C’est lors d’un jour pluvieux que Lille La Nuit est parti se réfugier au Café Citoyen pour rencontrer quelques membres de l’équipe de K Diffusion, chargés d’organiser le Festival Cinémondes, qui fête ses 10 ans en 2014.
Après avoir placé des sièges autour d’une table, nous nous asseyons confortablement pour nous apprêter à découvrir les dessous de l'organisation du Festival dédié au cinéma dit « indépendant ».
Une présentation générale nous est faite par un des bénévoles chargé de l’organisation. Un mot et un sentiment ressortent clairement dès les premières minutes : la passion des organisateurs pour le cinéma. Car Cinémondes, c’est un festival fait par et pour les passionnés. C’est un événement qui met en avant un cinéma peu ou pas accessible et met en lumière des indépendants (régionaux, nationaux et internationaux) desquels on ne peut voir que très peu de productions. C’est aussi l’histoire d’une association presque clandestine (travailleurs de jour, ils se réunissent la nuit) composée de gens qui partent à la recherche des trésors insoupçonnés du 7e art.
Cette édition de Cinémondes aura lieu du 10 au 19 avril 2014 et se centrera sur un hommage au génocide qui a eu lieu au Rwanda vingt ans en arrière. La conférence se centre rapidement sur ce sujet, précisant que ces dates ne sont pas les seules à retenir. En réalité, la manifestation commencera le 5 avril, avec l’inauguration de l’exposition « Portraits-Autoportraits » de Gilles Porte, directeur photographe et réalisateur (La Mer Monte), et se terminera le 20. Parcourant une quarantaine de pays, l’artiste a demandé à un panel d’enfants d’effectuer leur autoportrait et les a pris en photo pour ensuite superposer les deux. Une cinquantaine ces de photos seront exposées à la Maison Folie Moulins. Il y aura également un film (Dessine-toi) mettant en scène des enfants qui dessinent sur une plaque de verre, auquel s’ajouteront les œuvres de volontaires.
En effet, le travail de Porte ne s’arrête pas là : il voudrait réaliser une opération toute particulière au cours de cette exposition. Il souhaite réunir 100 personnes de 1 à 100 ans (une personne de chaque âge) et que chacune d’elles fasse un dessin sur ce même support, tout en étant filmé. Une restitution de ces extraits sera diffusée à la suite du festival, puis plus tard à Paris. Pour y participer, il vous suffit de contacter l’association à l’adresse : web.kdiffusion@gmail.com.
Le 7 avril marquera les 20 ans du début du génocide au Rwanda et de multiples animations seront proposées pour rendre hommage à cet épisode tragique, avec notamment un reportage de 20 minutes diffusé simultanément sur des façades à travers le monde (à New-York, au Rwanda, aux Beaux-Arts à Lille...), la venue de réalisateurs rwandais ou l’exposition de grandes peintures en extérieur.
Le cinéma régional sera à l’honneur avec le volet « Filmer en région Classic », dédié à Léopold Simons, un artiste lillois considéré par beaucoup comme le « Pagnol du Nord ». Ses trois productions (Zulma en justice, Le Fraudeur et Le Mystère du 421) seront diffusées le vendredi 11 avril au Palais des Beaux-Arts pour l’ouverture du Festival, le mercredi 16 avril à la Gare Saint-Sauveur et le samedi 19 avril au Cinéma l’Univers.
Dominique Olier souligne que les organisateurs de cet événement essayent de mettre en place une « programmation exigeante mais non élitiste ». L’une des preuves étant que chaque année, K Diffusion prend en charge un film afin qu’il soit accessible aux sourds et mal entendants. Le premier film de Pialat, L’Enfance Nue, qui sera diffusé plusieurs fois lors de cette édition, en est un des exemples.
Mais ce festival est aussi signe de fête ! Il a 10 ans et il faut le souligner ! Pour cela, les organisateurs ont mis en place une soirée d’anniversaire le 10 avril, date officielle du commencement de ces 8 jours 100 % cinéma. Un invité spécial sera de la partie : Siegfried. Il proposera, aux côtés de Markus (beatbox) un ciné concert unique, qui allie le classique à l’électro, sur le film de Murnau L’Aurore à la Gare Saint Sauveur.
S’en suivra un week-end de « stars ». Des invités de marque bousculeront les portes des salles sombres, notamment Benoît Delépine et Gustave Karvern, réalisateurs d’Aaltra ou Le Grand Soir (avec Albert Dupontel), mais aussi écrivains et acteurs de sketchs pour les Guignols de l’Info ou Groland. Ils seront présents le samedi soir et le dimanche après-midi au Majestic pour échanger avec le public et proposer des Master Classes aux côtés d’autres acteurs dont le nom ne sera dévoilé qu’au dernier moment.
Les perles retrouvées des anciennes éditions seront diffusées à partir du mercredi, dont Pleure en Silence, No Place Like Home ou Le Petit Etranger à la Gare Saint-Sauveur du 16 au 18 avril. « Cinémas en Liberté » permettra de découvrir l’œuvre de Nadia El Fani, cinéaste tunisienne, qui sera présente pour débattre à la suite de la diffusion de ses créations au Cinéma l’Univers, lundi 14 et mardi 15 avril.
Et tant d’autres choses…
Pour connaître les détails, il suffit de consulter la programmation de ce Festival qui promet d’être riche en échange et en émotions, pour tous : que ce soit pour les cinéphiles pour qui ce rendez-vous est l’occasion de revoir des perles perdues ou pour les autres, qui découvriront ce que peut offrir de meilleur le premier art populaire.
