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Les Infidèles à toutes les sauces

Les Infidèles à toutes les sauces

L’infidélité, une découverte pour certains, une habitude voir un sport de tous les jours pour d’autres, mais surtout un sujet de société que vous allez découvrir sous un jour nouveau avec la comédie française de ce début d’année, Les Infidèles Comme le soulignent Gilles Lellouche et Jean Dujardin, c'est « une comédie pas forcément tout public, qui aborde des thèmes d’adultes ». Née de la conjonction d’idées et d’envies des deux, ce film est un mélange des genres qui retranscrit l’infidélité à travers 6 sketchs. Dujardin explique que « le film à sketchs a longtemps été dénigré en France, pourtant ce genre permet de renouveler une certaine énergie sur le tournage et d’aborder le thème du film de manières différentes ».

Les Infidèles est tout à la fois : drôle et dramatique, potache et choquant, réjouissant et de mauvais goût, une volonté des deux acteurs de « jouer sur les clichés ». C’est également une production de potes, « une envie de travailler ensemble, qui donne une certaine énergie et un esprit de cohésion. Le fait d’appartenir à une génération d’acteurs qui osent prendre des risques, au-delà de leur image, permet de réaliser des projets en commun qui sont hors du commun ». Malgré ce beau projet, ce film « de prédateurs» est terriblement inégal. Jean Dujardin et Gilles Lellouche se sont lancés un défi audacieux en faisant un film à sketchs autour de l’infidélité. Sujet délicat, voir casse-gueule, les Infidèles se révèle être un film ni trop bon, ni trop mauvais, accentué de quelques coups de maitres, mais aussi de flops retentissants.

A travers un regard croisé, nous avons voulu confronter l'avis d'une fille et d'un garçon de l'équipe de Lille La Nuit sur cette production qui montre l’infidélité exclusivement du côté masculin. Et comme les deux compères du film tiennent à le signaler « Aucun animal et aucune femme n’ont été maltraités durant le tournage ».

Le coup de gueule d'un gars et d'une fille :

Du côté des flops, on a le sketch "La Bonne Conscience". La fresque d’un cadre loser, interprété par Dujardin, qui tente désespérément d’avoir une aventure avec l’une de ses collègues durant un séminaire. On retrouve derrière la caméra Michel Hazanavicius, à qui l’on doit The Artist et la série OSS 117. Ce sketch s’annonce donc comme étant le retour des deux grands artisans du succès de The Artist. Mais cette fois-ci, on est bien loin du chef-d’œuvre. Les deux n’ont jamais été si peu inspirés que durant les 20 minutes de ce sketch. La faute à une réalisation plate et sans rythme, et à une histoire fade et poussive. Dujardin et Hazanavicius tentent d’apporter les ingrédients qui ont fait le succès des OSS 117, mais la sauce ne prend pas. La présence de Charles Gérard et d’Isabelle Nanty n’y changent rien, "La Bonne Conscience" est une catastrophe. Michel Hazanavicius avait annoncé qu’il ne se sentait pas concerné par le sujet du film et qu’il avait hésité longuement avant de le faire. Aurait-il dû écouter son premier instinct ?
 

Le coup de coeur d'un gars et d'une fille :

Le film brille par certains sketchs. Le plus parlant est certainement "La Question". Première particularité de ce sketch, c’est le seul à traiter de l’infidélité d’un point de vue dramatique, laissant de côté le ton comique qui plane sur le reste du film. Deuxième particularité et non des moindres, "La Question" rassemble le couple Jean Dujardin et Alexandra Lamy. Ils apportent une dimension supplémentaire et une vérité à ce sketch qui voit un couple se déchirer après des révélations d’infidélités. Sublimé par la réalisation instinctive d’Emanuelle Bercot, une intensité s’installe rapidement et on ne peut qu’être séduit par le jeu des deux acteurs. C’est un véritable tango brutal, dramatique et puissant qui se joue devant vos yeux. On éprouve un réel plaisir à retrouver le duo d’Un gars, une Fille. Alexandra Lamy, toujours aussi juste dans ses rôles, apporte de la force au jeu de Jean Dujardin et quelque chose d’unique à ce sketch. Véritable bouffée d’oxygène, "La Question" est le sketch qui aborde le mieux l’infidélité et il amène à lui seul une crédibilité que l’on ne retrouve pas forcément dans le reste du film.

 

On est tombé d'accord sur les mêmes histoires mais on ne pouvait pas parler des Infidèles sans s'attarder sur les deux sketchs qui servent de fil conducteur à l'histoire.

Avec «Les Infidèles Anonymes», Marie-Christine jouée par Sandrine Kiberlain tente de ramener sur la voie de la fidélité, Simon (Manu Payet), le gérontophile sadomasochiste, François et Bernard, infidèles invétérés ou encore Thibault ! Tout ce beau monde se réunit pour la première fois et rien ne semble calmer leur ardeur. Alexandre Courtès, derrière la caméra, est nouveau dans le cinéma. Réalisateur de clips depuis déjà 10 ans, il a plus d’une corde à son arc. Il a notamment travaillé avec Daft Punk, U2, Jamiroquai et les White Stripes et a aussi fait un peu de publicité. Une première, aussi face à des acteurs français, excepté Gilles dont il est proche. Au final Les Infidèles lui a donné envie de renouveler ce genre d’expérience cinématographique et on n'est pas contre !

«Las Vegas», ultime sketch du film, n’est rien d’autre que la continuité de «Prologue», le premier. Géraldine Nakache, Mathilde May, Jean Dujardin et Gilles Lellouche y sont mis en scène dans la situation la plus caricaturale et burlesque de l’infidélité. Le duo dopé à la testostérone enchaîne les soirées et les aventures d’une nuit jusqu’à l’aube allant même tromper leur femme de l’autre côté de l’Atlantique. Les deux infidèles n’arrêtent donc jamais, surtout pendant leur voyage dans la ville lumière où ils en profitent pleinement. Après un cocktail de fêtes, de filles et de casino, le point final du film est loin d’être ce qu’on s’était imaginé. Il semble ne pas avoir été réfléchi mais plutôt jeté sur le tas par manque d’idée. En tout cas, c’est pari gagné pour Jean et Gilles qui souhaitaient exclure le plus possible un ton moralisateur dans le film.

Jean Dujardin et Gilles Lellouche ont pris un réel plaisir à concrétiser ce projet commun. Victimes de leur succès, ils ont déjà été approchés par d’autres réalisateurs pour renouveler l’expérience et ainsi relancer un genre depuis longtemps disparu.
 

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