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L’Affaire Farewell

« L’une des plus grandes affaires d’espionnage du XXème siècle »* avec Guillaume Canet et Emir Kusturica à l’affiche. Deux réalisateurs qui sont acteurs pour ce film dirigé par Christian Carion, originaire de Cambrai. Habitué à travailler avec Canet (Joyeux Noël, Ne le dis à personne), il n’est pas étonnant de les voir à nouveau réunis sur ce projet. 

Avec ce très bon casting et cette histoire inspirée de faits réels, on est curieux de voir le résultat… Retour au début des années 80 en pleine Guerre Froide à Moscou. Un colonel du KGB déçu par le régime de son pays, Sergueï Grigoriev (Emir Kusturica) prend contact avec un ingénieur français, Pierre Froment (Guillaume Canet). Les informations qu’il lui remet ne tardent pas à intéresser les services secrets occidentaux. Mitterrand lui-même est alerté et décide d’informer le président Reagan. Un gigantesque réseau d’espionnage permet aux Soviétiques de tout connaître des recherches scientifiques, industrielles et militaires à l’Ouest. Les deux hommes d’Etat décident d’exploiter ces données ultra sensibles transmises par une mystérieuse source moscovite que les Français ont baptisée « Farewell ».

Au début du film, il faut s’accrocher. On plonge direct dans le film sans révision historique car si on vous dit « Farewell », tous les détails ne l’affaire ne vous reviennent peut-être pas en mémoire. Guillaume Canet est très bon en espion malgré lui et Emir Kusturica toujours aussi charismatique. Les amateurs de film d’espionnage avec des armes seront déçus car on n’en voit presque pas. En revanche, le suspens est bien présent. On se demande vraiment ce qui va se passer. Si la première partie peut semblait un peu longue, dans la deuxième tout s’accélère et des thèmes plus profonds se dévoilent comme ceux du mensonge, de la sincérité et de la fidélité. L’affaire d’espionnage révèle alors les personnages de Jessica et natasha qui subissent les conséquences des actions de leurs maris respectifs Gregoriev et Pierre.

Quelques références littéraires et musicales donnent aussi des scènes marquantes. La danse du couple russe sur "la mélancolie" de Léo Ferré, le poème de "La Mort du loup" d’Alfred de Vigny récité à plusieurs reprises ou encore les passages très drôles du fils Igor qui imite Queen sur l'air de "We will rock you" au milieu des fougères. La musique joue d’ailleurs un rôle très important dans le film et marque l’esprit du spectateur. Même la bande son révèle la rivalité entre soviétiques et occidentaux. 

Des décors aux événements historiques en passant par la vie quotidienne des personnages, on voit que le film a demandé un travail énorme de reconstitution. Et si vous avez vraiment été attentif, vous verrez que le réalisateur boucle la boucle…

* Citation de Ronald Reagan


 

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