S’accompagnant d’instruments acoustiques automatisés, le chanteur suisse questionne, dans un one-man show musical, le rapport de l’homme à la machine. Et revisite trente ans de succès.
Depuis ses débuts, Stephan Eicher confronte son écriture atypique à la musique synthétique, initiée avec Grauzone et sa techno-pop dans les années 80 (l’indémodable Eisbaer). Fort du succès de son dernier album L’Envolée et de sa tournée retrouvant les fondamentaux de la musique acoustique, il revient aujourd’hui avec une création scénique singulière qui lui offre l’occasion de revisiter un répertoire aussi populaire qu’exigeant, mais aussi de présenter de nouvelles compositions riches de ses collaborations avec l’écrivain français Philippe Djian et l’écrivain suisse Martin Suter.
Des titres uniques qui ne sortiront pas comme à l’accoutumée sur un album dont dériverait le spectacle, mais interprétés chaque soir sur scène devant un nouveau public : à l’instar de nouvelles pulsations du cœur de cet horloger suisse, écrites pour une suite d’automates, inventées et mises en scène dans une Wunderkammer (un cabinet de curiosité musicales). Le risque eût été de se figer dans un récital sans humanité, mais Stephan Eicher contourne l’écueil avec brio, en additionnant l’originalité, l’humour et la poésie : l’alchimie savante de tubes qui ont forgé la popularité de l’artiste (Déjeuner en paix, Combien de temps, Pas d’ami, Rivière…) et de titres inédits se révèle à nous sans toutefois dévoiler tout à fait les secrets de ce « sorcier » des mots et des sons.
