Une des très bonne surprise de ce début d’année, représentant le Danemark aux Oscars dans la catégorie « meilleur film étranger », After the Wedding est une véritable source d’émotions, un film bouleversant notamment par la finesse de ses comédiens et la délicatesse de sa mise en scène. Il sort ce mercredi 7 mars et sera à l'affiche du Métropole de Lille.
Jacob (Mads Mikkelsen, le méchant du dernier James Bond) consacre sa vie à la construction d’un orphelinat en Inde. Un étrange donateur, Jorgen (Rolf Lassgard), demande à Jacob de rentrer au Danemark pour effectuer une transaction financière qui permettrait de sauver l’orphelinat menacé de fermeture. Arrivé sur place, Jorgen l’invite au mariage de sa fille qui a lieu le lendemain. Lors de la cérémonie, Jacob comprend que sa présence n’est pas fortuite… Ce mariage confronte Jacob à un passé enfoui qu’il ne pensait jamais voir ressurgir.
Lorsque Jacob doit quitter son orphelinat pour le Danemark, c’est à contre-cœur qu’il accepte. Il sera alors confronté à certaines révélations, que nous ne dévoilerons pas ici, qui impliqueront des choix difficiles. Jusqu’où est-il prêt à aller pour ce en quoi il croit ?
Susanne Bier, réalisatrice du déjà remarqué « Brothers » construit avec habilité des personnages complexes, à fleur de peau, servis par des acteurs exceptionnels. Placés faces à des dilemmes, des choix difficiles, des situations nouvelles, elle nous propose de les observer, de plonger au plus profond de l’âme humaine. Leurs corps hésitent, se cherchent, se touchent et Bier va rechercher au plus près le moindre mouvement trahissant une émotion : un regard, un sourire, un frôlement de peau. Tout se passe dans ces instants presque sans paroles, comme le premier face à face entre Jacob et Anna, tendre moment de gène où les mots ne servent à rien. Le temps suspendu, il ne reste que ces êtres, dépassés par les évènements, dont on se sent si proche grâce à la proximité d’une caméra en perpétuel mouvement.
Elle n’hésite pas non plus à bousculer le montage traditionnel avec de nombreux jump-cuts, rythmant le film et saisissant ainsi l’essence de ses personnages, leurs troubles et leurs questionnements.
Avec des sujets tel que l’injustice, la mort, la manipulation, la famille ou la limite entre le bien et le mal, on sort du film troublé, le cœur chamboulé par cette diversité d’émotions.
