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Les nordistes Dany Boon et Valérie Bonneton dans « Eyjafjallajökull »

Synopsis : Pour les voyageurs du monde entier, l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull est un coup dur. Pour Alain et Valérie, c’est une catastrophe. Car pour arriver à temps dans le petit village de Grèce où se marie leur fille, ce couple de divorcés, qui se voue l’un l’autre une détestation sans borne, va être amené par la force des choses à prendre la route ensemble.

© Mars Distribution

On est toujours heureux d'aller voir une comédie. Genre hélas peu prisé par une certaine intelligentsia. Il suffit de voir le nombre de comédies nommées aux César dans la catégorie du meilleur film. C’est simple, il n’y en a quasiment pas. Sans doute parce qu’il s’agit d’un genre populaire, qui fait depuis toujours les beaux soirs de tous les cinémas de France et de Navarre. Ce mépris est d’autant plus regrettable que les bonnes comédies sont rares. Il s’agit certainement du genre cinématographique le plus difficile à réussir. Il faut pour cela les bons ingrédients : du rythme, des dialogues pétillants, un couple d’acteurs qui fonctionne. Et il faut surtout savoir bien les doser. Tout ce qui fait défaut, hélas à « Eyjafjallajökull » (amusez-vous à prononcer le titre entre amis : les fous rires sont garantis).

Mais commençons par le positif pour ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
D’abord, le sujet de « Eyjafjallajökull » est excellent. Prendre comme point de départ un événement réel qui a fait l’ouverture des JT durant plusieurs semaines pour en faire une comédie, bien ancrée dans le réel, c’était une bonne idée.
Faire une comédie sur un couple de divorcés, voilà un bon sujet.
Réunir à l’écran l’explosive Valérie Bonneton et le populaire Dany Boon, c’était à priori une belle idée de casting.

© Mars Distribution

Le souci, c’est que la nouvelle comédie d’Alexandre Coffre (après « Une Pure Affaire ») se contente d’aligner les situations balisées du Buddy Movie. Genre cinématographique qui réunit à l’écran deux personnages que tout oppose et qui vont finir par s’adorer.
Il existe de nombreuses réussites dans le domaine: « La Grande Vadrouille », « Les Compères », « 48 Heures », « Un Fauteuil pour Deux », … Et plus près de nous, « Bienvenue Chez les Ch’tis » avec son duo composé de Kad Merad et Dany Boon.
Le Buddy Movie est une déclinaison fréquente du cinéma d’action, d’aventures et de la comédie.

Alexandre Coffre, dit s’être inspiré de grands succès de la comédie américaine comme « A La Poursuite du Diamant Vert » et « La Guerre des Rose ». Bonnes références de la part d’un réalisateur visiblement cinéphile. Il est vrai que ces films, tous deux interprétés par Michael Douglas et Kathleen Turner, offrent de bons exemples de couples déjantés.
On se dit alors que Valérie Bonneton et Dany Boon vont nous offrir un sacré numéro d’acteurs qui va mettre à rude épreuve nos zygomatiques. D’autant plus que la bande-annonce, projetée depuis plusieurs semaines dans les salles, est plutôt efficace.
Au bout de quelques minutes, on finit hélas par déchanter. Tout simplement parce que le duo fonctionne mal. L’alchimie ne passe que trop rarement entre les deux nordistes. Et il faut attendre de les voir s’affronter physiquement (lors de la seule scène vraiment amusante du film qui met en scène l’impeccable Denis Ménochet, dans le rôle d'un psychopathe totalement illuminé) pour que le film bascule enfin dans le délire tant attendu.

© Mars Distribution

A part ça : R.A.S. ! Les dialogues ne brillent ni par leur verve, ni par leur esprit. Les limites de la vulgarité sont souvent franchies. On est gêné de voir Valérie Bonneton, excellente actrice au demeurant, incarner un personnage aussi antipathique.
Quant à Dany Boon, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il assure le minimum syndical.

Passons à l'aspect visuel du film. L’image de « Eyjafjallajökull » est soignée mais reste plate. C’est d’ailleurs ce qui fait défaut à bon nombre de comédies françaises. On le regrette d’autant plus qu’ « Eyjafjallajökull » avait matière à offrir un beau travail esthétique grâce aux nombreux décors naturels qui parsèment le film. Du coup, on regarde l’Allemagne, la Bavière, la Croatie et la Grèce d’un œil distrait. Le road movie et la comédie d’aventures tentés par Alexandre Coffre peinent eux aussi à convaincre.
Qu’il semble loin le temps des merveilles de Philippe de Broca comme « L’Homme de Rio » ou « L’Africain »

Alors qu’est-ce qui fait que « Eyjafjallajökull » ne décolle pour ainsi dire jamais? Qu’est-ce qui donne cette impression d’avoir vu les situations les plus amusantes dans la bande-annonce ?
On émettra une hypothèse : « Eyjafjallajökull » est un gros film, au budget estimé de vingt millions d’euros. Difficile lorsqu’on est confronté à de tels enjeux financiers de se lâcher vraiment. Il faut engranger un maximum de spectateurs en un minimum de temps. Amener le gros du public lors de la première semaine d'exploitation du film. Du coup, tout semble trop calculé. D’un point de vue artistique, la prise de risques est ultra limitée.
La sincérité du réalisateur, des auteurs et comédiens n’est pas en cause. On imagine bien qu’au départ tout ce petit monde a donné le meilleur pour offrir une bonne comédie populaire, divertissante et respectueuse du public. Mais rien n’y fait. « Eyjafjallajökull » ressemble avant tout à un produit formaté qui fera les belles soirées prime-time du paysage audiovisuel français.

© Mars Distribution

Voilà, à Lille La Nuit, on vous dit sincèrement ce qu’on pense des films. Nous n’avons pas aimé « Eyjafjallajökull ». Mais n’oubliez pas qu’il s’agit juste de notre avis. Que cela ne vous empêche pas d’aller en salles pour faire le votre.
Dernière chose : si vous n’arrivez pas à dire ce « Eyjafjallajökull » imprononçable (bonne idée de titre, qui fait le buzz), suivez le conseil de l’affiche. Dites simplement : « Le Volcan ».

Affiche et film-annonce © Mars Distribution

Les autres sorties de la semaine.

Les reprises de Plan-Séquence.

LES AVANT-PREMIÈRES DE LA SEMAINE:

"La Vie d'Adèle" de Abdellatif Kechiche avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos. Majestiic Lille Mercredi 2 octobre à 20h.

"Au Bonheur des Ogres" en présence du réalisateur Nicolas Bary et de l'actrice Mélanie Bernier. UGC Lille Jeudi 3 octobre à 14h00

"La Vie d'Adèle" de Abdellatif Kechiche avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos. UGC Lille vendredi 4 octobre à 20h. En présence de l'équipe du film.

"9 MOIS FERME" en présence du réalisateur et comédien Albert Dupontel. Majestic Lille Lundi 7 octobre à 20h00 .

"METALLICA THROUGH THE NEVER " 3D UGC Lille Mardi 8 octobre à 20h30.

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