Aujourd’hui10 événements

« Jack le Chasseur de Géants » : L’heroic fantasy selon Bryan Singer

Synopsis : Lorsqu’un jeune fermier ouvre par inadvertance la porte entre notre monde et celui d’une redoutable race de géants, il ne se doute pas qu’il a ranimé une guerre ancienne… Débarquant sur Terre pour la première fois depuis des siècles, les géants se battent pour reconquérir leur planète et le jeune homme, Jack, doit alors livrer le combat de sa vie pour les arrêter. Luttant à la fois pour le royaume, son peuple et l’amour d’une princesse courageuse, il affronte des guerriers invincibles dont il s’imaginait qu’ils n’existaient que dans les contes. L’occasion, pour lui, de devenir une légende à son tour.

© Warner Bros. Pictures

Après trois pages cinéma de Lille La Nuit. Com aux tonalités un peu sombres, il fut proposé à Aurélie, notre responsable éditoriale adorée, de s’intéresser à un film plus léger cette semaine : « Jack Le Chasseur de Géants ». Elle accepta avec l’enthousiasme qui la caractérise. Si ! Si !

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le dernier film de Bryan Singer remplit aisément son contrat : divertir.
Singer, vous le connaissez sans doute. C’est lui qui a réalisé l’excellent « Usual Suspects », les très intéressants « X-Men », « X-Men 2 » (il met d’ailleurs en scène le prochain, « X-Men : Days of Future Past » ) et « Walkyrie » avec Tom Cruise.
Autant dire que Singer s’y connaît en gros budgets. En cinéma populaire de qualité.

Et, il ne déroge pas à la règle avec « Jack le Chasseur de Géants » qui, s’il n’est pas le gros kiff espéré, offre tout de même un divertissement familial d'excellente tenue.

Pour son film, Bryan Singer s’est inspiré d’un conte populaire anglais déjà adapté à plusieurs reprises au cinéma. Notamment en 1962 par Nathan Juran. Ce film, « Jack Le Tueur de Géants », aux effets spéciaux éblouissants pour l’époque, est devenu un classique du cinéma d’aventures.

Dans « Jack le Chasseur de Géants », Singer en profite par la même occasion pour adapter la version pour enfants de cette histoire, « Jack et le Haricot Magique » (également très célèbre et qui connut plusieurs transpositions cinématographiques).

Ce qui frappe de prime abord dans « Jack le Chasseur de Géants », c’est la 3D. Elle n’est pas utilisée de manière ostentatoire. Singer sait que le film s’adresse à un public large. Il ne va donc pas en rajouter dans les effets 3D effrayants. Notamment en ce qui concerne les géants, déjà suffisamment inquiétants pour les plus jeunes spectateurs. En revanche, les effets 3D (utilisés disons-le encore une fois à bon escient) apportent un véritable plus lorsque le metteur en scène s’amuse de la différence de taille entre les humains et les géants. Les effets sur la profondeur de champ sont on ne peut plus troublants.

© Warner Bros. Pictures

Par ailleurs, avec « Jack le Chasseur de Géants », le metteur en scène réussit ce qu’a totalement loupé Peter Jackson avec son interminable « Bilbo le Hobbit ». A savoir un bon film d’aventures, dépaysant, avec un vrai sens du merveilleux et dont le rythme ne faiblit jamais. Sans oublier des personnages charmants ou pittoresques interprétés avec conviction par Stanley Tucci, Ian McShane et Ewan McGregor.

Le caractère des géants, leurs physiques sont suffisamment travaillés pour que l’on puisse croire à ces personnages réalisés en motion capture.

De plus, Singer démontre un vrai sens de l’aventure épique. Il y a du souffle dans « Jack Le Chasseur de Géants » dont l’époque semble volontairement indéterminée. Même si les décors (superbe travail de direction artistique) semblent orienter davantage le film vers l’époque médiévale.

Singer ne rate aucune scène d’action. C’est enlevé. On s’amuse. Les scènes de bataille et de combats sont ébouriffantes. La prime revenant à la charge des géants. Ajoutons à la réussite de l’entreprise le beau montage et la musique enlevée, signés par John Ottman, le collaborateur attitré de Bryan Singer.

© Warner Bros. Pictures

Reste qu’il manque peut-être au film un chouïa de personnalité. « Jack Le Chasseur de Géants » est produit pour un budget avoisinant les 195 millions de dollars. Et l’on sent que certains risques n’ont pas été pris par crainte d’un échec au box-office américain (c’est pourtant ce qui semble arriver au film).

Peut-être aurions-nous aimé davantage de noirceur, d’ambiances inquiétantes, de zones d’ombres entre les personnages. De folie, aussi… Tout ça est bien trop sage.

D’ailleurs, ce manque de prise de risques se retrouve jusque dans le titre du film qui fut changé par la Warner. « Jack le Tueur de Géants » devenant soudainement « Jack le Chasseur de géants ». Sans doute redoutait-on d’effrayer les parents et les enfants avec un titre qui laisse supposer un minimum de violence.
Il est parfois regrettable que le cinéma de divertissement soit à ce point calibré. Même si l’on peut comprendre les risques que prennent les producteurs en investissant dans des films aux budgets pharaoniques. Le retour sur investissement devenant alors obligatoire.

Mais ne faisons pas la fine bouche. En l’état, la dernière réalisation de Singer est un bon spectacle qui devrait plaire aux amateurs d’heroic-fantasy.  "Jack le Chasseur de Géants" est, comme on disait dans le temps, un bon film du samedi soir.

Affiche et film-annonce © Warner Bros. Pictures.

Revenir aux Actus
À lire aussi
164 queries in 0,313 seconds.