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« Jurassic Park » fête ses 20 ans en 3D

Synopsis : Ne pas réveiller le chat qui dort. C'est ce que le milliardaire Hammond aurait dû se rappeler avant de se lancer dans le «clonage» de dinosaures. C'est à partir d'une goutte de sang absorbée par un moustique fossilisé que John Hammond et son équipe ont réussi à faire naître une dizaine de dinosaures. Il s'apprête maintenant avec la complicité du docteur Alan Grant, paléontologue de renom, et de son amie Elie à ouvrir le plus grand parc à thème du monde. Mais c'était compter sans la cupidité et la malveillance de l'informaticien Dennis Nedry.

© Universal Pictures

C’est dingue comme le temps passe ! « Jurassic Park » fête ses vingt ans. Vingt ans ! Vous étiez peut-être trop jeunes pour le voir en salle lors de sa sortie. Mais croyez en un vieux de la vieille, en 1993, le film de Spielberg est un événement planétaire. On se souvient que les wonder-boys Spielberg et Lucas ont créé les premiers blockbusters (« Les Dents de la Mer » en 1975 et « Star Wars » en 1977). Des films qui ont redéfini la notion de grand spectacle et, aussi, la façon de vendre le cinéma auprès des spectateurs (pour le meilleur et, parfois, le pire).

C’est un peu le même coup que nous fait Spielberg en 1993. Il fait basculer le cinéma dans une nouvelle ère. Cette fois-ci, il innove en réalisant le premier film aux effets spéciaux numériques totalement satisfaisants. Avant « Jurassic Park », les effets spéciaux en images de synthèse étaient encore trop « artificiels ». Ca « puait » le numérique à plein nez. Même si « The Last Starfighter » (1984) de Nick Castle et, surtout, le remarquable « Tron » (1982) de Steven Lisberger (premier film à utiliser des effets spéciaux entièrement générés par ordinateurs) sont des avancées importantes dans le domaine.

En 1993, Spielberg est juste le roi du monde (il l’est toujours, d’ailleurs). Il est le seul cinéaste américain à pouvoir réaliser la même année deux films aussi diamétralement opposés que « Jurassic Park » et « La Liste de Schindler ». Les deux réalisations font d’ailleurs bêtement polémique auprès de certains. Des critiques reprochent à Spielberg de faire avec « La Liste de Schindler » un spectacle de la Shoah (dire cela de Spielberg, cinéaste d’origine juive est carrément odieux). De tristes sires voient presque en « Jurassic Park » la mort du cinéma. La suprématie des effets spéciaux sur le scénario et les acteurs.

© Universal Pictures

Etrange et stérile polémique. Fait-on le même reproche à Georges Méliès, sous prétexte qu’il est un grand pionnier des trucages ? Alors de grâce, n’oublions pas la magie et l’émerveillement que peuvent provoquer les effets spéciaux lorsqu’ils sont utilisés à bon escient. Ce qui est le cas dans le film de Spielberg. Par pitié, ne soyons pas réactionnaires ! D'autant plus que les spécialistes en effets spéciaux ne sont pas seulement des techniciens. Ce sont aussi des artistes.

Bien sûr, ce n’est pas le scénario qui retient en premier lieu l’attention dans « Jurassic Park ». Ce sont évidemment les trucages numériques d’ILM (et effets spéciaux en animatronique que l’on doit à l’équipe du regretté Stan Winston). Mais ce serait oublier un peu vite qu’à l’époque, le film pose des questions relativement neuves et passionnantes sur le clonage. L’auteur du roman original (dont Spielberg a acquis les droits bien avant la sortie en librairies) n’étant pas moins que feu Michael Crichton. Un romancier de formation scientifique qui s’est toujours intéressé aux avancées et dérives de la science (on le connaît également comme réalisateur des excellents « Mondwest », « Morts Suspectes » et « Looker »).

Les critiques qui reprochent à « Jurassic Park » la vacuité de son scénario en sont donc pour leurs frais. Quant aux acteurs, on se rend bien compte aujourd’hui, vingt ans après la sortie de « Jurassic Park », que le cinéma a toujours autant besoin de leurs services. Évidemment, les effets spéciaux n’ont pas « tué » les acteurs.
Le film de Spielberg peut donc à juste titre être considéré comme révolution dans l’histoire du cinéma. Un peu comme « King Kong », réalisé en 1933 par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack.

Avec « Jurassic Park », les effets spéciaux en CGI* entrent dans l’âge adulte.
Le film redéfinit la façon de faire du cinéma à grand spectacle. Exactement comme a su le faire quelques années auparavant James Cameron avec son chef-d’œuvre « Abyss » (1989) et « Terminator 2 » (1991).

Alors, c’est vrai, on peut être sceptique aujourd’hui de voir débarquer sur nos écrans une version 3D de « Jurassic Park ». La démarche est évidemment quelque peu commerciale. A vrai dire, elle l’était déjà en 1993 avec la vague impressionnante de merchandising accompagnant la sortie du film.

© Universal Pictures

Mais cette reprise se justifie tout de même car « Jurassic Park » contient son lot de scènes impressionnantes. Souvenez-vous des terrifiants vélociraptors s’attaquant aux enfants du film. Ou encore de la charge du tyrannosaurus rex (Spielberg transposant sur terre, l’attaque du requin des « Dents de la Mer »). Autant de moments ahurissants qui font partie désormais de l’histoire du cinéma et sont devenus cultes.

Sûr que Spielberg aurait tourné son « Jurassic Park » en 3D s’il avait pu le faire à l’époque. Mais que les puristes n’aient pas trop d’inquiétude, durant le processus de conversion 3D, Spielberg a visiblement pris soin de ne pas trop modifier les scènes originales, de ne pas exagérer les effets sonores, le but étant une amélioration subtile et méticuleuse du format.

Et puis, quel plaisir de revoir « Jurassic Park » au cinéma, dans des conditions optimales. Pour s’apercevoir que la mise en scène de Steven Spielberg n’a pas pris une ride, qu’elle est toujours aussi éblouissante. Pour réécouter la superbe composition du fidèle John Williams. Et retrouver cette belle troupe d’acteurs formée par Sir Richard Attenborough, Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum.

© Universal Pictures

Voir ou revoir le film de Spielberg en salle, va vous préparer également à « Jurassic Park 4 », réalisé par l’inconnu Colin Trevorrow (il ne devrait pas le rester). Le film sort en juin 2014. On a déjà hâte d’y être.

En attendant, Steven Spielberg fait également l’événement ce mois-ci en étant le président du festival de Cannes. Lille la Nuit vous dit tout sur ce rendez-vous incontournable dans l’article de Clémence Chabot.
Décidément, c’est un joli mois de mai pour tonton Spielberg et tous les amoureux du 7ème art.

Film-annonce et affiche © Universal Pictures

*CGI (Computer-Generated Imagery) : Ensemble des images, animations 3D, effets spéciaux générés sur ordinateur.

Les autres sorties de la semaine.

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