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« La Marche »: Film d’utilité publique !

Synopsis : En 1983, dans une France en proie à l'intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l'égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d'espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.

© EUROPACORP

Critique : La Marche est le second long-métrage de Nabil Ben Yadir, auteur du plus grand succès du cinéma belge avec Les Barons. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en choisissant un sujet comme La Marche, le jeune cinéaste ne fait pas dans la facilité.
Il fallait adopter les bons partis pris esthétiques et narratifs pour traiter un événement aussi peu cinématographique et spectaculaire qu’une marche entre Paris et Marseille.
Il fallait à tout prix éviter la caricature, le pensum, la démagogie, la sensiblerie et le tract politique pour traitant d’un sujet universel comme le racisme. Autant le dire tout de suite, le film de Nabil Ben Yadir n’est pas exempt de défauts. On peut penser que des personnages de son film sont sacrifiés au dépend de certains autres. On peut se dire également que La Marche est quelque peu trop long (2h tout de même). Que resserrer de quinze à vingt minutes au montage n’aurait pas été un luxe.

© EUROPACORP

Mais le cinéaste et ses co-scénaristes Nadia Lakhdar (qui s’est battue durant dix ans pour le film) et Ahmed Hamidi ont su trouver le traitement à adopter en choisissant avant tout de faire du cinéma.
Il fallait fictionnaliser un tel sujet pour qu’il fonctionne sur grand écran. Ne pas tenter une approche documentaire et partir, au contraire, vers la fresque en dépeignant le parcours des nombreux protagonistes de cette histoire.
Dès le départ, nous sommes prévenus. Le film est librement inspiré de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (qui sera récupérée par la suite entre autres par SOS Racisme au grand dam des marcheurs). Nabil Ben Yadir n’est pas journaliste. Il est cinéaste. Et c’est en homme de cinéma qu’il nous conte cette grande aventure humaine. Jamais il n’utilise d'artifices pour singer le reportage ou le documentaire.
Au contraire, sa mise en scène est souvent posée. Et Nabil Ben Yadir compte avant tout sur une narration « classique » pour faire progresser son récit. Il utilise aussi les codes du cinéma que sont l’humour, le suspens, l’émotion, le drame pour nous embarquer dans son film.
Malgré quelques faiblesses de rythme, Nabil Ben Yadir a su trouver le ton juste.

Et il n’oublie surtout pas que le cinéma c’est avant tout une affaire de gueules et de comédiens.
Difficile de ne pas apprécier des acteurs aussi talentueux que Vincent Rottiers, Hafsia Herzi, Olivier Gourmet (exceptionnel, comme toujours), Philippe Nahon, Lubna Azabal , Tewfik Jallab , Rufus et la grande révélation du film M'Barek Belkouk (impayable dans le rôle de Farid).
On les sent tous concernés par le projet. Personne ne tire la couverture à lui.

© EUROPACORP

Le seul qui en rajoute quelque peu, qui se laisse aller à un chouïa de cabotinage c’est Jamel Debbouze. Mais n’oublions pas qu’il est l’une des cautions comiques du film et que sans sa présence au générique, La Marche n’aurait certainement pas pu être produit au cinéma.
Debbouze a de plus l’intelligence d’accepter un second rôle (comme il l’a déjà fait pour Né quelque Part) car il a compris que la star de La Marche, c’est le sujet du film.

Il était important de remettre à l’honneur les marcheurs et leur juste cause (passés notamment par Arras et Roubaix). Car, si elle fut largement relayée médiatiquement à l’époque des faits, la Marche n’en est pas moins injustement oubliée aujourd’hui. Le film arrive donc à point nommé pour nous rappeler cette page de notre histoire qui fête aujourd’hui ses trente ans.
Et c'est d’autant plus nécessaire au moment où des politiques se laissent aller à des déclarations xénophobes par pure démagogie, certains par crétinisme absolu (mais les deux ne sont pas incompatibles), alors qu’ils devraient être les premiers à donner le bon exemple et faire preuve d’un minimum de civisme.
Mais ceci est une autre histoire…

Affiche et film-annonce © EUROPACORP

Rétrospectives et horaires  Plan-Séquence.

AVANT-PREMIÈRES AVEC EQUIPES :

UGC Ciné Cité Lille :

Belle et Sébastien - 03/12/2013 - 20h00. En présence du réalisateur Nicolas Vanier.

Kinepolis Lomme :

100% Cachemire : 29/11/2013 - 20:15. En Présence de Valérie Lemercier

Belle et Sébastien : 03/12/2013 - 19:45. En présence de Nicolas Vannier et Mehdi (acteur de la série TV originale).

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