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Appel à l’aide de l’hybride

C’est un appel au secours qu’a lancé hier à 20h le centre culturel de l’hybride sur son site Internet. La structure « de défense de la diversité audiovisuelle » basée rue Gosselet à Lille se dit « en danger » et jouerait en ce moment sa « survie ». « Toutes les instances et les avertissements de commissions de sécurité sont passés. On peut nous fermer la salle d’un jour à l’autre », s’alarme Sarah Lemaire, chargée de la communication de l'association Rencontres Audiovisuelles qui gère le lieu.

En cause « les soucis de voisinage » que rencontrerait le lieu depuis « un bon moment ». « Il y a eu des plaintes à répétition, d’autant plus fortes que la fréquentation des soirées augmente », constate la communicante qui admet le problème des « fumeurs dehors » et le fait que l’hybride ne soit « pas complètement aux normes ». Des travaux visant à installer un espace fumeur, à insonoriser le lieu et à le remettre aux normes sécurité, doivent être entrepris d’urgence. Ils coûteront à Rencontres Audiovisuelles entre 50 000 et 100 000 euros selon Antoine Maniera, son président.

Un appel aux dons a donc été lancé hier ainsi qu’une pétition. L’objectif est de montrer aux collectivités le soutien du public à la structure et de leur demander des aides. En effet, si l’hybride profite déjà de subventions, ce soutien serait « fort insuffisant », selon Sarah. Il semble pourtant « être à son maximum », dit-t-elle alors que « des lieux associatifs au même taux d’ouverture que nous sont aidés de 3 à 5 fois plus », compare Antoine. L’hybride serait fréquenté sur l’année par plus de 15 000 personnes dont plus de 10 000 seraient devenus adhérents en moins de 5 ans.

Outre le coût des travaux le « sous financement » de l’hybride que dénonce Rencontres Audiovisuelles, pose problème sur le long terme. « On a perdu 30 000 euros d’aides à l’emploi en septembre octobre », fait valoir le président de l'association qui n’a plus le droit d’embaucher de CAE (Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi). « C’était prévu », précise-t-il, mais « avant on était à l’équilibre en ne payant que le SMIC », « si on doit payer les emplois sans aides… ».

Pour l’instant l’appel à l’aide de l'hybride semble être entendu par son public. « Hier on a eu plus de 650 signatures en quelques heures, le site était saturé par un nombre de visites assez fou », se félicite Sarah Lemaire. « Hier en soirée, nous avons reçu 2 000 euros de particuliers », renchérit Antoine. Ce matin le nombre de signatures s’élevait à 1 500.

Du côté des collectivités, le président de Rencontres Audiovisuelles indique être « surtout en contact avec la ville de Lille qui attend les éléments pour voir ce qu’elle fait pour aider ». Un contact « informel » aurait également été pris avec le Conseil régional « où il existerait un fond de soutien à l’investissement pour les travaux ».

Article complété le vendredi 20 janvier : Jointe hier, Mme Catherine Cullen, adjointe à la culture de la ville de Lille, s’est dite « au courant des problèmes de voisinage liés au succès du lieu », qui allaient engendrer « plein de travaux ». « Il y a eu une médiation », rappelle-t-elle, la ville « est déjà intervenue pour aider [l’hybride] avec Roger Vicot, adjoint à la vie nocturne ». Cependant l’élue semble avoir découvert il y a peu l’ampleur de la facture des remises aux normes. « C’est un vrai problème, on va rencontrer Antoine rapidement pour voir ce que l’on peut faire », assure-t-elle. Avant de préciser que « le bâtiment de l’hybride ne nous appartient pas ». « Surtout 100 000 euros… ».

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