Cette semaine Lille La Nuit ne peut qu’aborder la reprise d’un classique du film d’animation : Le Géant de Fer ! Produit par Pete Townshend - le guitariste de The Who -, réalisé par Brad Bird - le papa de Ratatatouille et Les Indestructibles -, Le Géant de Fer ressort dans une copie numérique flamboyante. Une aubaine pour les petits et grands enfants qui n’ont pu découvrir le film lors de sa sortie en salles en 1999 !
Chouette : Le Géant de fer est de nouveau dans les salles obscures !
Critique : Produit par la Warner Bros et adapté d’une nouvelle de Ted Hugues, Le Géant de Fer n’obtient pas le succès escompté lors de sa sortie en salles en 1999. Produit pour un budget de 70 millions de dollars, le film ne rapporte qu’un peu plus de 31 millions de dollars de recettes à travers le monde. A l’époque, alors que la plupart des critiques sont dithyrambiques, le public ne suit pas. Mais le film marque durablement les esprits de ceux qui le découvrent. Par ailleurs, les sorties VHS et DVD du Géant de Fer assoient cette œuvre comme un classique du cinéma d’animation, charmant autant les enfants que les parents.
Le Géant de Fer est réalisé par Brad Bird. Il signe avec le film son premier long-métrage. L’homme n’est pourtant pas un bleu quand il le réalise (vous imaginez la Warner confier 70 millions de dollars de budget à un amateur ?).
Bird a déjà à son actif un court-métrage d'une série produite par Spielberg, Amazing Stories, et signe des épisodes des Simpsons, la série culte de Matt Groening.
Ce qui frappe lorsque l’on revoit Le Géant de Fer, c’est d’abord la qualité de son animation. Elle rejoint la fluidité des grands classiques (les vrais !) de Disney. Ensuite, on est subjugué par la beauté des couleurs, des décors et l’intelligence du scénario.
Adultes comme les gamins seront embarqués dans les aventures de Ogarth et de son copain le géant de fer.
Le Géant de Fer, est à notre connaissance l’un des seuls films d’animation à évoquer la Guerre Froide. De plus, si le film propose différents degrés de lecture, il s’adresse évidemment en premier lieu aux enfants. Un film pour gamins qui parle de la Guerre Froide, c’est un exploit qui mérite d’être signalé.
Les adultes, comme les gosses, sont eux aussi embarqués dans les aventures de Ogarth, un garçon d’une dizaine d’années se liant d’amitié avec un robot géant de 30 mètres, tombé du ciel.
Pour peu qu’ils soient un chouïa cinéphiles, les spectateurs du Géant de Fer se rappelleront au bon souvenir de grands classiques de la science-fiction des fifties. Des films produits en pleine Guerre Froide par des studios américains frappés d’une paranoïa maladive envers les russes. Ces œuvres dans lesquelles les Etats-Unis sont attaqués par des extra-terrestres dissimulent, bien sûr, un message déguisé contre le grand ennemi de l’Amérique : l’Union Soviétique !
Le Géant de Fer évoque tour à tour : La Guerre des Mondes (celle de 1953, réalisée par Byron Haskin), Le Météore de la Nuit (Jack Arnold - 1953), Les survivants de l’Infini (Joseph M. Newman et Jack Arnold - 1955), Les soucoupes volantes attaquent (Fred F. Sears - 1956) et autres classiques de la science-fiction des fifties.
Mais comme Le Géant de Fer est un film pacifiste, ses plus grandes références sont sans doute à chercher du côté du film de Robert Wise, Le jour où la terre s’arrêta (1951) ou chez Steven Spielberg avec Rencontres du 3ème type (1977) et E.T. (1982).
Le Géant de Fer par le futur réalisateur des Indestructibles, Ratatouille et du génial Mission Impossible : Protocole Fantôme !
Le Géant de Fer est un film sur l’amitié, l’altérité, l’acceptation de l’autre et de sa différence. Loin de s’engluer dans les clichés du mauvais cinéma de science-fiction (mais jouant malicieusement avec), le film de Brad Bird offre un spectacle divertissant, poétique, aux personnages dotés d’une belle profondeur (Hogarth n’est pas l’un de ces gamins insupportables du cinéma, auquel on a envie de rabattre le caquet).
On connaît la suite : si les recettes du Géant de Fer déçoivent lors de sa première exploitation en salles, il tape cependant dans l’œil de John Lasseter qui confie à Brad Bird la réalisation des Indestructibles (2004) et Ratatatouille (2007) : deux des plus belles réussites des studios Pixar !
Bird passe même à la réalisation en prises de vues réelles avec le grandiose Mission Impossible : Protocole Fantôme (2011) - dont l’incroyable scène d’action se déroulant lors d’une tempête de sable est un grand moment d’abstraction au cinéma – et A la poursuite de demain (2015), qui ne rencontre pas le succès escompté.
Le prochain film de Brad Bird n’est autre que Les Indestructibles 2. Lille La Nuit attend avec ferveur cette sortie annoncée pour le 15 juin 2018 !
En attendant, Le Géant de Fer est de nouveau, et dès à présent dans vos salles. Avec quel autre film familial pourrait-on fêter dignement cette fin d'année 2016 ?
Le Géant de Fer de Brad Bird
Scénario : Brad Bird (histoire), Tim McCanlies, Karey Kirkpatrick, d'après L'Homme de fer de Ted Hughes
Production : Pete Townshend, Des McAnuff, Allison Abbate (en), John Walker (en)
Musique : Michael Kamen
Voix pour la version originale : Vin Diesel : le Géant de Fer, Jennifer Aniston : Annie Hughes, Harry Connick Jr. : Dean McCoppin, Eli Marienthal : Hogarth Hughes
Sortie le 7 décembre 2016
Durée : 1h23
Synopsis : Quelque chose de gigantesque se profile à l’horizon. Hogarth Hugues vient tout juste de sauver un énorme robot tombé du ciel. Le jeune Hogarth a désormais un très grand ami et un problème encore plus grand : Comment garder secrète l’existence d’un géant de 15m, mangeur d’acier (avec un penchant pour les voitures de la décharge qui sont délicieuses) ? Cette mission se complique encore plus lorsqu’un agent du gouvernement un peu trop curieux arrive en ville pour chasser « l’envahisseur alien » et que les forces terrestres, maritimes et aériennes des militaires américains sont envoyées pour démolir le géant. Résultat : une incroyable aventure faite de métal, de magie, mais surtout pleine de cœur.
