On jurerait que Rossini pensait à Jean-François Sivadier en composant Le Barbier de Séville tellement son œuvre accomplit l’union parfaite des deux grandes passions du metteur en scène : l’opéra italien et la comédie acérée de Beaumarchais.
Avec Le Barbier, le comique de farce issu de la Commedia dell’arte (gags en cascades, déguisements et quiproquos) se double d’une ironie de caractère plus moderne : Rosine est la pupille d’un vieux barbon égoïste mais aussi une indomptée insolente, Figaro est un valet débrouillard et un roturier en quête d’ascension sociale, Almaviva est un jeune noble amoureux qui a plus d’égards pour les conseils de son barbier que ceux des personnes de son rang…
Dans les mises en scène de Jean-François Sivadier, les chanteurs donnent l’impression de ne jamais avoir une longueur d’avance sur les spectateurs ; ils existent pleinement dans le jaillissement du présent de l’action. Ce parti pris grisant s’accorde à merveille avec la puissance vitale de l’opéra de Rossini, grand magicien du crescendo.
Dans cette nouvelle production de l’Opéra de Lille, la fraîcheur intemporelle de la partition est placée sous la baguette vaillante d’Antonello Allemandi. Le maestro italien retrouve les musiciens de l’Orchestre de Picardie avec lesquels il a triomphé en 2011 dans L’Élixir d’amour.
Direction musicale : Antonello Allemandi
Mise en scène : Jean-François Sivadier
Avec l’orchestre de Picardie et le choeur de l'opéra de Lille
2h45 avec entracte.
Dimanche 26 mai 18h45
Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation. Entrée libre.
