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« Boulevard du Crépuscule » : un chef-d’œuvre de Billy Wilder

A partir de ce mercredi 9 et jusqu’au 23 janvier, Plan-Séquence Classics rend hommage au Majestic de Lille à l’un des maîtres du cinéma Hollywoodien, Billy Wilder.

Les plus jeunes ne connaissent peut-être pas ce cinéaste qui fut également scénariste, producteur et qui dirigea les plus grandes Stars (lorsque ce terme signifiait encore quelque chose).
L’occasion leur est donc donnée de découvrir sur grand écran « La Scandaleuse de Berlin » (1948), « Le Gouffre aux Chimères » (1951), « La Garçonnière » (1960) et l'un de ses plus grands films, "Boulevard du Crépuscule" (1950).

© Splendor Films

Né le 22 juin 1906 à Sucha (une petite ville de l’empire austo-Hongrois) dans une famille juive, Billy Wilder débute dans le cinéma à Berlin avant de fuir le nazisme. Il réalise son premier long-métrage en France (« Mauvaise Graine » avec Danielle Darrieux, en 1934) avant de s‘installer à Hollywood où il écrit de superbes scénarii (notamment pour Ernst Lubitsch, avec des films comme « La Huitième Femme de Barbe-Bleue » et « Ninotchka »).

Mais son premier grand succès en tant que réalisateur il le rencontre avec « Assurance sur la mort » (« Double Indemnity »), co-écrit par Raymond Chandler et qui fut nommé sept fois aux Oscars en 1945.

Éclectique, Wilder fut un immense cinéaste de films noirs et de comédies. On lui doit, entre autres, « La Poison » (Oscar du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur acteur pour Ray Milland en 1945), « Stalag 17 » (1953), « Sabrina » (1954), « Sept ans de Réflexion » (1955) et « Certains l’aiment Chaud » (1959), tous deux avec Marilyn Monroe, « La Vie Privée de Sherlock Holmes » (1970), …

Quand il réalise « Boulevard du Crépuscule » (« Sunset Boulevard ») en 1950, Wilder est déjà un cinéaste reconnu et respecté. Mais la réalisation de ce film est un enjeu particulier pour le cinéaste car il critique ouvertement l’univers impitoyable de Hollywood (« Sunset Boulevard » fut d’ailleurs intitulé "A can of beans" durant son tournage par crainte de certaines réactions de la profession).

A la fois drame, film noir, mélodrame, “Boulevard du Crépuscule” nous fait découvrir une star du muet, vivant recluse dans sa luxueuse maison en compagnie de son majordome et qui s’éprend d’un jeune scénariste cynique et désœuvré.

© Splendor Films

Comme beaucoup de cinéastes immigrés travaillant à Hollywood (on citera Ernst Lubitsch, Fritz Lang ou Douglas Sirk) Billy Wilder dépeint dans son cinéma les mœurs américaines avec une grande noirceur et une vraie justesse. Dans « Boulevard du Crépuscule », Hollywood et le monde des Studios en prennent pour leur grade. On peut en juger notamment par certains dialogues du film, extrêmement drôles et corrosifs (« C’était un bon producteur. La preuve : il avait un ulcère ».)

En toute logique, lors d’une des premières projections du film, on peut dire que les réactions furent loin d’être toutes élogieuses. Le célèbre producteur Louis B. Mayer (le co-fondateur de la Metro-Goldwin-Mayer) aurait même traité Billy Wilder de « bâtard ».
Et si la plupart des critiques furent excellentes, le film n’obtint pas les Oscars majeurs du meilleur film et meilleur réalisateur. Preuve que Hollywood en voulait certainement tout de même un peu à Billy Wilder. Son film reçu tout de même trois Oscars pour la musique sublime de Franz Waxman, la direction artistique et le scénario.

Quel bonheur aujourd’hui que cette reprise de « Boulevard du Crépuscule » ! Grâce à Splendor Films, qui distribue le film aujourd’hui, voilà une occasion de découvrir ou redécouvrir ce chef-d’œuvre du 7ème Art (dans une version restaurée par la Paramount et en copie numérique).

Vous allez voir ou revoir l’une des scènes d’ouvertures les plus brillantes de toute l’histoire du cinéma (qui inspira notamment Brian De Palma pour son plus grand film, « L’Impasse »- « Carlito’s Way » en vo- réalisé en 1993).
Admirer la photographie expressionniste de John F. Seitz. Et retrouver quelques immenses Stars du cinéma comme Gloria Swanson, Eric Von Stroheim, Buster Keaton ou le grand cinéaste Cecil B. DeMille ("Les Dix Commandements").

 © Splendor Films

Billy Wilder est l’un des rares cinéastes (avec Vincente Minnelli, l’auteur des films « Les Ensorcelés » et « Quinze jours ailleurs ») à avoir su dépeindre le monde à la fois cruel, merveilleux et fascinant du cinéma américain.
Il meurt à Beverly Hills le 27 mars 2002 à l’âge de 95 ans, après avoir réalisé 27 films. Quasi tous des chefs-d’œuvre.

Film-annonce © Paramount Pictures

Affiche © Splendor Films

Si vous souhaitez en savoir davantage sur Billy Wilder, nous vous conseillons le bel ouvrage du cinéaste Cameron Crowe, “Conversations avec Billy Wilder”, paru aux éditions Actes Sud.

Dates et horaires de l’hommage « Quatre Films de Billy Wilder » de Plan-Séquence Classics à télécharger

Majestic Lille
54, rue de Béthune (59000)
Tél : 03 28 52 40 40

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