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Kamini

"Nous sommes en 2009 après Jésus-Christ. Tout le rap français est gangrené par le gangstérisme de pacotille. Tout le rap ? Non ! Un artiste résiste encore et toujours au formatage…
Et c’est Kamini, révélation surprise de 2006 avec son single hors normes, hors format, un rap en (disque d’) or intitulé « Marly-Gomont ». Révélé par Internet, le clip de ce morceau à nul autre pareil est devenu un vrai tube, alors qu’il n’était qu’une maquette destinée aux maisons de disques. Kamini s’en souvient comme si c’était hier : « Le 12 septembre 2006, tout a basculé, comme on dit dans les reportages. On était partout. Je sors de mon taf comme infirmier de nuit en psychiatrie, il est 14 heures, j’arrive en ville et les gens commencent à bloquer : “C’est lui, le gars sur Internet !“ Ça prenait une autre proportion ».

La suite, ce fut un premier album sorti chez Sony, Psychostar World, première preuve que ce coup d’essai n’était pas le fruit du hasard. On y découvrait un univers original, peuplé de personnages incroyables sortis de l’imagination du rappeur de Marly-Gomont. « On ne pouvait pas arriver avec un album au son beaucoup plus large, il y aurait eu trop de décalage, ça n’aurait pas été cohérent. Donc on s’est restreint et on est resté minimalistes. On a juste un peu grossi le bazar et on a bossé confortablement, mais il a fallu aller vite au niveau timing. La vraie contrainte, c’était d’avoir été connu avec une maquette ».
Kamini travaille surtout l’image, avec comme second clip « J’suis blanc », une hilarante fiction au concept osé.

120.000 albums plus tard, Kamini passe à la suite : le toujours difficile deuxième album, Extraterrien. Et cette fois, fini le son rikiki : la transition est palpable dès le premier titre, « Les raps », une mise au point pour tous ceux qui veulent catégoriser Kamini dans la case « rap des champs ». Programmations sophistiquées, musiciens invités, producteurs avisés. On est loin, très loin des « frooty loops » du premier single, on entre dans la musique, la vraie, celle qui groove et qui bounce.

« Le rap, c’est raconter sa vie, son vécu, son destin /Et pas s’inventer une vie juste pour faire bien », rappe Kamini. Ni bandit, ni bouffon, l’homme venu de Marly-Gomont en donne la preuve par 14 dans Extraterrien.
Et ça fait du bien."

Olivier Cachin

Retrouvez également ça c’est showbizz, son tout dernier titre !


 

Kamini
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