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Gardiens de l’ordre en avant-première

Gardiens de l’ordre en avant-première

L’univers de la police inspire toujours le réalisateur français Nicolas Boukhrief qui signe avec "Gardiens de l’ordre" son troisième polar. 

Après "Le Convoyeur" (2003) et "Cortex" (2006), ce réalisateur habitué au genre policier nous immerge dans l’univers de la drogue. Si, au début du film, on suit le quotidien ordinaire de Julie (Cécile de France), gardien de la paix depuis 9 ans et de Simon (Fred Testot), son nouveau collègue muté pour violence envers un supérieur, on découvre rapidement un univers beaucoup plus sombre. Lors d’une patrouille nocturne, les choses tournent mal : un des collègues de Julie et de Simon est tué sous leurs yeux par un jeune sous l’emprise d’une drogue baptisée Sphinx, qui se présente sous la forme da cachets fluorescents. Sous peine de subir le même sort que leur collègue, Julie et Simon répliquent face au jeune homme qui est conduit à l’hôpital. Ils apprendront par la suite que leur agresseur est fils de député et a décidé de porter plainte pour bavure. En vue de fournir des preuves, ils décident de s’immerger dans l’univers de la drogue afin de trouver les dealers qui écoulent cette nouvelle marchandise.

Si l’on suit avec facilité le tandem formé par Cécile de France et Fred Testot, on peine à se laisser embarquer dans une histoire qui manque de dynamisme. Certes les deux acteurs nous livrent une bonne interprétation (en particulier Cécile de France, peu habituée à ce genre de rôles), mais l’ensemble est bien trop lisse. Ce film manque d’un certain charisme. On ne s’attache pas à l’histoire, ni aux personnages, on se contente à l’image de la caméra de regarder à distance et d’effleurer l’intrigue. La tension devient véritablement palpable en fin de film, tension portée en outre par le jeu des deux acteurs. Julien Boisselier, interprète de Marc, le dealer borderline de l’histoire, se révèle efficace, sans pour autant épater.

L’ensemble manque donc de profondeur et de noirceur. Cependant, à de nombreuses reprises, on cherche à nous montrer la part obscure des personnages, à divers degrés : Simon et son passé violent, Julie et son aisance à se glisser dans la peau d’une dealeuse. Le couple flirte entre le bien et le mal pour les besoins de leur enquête et n’hésite pas en interne, c’est-à-dire au sein de leur commissariat, à se «servir » d’argent confisqué pour se rendre crédibles aux yeux de leurs clients et des autres dealers. Des bonnes idées comme ça, on en trouve dans le film, mais cela ne suffit pas à « sauver » l’histoire.

On notera toutefois un bel effort au niveau de la musique qui se révèle surprenante et intéressante pour ce genre filmique : les sifflets qui ouvrent le film instaurent une atmosphère atypique, tandis que la musique électro branchée qui jalonne le parcours des personnages à travers les boîtes de nuit colle bien à l’univers nocturne.

L’idée de la drogue fluo qui débarque sur le marché et qui développe chez le consommateur une montée de violence soudaine était en soi un bon point de départ : une idée intéressante, crédible, mais explorée qu’en surface. Comme le reste du film. Dommage…


 

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