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« Mary et la fleur de la sorcière » : Un joli film d’animation entre « Le Voyage de Chihiro » et « Harry Potter »

C'est bientôt les vacances ! L'Actu Ciné de Lille La Nuit vous propose donc de découvrir Mary et la fleur de la sorcière dernier film d’animation de Hiromasa Yonebayashi - réalisateur de Arrietty Le monde des chapardeurs et Souvenirs de Marnie -. Sous influence de Miyazaki, Mary et la fleur de la sorcière n’en demeure pas moins une jolie réussite qui devrait réjouir petits et grands. Critique par Lille La Nuit...

Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi : Mary découvre les pouvoirs de la magie.

Critique de Mary et la fleur de la sorcière

Ancien collaborateur du Studio Ghibli, Hiromasa Yonebayashi réalise avec Mary et la fleur de la sorcière son troisième long-métrage d'animation. Le cinéaste avait marqué les esprits avec ses deux premières réalisations Arrietty Le monde des chapardeurs - sur un script de Miyazaki - et Souvenirs de Marnie, tous deux produits par Ghibli.

Adapté du roman de Mary Stewart, Mary et la fleur de la sorcière est le film de l’émancipation pour Yonebayashi (il inaugure avec cette production son propre studio baptisé Ponoc : "Minuit" et “début d’une nouvelle journée” en croate) où travaillent désormais de nombreux artistes de chez Ghibli. On n'a d'ailleurs toujours pas compris si le studio mythique créé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata a disparu définitivement ou est simplement entré en phase de sommeil.

Hiromasa Yonebayashi s’est-il pour autant détaché de l'empreinte de ses maîtres Miyazaki et Takahata ? Pas vraiment. Mais avoir fait ses armes auprès de tels génies du cinéma laisse forcément des traces.

Hiromasa Yonebayashi : « Nous n’avons pas consciemment cherché à rendre hommage à ces films. Au Studio Ghibli, j’ai appris à faire bouger les choses d’une certaine façon, une façon de penser à l’animation et aux personnages, en travaillant avec le réalisateur Miyazaki. J’ai baigné dans ce contexte. De nombreux créateurs qui ont travaillé sur Mary ont travaillé à Ghibli. On est donc tous imprégnés de l’esprit de Ghibli. » *

Une œuvre sous influence de Ghibli mais pas seulement...

Mary et la fleur de la sorcière lorgne quelque peu du côté du Voyage de Chihiro, de Kiki la petite sorcière, du Château ambulant et, chose plus étonnante, de Harry Potter (on aperçoit dans le film un petit garçon qui lui ressemble beaucoup). Mais il serait injuste de ne voir qu’une œuvre sous influence dans le dernier Hiromasa Yonebayashi.

Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi : La petite fille aux prises avec deux personnages malfaisants...

On retrouve, il est vrai, le même respect pour la nature qui imprègne les films Ghibli, mais Hiromasa Yonebayashi développe des obsessions personnelles. Notamment une mise en garde contre les manipulations génétiques et l’eugénisme.

Par ailleurs, Yonebayashi développe avec beaucoup d’habileté et d’intelligence les caractères des deux jeunes héros de son film.

Hiromasa Yonebayashi : « Mary cherche à se transformer, elle ne veut plus être une fillette qui n’a pas confiance en elle et se déçoit, elle veut être forte. Les antagonistes veulent changer les autres, parce qu’ils pensent que ça les rendra heureux. On voit ça tous les jours dans la vie, avec ceux qui essaient constamment de changer les autres. Par exemple, à l’école, on apprend aux élèves, parfois en les forçant, à penser d’une certaine manière, plutôt que de leur laisser la liberté d’expression. En tant que parents, on essaie d’inculquer certaines choses à nos enfants, on leur dit “ce que tu as fait là n’est pas bien”, on leur impose un certain comportement que l’on juge meilleur. On ne devrait jamais chercher à transformer les autres. Dans l’histoire, Mary et Peter souhaitent s’améliorer et ils y arrivent. C’est un moment de confrontation. Je pense que le public comprendra cette idée et encouragera ceux qui veulent s’améliorer. »*

Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi : Mary et Peter, les deux jeunes héros du film, doivent affronter de grands dangers.

Mary est la fleur de la sorcière : une fable

Ainsi, Mary et la fleur de la sorcière atteint la dimension d’un conte et, plus encore, d’une fable. Le film est un hymne à la liberté réjouissant, une ode à l’anticonformisme, au bonheur de se réaliser contre toute forme de formatage.

Si le graphisme est encore beaucoup trop proche de l’univers de Ghibli, si le script manque de complexité, on prend tout de même un vrai plaisir durant la projection de Mary et la fleur de la sorcière.

Le travail sur les couleurs est superbe, l'animation très fluide. De plus, Mary et la fleur de la sorcière offre une galerie de personnages attachants, quand d'autres font délicieusement frémir.

La relève de Miyazaki est-elle enfin assurée ? L'avenir nous le dira...

Synopsis : C'est l'été. Mary vient d’emménager chez sa grand-tante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieuse qui ne fleurit qu'une fois tous les 7 ans. On l'appelle la "fleur de la sorcière". Pour une nuit seulement, grâce à la fleur, Mary possèdera des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l’école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s'élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages. Le secret de la fleur de la sorcière se révèlera à elle petit à petit…

Mary et la fleur de la sorcière de Hiromasa Yonebayashi
Scénario de Riko Sakaguchi et Hiromasa Yonebayashi
Musique de Takatsugu Muramatsu
Durée : 1h43

Sortie le 21 février 2018

Affiche, photos et film-annonce © Diaphana Distribution

* Interview issue du dossier de presse et initialement publiée dans TheVerge.com, « How Studio Ponoc made the break from Studio Ghibli »,Tasha Robinson, 25 Octobre 2017

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