Il a l’art de bousculer sans provoquer. Olivier Dubois met en scène 18 danseurs, exposés dans leur plus simple appareil, pour révéler l’humanité dans ce qu’elle a d’éblouissant et de sauvage. Cathartique.
Qualifié d’agitateur de la scène contemporaine française, Olivier Dubois s’est frotté aux univers contrastés d’Angelin Preljocaj, Jan Fabre et Sasha Waltz quand il ne faisait que danser. Il s’est imposé d’emblée comme un chorégraphe d’exception et dirige aujourd’hui le Ballet du Nord. Dernier volet d’une trilogie, à la fois poème chorégraphique et oeuvre de résistance, Tragédie est d’une totale radicalité. Depuis sa création en 2012 au Festival d’Avignon, cette oeuvre d’une beauté féroce et d’une fulgurante audace n’en finit pas de bouleverser les spectateurs dans le monde entier. Olivier Dubois aime la mécanique des corps et leur beauté sans fard. Neuf femmes et neuf hommes nus se lancent dans une stupéfiante marche martiale scandée par des coups de tambours. L’humanité déclinée dans toutes ses composantes est ainsi engagée dans un ballet saccadé qui se dérègle jusqu’à l’explosion. Révolte de corps qui s’affranchissent, la sauvagerie prend le dessus et le plateau devient chaos. Avec une énergie et un sens du crescendo redoutables, les danseurs livrent une performance sauvage et sublime : une expérience unique, tumultueuse et totalement hypnotique.
