mitchell, entre autres. Il devient guitariste de ce dernier après avoir formé son propre groupe, El Toro et Les Cyclones, alors qu’il n’a que 19 ans. C’est pourtant sa rencontre avec l’écrivain Jacques Lanzmann, en 1965, qui va lancer sa carrière de chanteur. Les deux hommes, aussi iconoclastes l’un que l’autre, se comprennent parfaitement et entament une collaboration qui aboutira à une dizaine d’années de complicité, d’impertinence et de poésie mêlées.

plus tard, il décide de mettre un frein à sa carrière de chanteur et d’amuseur public pour se consacrer à sa carrière de comédien avec le succès qu’on lui connaît par la suite puisqu’il recevra même le César du Meilleur Acteur en 1992 pour « Van Gogh ». Entre ses rôles au cinéma et ses périodes de repos dans sa maison en Corse, à Monticello, sa nouvelle terre d’adoption, Dutronc a de moins en moins de temps à consacrer à la chanson mais ne l’abandonne pas tout à fait. Avec un à propos cinglant et un humour scatologique et jubilatoire, il chante en 1978 « L’Hymne à l’amour…moi l’nœud » et « Merde in France » en 1982, pour ne citer que ses « tubes » où il campe son nouveau personnage, moins playboy, plus dandy déglingué et cynique sur les bords. Sur scène, ses fans continuent à lui faire un triomphe lors de ses trop rares apparitions.

la tournée de 2010 sera donc l'occasion de voir un des vieux de la vieille, et c'est toujours un plaisir !

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