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Petits labels indépendants deviendront grands… ?

Petits labels indépendants deviendront grands… ?

Si vous deviez citer rapidement quelques noms de labels… vous donneriez probablement ceux des majors de l’industrie musicale, non ? Et les labels indépendants alors ? Ils n’ont pas forcément d’artistes – stars mais ont une place non négligeable dans le circuit des artistes émergents. Leur multiplication permanente traduit la vitalité des musiques actuelles. Majors vs Labels indépendants : comment définir la notion de « label » ? La définition de cette étape de l’industrie musicale en pleine mutation ne peut se faire sans évoquer le facteur « Web ». Dans la région, des labels indépendants sont conscients de cette évolution et propose de nouveaux modèles économiques, esthétiques, politiques…

 

1. La notion de « label »

2.  Majors vs Labels indépendants

3.  La notion de « label indépendant » dans la région

 

     1. La notion de « label »

 

 

Le mot « label » vient de l’anglais et signifie « étiquette ». Il annonce donc une identité, un genre musical, une couleur artistique…

 

« A l’origine, il s’agit de la marque servant à commercialiser des productions. C’est cette action première qui désigne la marque commerciale sous laquelle une maison de disques décide d’éditer un certain type de production pour des raisons d’homogénéité de catalogues ou de ligne éditoriale. La maison de disques est donc l’entité première. Le label est souvent intégré à la maison de disques tout en disposant souvent de sa propre équipe.

 

Un label peut aussi désigner la marque commerciale d’un producteur indépendant ayant conclu un accord de licence avec une maison de disques.

 

Enfin, le terme s’utilise aussi aujourd’hui pour une maison de disques à part entière, souvent lorsqu’il s’agit d’un éditeur indépendant. Les appellations commerciales développant des lignes éditoriales précises prendront alors la forme de collections. »

 

Définition provenant de « Je monte mon label. Guide pratique du producteur de phonogrammes. » de Jean-Noël Bigotti, édité par l’IRMA. (p.18)

 

Le label prend en charge les étapes jusqu’à l’édition phonographique c’est-à-dire jusqu’au pressage du disque. Si le label assure aussi la distribution, on dit alors que c’est un label indépendant. Il s’occupe seul de toutes les phases de production du disque.

 

2.  Majors vs Labels indépendants

Ce débat anime sans cesse le secteur du disque. Même si les moyens ne sont pas les mêmes, des points communs peuvent être relevés dans « la politique de catalogue ». Jean-Noël Bigotti a cité des points qu'on peut classer dans un tableau :
 

Majors

Indés

Gestion du fonds de catalogue « rééditions, compilations… »

Rééditions d’œuvres du patrimoine ou d’autoproduits mal développés

Récupération d’artistes connus

Récupération d’artistes à qui l’ont a « rendu » leur contrat

Recherches de nouveaux artistes (le scouting)

Recherche constante de talents à développer

 

Pour le reste de leurs politiques, les objectifs ne sont pas définis de la même manière : accompagnement d’artistes vs bénéfices…

 

Majors et Indé pourtant inséparables ?

 

Des artistes quittent des Indé pour des Majors, d’autres font l’inverse. Des Majors rachètent des Indé.

Même si leurs fonctionnements diffèrent, leur complémentarité semble inévitable.

Mais parviennent-ils à suivre simultanément la mutation de leur secteur ?
 

Les labels indépendants se multiplient alors que la vente des disques chute. Qu’est-ce qui les pousse à tenter l’aventure ? Leur passion, leur envie de faire découvrir des artistes au public… pas vraiment l’argent. Les changements que connaît le secteur du disque avec le web incitent à relever le défi et pourquoi pas à trouver de nouveaux concepts.

 

Les premiers à profiter de ce mode de communication d’un nouveau genre : les artistes. L’exemple souvent cité est celui d’Arctic Monkeys, groupe de Sheffield, révélé par le web. Les quatre membres commencent à distribuer gratuitement leur musique. Le bouche à oreille fonctionne. Le label « Domino Records » les repère.

 

La réactivité peut donc être un atout pour les labels. Ils investissent alors de plus en plus le web. Certains labels indépendants ont pris les devants. Pour faire face aux Majors comme Universal Music, Sony BMG, EMI Group, Warner Music… qui accroissent leur suprématie sur la toile, des labels indépendants se sont regroupés sous l’agence internationale « Merlin » en 2007. Défendre leurs droits sur Internet est leur premier combat face à l’évolution du secteur. L’agence avait conclu un accord avec la société Snocap qui diffuse sur sa plate-forme Mystore la musique de ces labels indépendants. Snocap venait de devenir fournisseur de musique pour Myspace. Une aubaine pour les labels indépendants qui profitent alors aussi de Myspace. Les démarches faites à l’échelle internationale profitent d’une certaine visibilité mais les initiatives régionales ne manquent pas…

     3.  La notion de « label indépendant » dans la région
 

Sujet d’actualité, les labels indépendants ont été le thème d’une conférence tenue à l’A.R.A. à Roubaix le 26 février. Autour de la table ronde sur « les labels indépendants et les nouveaux médias » se trouvaient Patrick Florent (le meneur), Rien, groupe grenoblois aux chansons populaires mélodramatiques et à l’origine du label « L’Amicale Underground » créé en 2003, et Jean François Caly du label équitable lillois « Reshape Music »

 

Le CD comme étape, support… a été le sujet de la soirée. La tendance actuelle atténue l’importance de la scène alors qu’elle est l’élément qui anime un artiste. Une envie qui ne change pas depuis des générations. Ce qui évolue, ce sont les structures sur lesquels la musique est enregistrée et les plateformes qui la distribuent. L’industrie du disque a banalisé l’apparence du CD. La chute des ventes de disque a provoqué une prise de conscience de ce phénomène. Retour aux beaux objets, aux éditions spéciales. La créativité, l’esthétique ont à nouveau leur place.

 

Lors de la conférence, le groupe Rien a insisté sur cet aspect. La conception d’un bel objet est une priorité pour eux, plus que l’argent (puisque ce n’est pas viable économiquement pour le moment). Leurs albums ont un packaging géométrique. Après « Requiem pour des baroqueux », ils ont sorti « Il ne peut y avoir de prédictions sans avenir » dans un emballage en forme de pyramide.

   

 

Jean-François Caly, fondateur du label Reshape Music a pris part à l’échange. Directement concerné par le sujet, il a donné son avis et les grandes lignes de la « philosophie » de son label de musique équitable :
 Remettre les artistes au cœur du processus
 Accompagner professionnellement les artistes
 Sensibiliser les internautes à l’achat de musique en ligne
 Inviter les internautes à participer au développement  des artistes

[Plus d’infos sur le site officiel de Reshape Music

 

Contrairement à l’Amicale Underground, la priorité n’est pas l’esthétique de l’objet. Reshape Music s’est donné pour objectif la rémunération équitable des artistes. Le concept ne s’arrête pas là. Jean-François Caly avait annoncé le lancement de Fair Trade Music, une plateforme de distribution équitable sur Internet, [Présentation vidéo ci-dessous]. Le projet est actuellement en plein développement, le concept conserve les fondements de Reshape Music, les nouveautés n’ont plus qu’à être clarifiées.

 

 
 

** Photo principale : Sculpture de CD

 http://www.acbm.com/virus/num_26/recycler-cd-kit-internet.html 

  1. jamy

    Bonjour je suis compositeur et musicien chanteur ,je souhaiterais en savoir + en ayant un contact direct ,donc un rendez vous .C'est possible ?
    Cordialement

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