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12 ème édition du Arras Film Festival

12 ème édition du Arras Film Festival

« C'était la dernière séquence, c'était la dernière séance et le rideau sur l'écran est tombé... » Hier soir au Casino d'Arras, le rideau s'est refermé, non sans émotion, sur dix jours de festivités hautes en couleurs où il était presque devenu normal de croiser aux détours des rues de la cité atrébate des invités de marque tels que Clovis Cornillac, Mélanie Laurent, Marie Gillain ou encore Claude Lelouch. Après délibération, l'heure était à la récompense. Le Prix Jeune Regard a été attribué à Miel Hoogenbemt pour Fils unique (Belgique). Le Prix de la Critique a été décerné à Rafael Lewandowski pour Le Père (Pologne). Trois autres prix ont été remis par le jury présidé par Claude Lelouch. Celui de la mise en scène à l'anglais John Maclduff avec Behold the lamb. L'Atlas d'Or a distingué le norvégien Erik Skjoldbjaerg pour Nokas. A trip de Nejc Gazvoda (Slovénie) a reçu la mention spéciale. Un palmarès cosmopolite !

Cette nouvelle édition dédiée aux amoureux du septième art a enregistré un record d'affluence avec pas moins de 28 000 entrées, soit 3000 de plus que l'an passé. Ainsi, le festival s'impose naturellement comme l'un des plus conséquent de la région et l'un des plus accueillant selon Claude Lelouch et la comédienne Jacqueline Bisset. Chaque année, le trio organisateur composé d'Eric Miot, Nadia Paschetto et Daphné Courbot sillonne les festivals internationaux les plus prestigieux pour dénicher les pépites qui feront mouche auprès des spectateurs. Force est de constater que le pari est remporté! La programmation a, derechef, su nous surprendre avec des scénarios hors des sentiers battus.

Au cœur des découvertes européennes, une belle brochette de longs métrages italiens, bulgares, suisses ou autrichiens. Deux ont particulièrement retenu l'attention de Lille La Nuit. Le premier est un film français, Louise Wimmer, qui dépeint le quotidien sombre d'une femme cinquantenaire vivant dans sa voiture. Cyril Mennegun interroge, ici, la condition des travailleurs pauvres et la notion de solidarité dans notre société. Le second, Elena, de Andreï Zviaguintsev. Une comédie dramatique dotée d'un suspense haletant qui souligne la place de la femme en Russie et l'errance de ses habitants. 

Ce douzième volet faisait la part belle au cinéma flamand et norvégien. Coup de cœur de LLN mais aussi de Claude Lelouch, la production de Geoffrey Enthoven intitulée Hasta La Vista. Un road-movie hilarant qui suit les tribulations de trois amis lourdement handicapés. Ayant soif d'émancipation, ces derniers décident, contre l'avis de leurs parents, de partir en vacances en Espagne pour perdre leur virginité. La route des vins français, Joe Dassin et des prostituées en toile de fond. Un film sans tabou à voir absolument !  Dans la catégorie « Cinémas du monde », le film frenchy Une bouteille à la mer remporte l'unanimité du public. Adaptation du livre de Valérie Zenatti, le conflit israélo-palestinien et sa jeunesse tourmentée y sont abordés à travers les liens de l'amitié. 

Arras Film Festival, c'est aussi l'occasion de découvrir une palette d'avant-premières où le premier long de Mélanie Laurent Les adoptés a reçu un accueil favorable. Inspiré d'un fait divers américain, 17 filles du tandem Delphine et Muriel Coulin nous dépeint un portrait attachant d'adolescentes utopistes entre L'effrontée de Miller et Virgin Suicides de Coppola. Izïa, Patrice, Tricky ou Devendra Banhart mettent en musique ce conte mutin qui nous insuffle quelques notes de fraîcheur et d'innocence qu'on savoure avec gourmandise. Dans un registre plus psychologique, Take shelter nous laisse sans voix. On y retrouve Jessica Chastain, également à l'affiche de La couleur des sentiments, en épouse démunie face aux délires apocalyptiques de sa moitié. Film de clôture de ces festivités, Et si on vivait tous ensemble ? de Stéphane Robelin nous a fait beaucoup rire mais aussi beaucoup pleurer. Pour pallier les aléas de la vieillesse et de la solitude, une bande d'amis décide de partager le même toit. Un casting de choix notamment avec ses deux principales figures féminines : Jane Fonda et Géraldine Chaplin. Claude Rich y incarne un hurluberlu pervers fétichiste des seins, Pierre Richard, un sénior lunaire à qui la mémoire fait défaut. Guy Bedos, quant à lui, campe le rôle d'un militant révolutionnaire. A noter, la présence du séduisant Daniel Brühl qu'on a pu voir dans Good Bye Lenin ou Inglourious Basterds en ethnologue sexy promeneur de chien et auxiliaire de vie. Des questions profondes et d'actualité y sont traitées avec subtilité et dérision comme la démence sénile ainsi que la dépendance des personnes âgées.

Le prochain rendez-vous est d'ores et déjà programmé, du 9 au 18 novembre 2012, Arras deviendra une treizième fois la « place to be » du cinéma !
 

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