Aujourd’hui15 événements

Massacre à la Tronçonneuse : Le plus grand film d’horreur de tous les temps !

Massacre à la Tronçonneuse : Le plus grand film d’horreur de tous les temps !

Pour Lille La Nuit, c’est l’une des reprises les plus importantes de cette année au cinéma : Massacre à la Tronçonneuse, le film culte, mythique et déjanté de Tobe Hooper est de retour dans les salles grâce à Carlotta Films, dans une version numérique 4K supervisée par son réalisateur lui-même.

Le come-back du sympathique Leatherface au cinéma et en version restaurée ! Que demande le peuple?

Le come-back du beau Leatherface au cinéma et en version restaurée !

Une date dans l'Histoire du cinéma

The Texas Chainsaw Massacre -son titre en vo-, réalisé en 1974, fête ses 40 ans (le calcul n’est pas bien difficile à faire) et est auréolé depuis toujours d’un parfum de scandale. Les aficionados du cinéma d’horreur savent bien que Massacre à la Tronçonneuse est un film unique en son genre, une pierre angulaire du cinéma d’horreur, un pic d’angoisse, d’hystérie, de terreur, d’énergie, de folie ! Ceux qui ne l’ont pas encore vu, redoutent de le visionner.

Mais pourquoi Massacre a-t-il une réputation si sulfureuse ? L’incompréhension au sujet de ce film vient sans doute d’abord de son titre : Massacre à la Tronçonneuse ! Voilà qui sonne comme une promesse de violence graphique, de scènes et de chairs sanguinolentes, de gore… En fait, si ce titre génial a fait beaucoup pour la publicité du film, il peut être également considéré comme sa malédiction. Les spectateurs qui ne l’ont pas découverts sont souvent persuadés qu’il s’agit de 90 minutes ininterrompues de boucherie. Il n’en est pourtant rien, car Massacre à la Tronçonneuse est loin, mais alors loin d'être un film gore. Oui, il fait peur, oui il est terrifiant mais on voit assez peu de sang dans le film (on a fait largement pire depuis). Un peu au début, sur le tablier de ce vieux « brave » de boucher de Leatherface –littéralement visage de cuir-, l’un des tueurs les plus originaux, déments et effrayants de toute l’histoire du cinéma, ou sur ses victimes.

Interdit dans de nombreux pays

Le parfum de scandale qui entoure le film doit beaucoup également à l’interdiction qui le frappa dans de nombreux pays, dont la France où il fut banni durant cinq ans. Hé oui, à l’époque -sous Giscard- la censure faisait rage, du moins s’affichait-elle davantage. Comme pour le Psychose, d’Alfred Hitchcock, Massacre à la Tronçonneuse s’inspire en partie du tristement célèbre serial Killer Ed Gein (dont la vie est retracée dans le moins connu et pourtant bien barré, Deranged, réalisé la même année que Massacre), un tueur nécrophile qui démembrait ses victimes pour en faire des meubles. Traumatisé par la mort de sa mère, Ed Gein déterre des cadavres et découpe leurs peaux pour se fabriquer un costume de femme. Ambiance… D’autres cas moins connus de tueurs, ont inspiré Tobe Hooper qui signait avec Massacre son second long-métrage à l’âge de 30 ans.

L'une des scènes où l'on aperçoit le fameux "grain" 16 MM du film qui lui procure son aspect si réaliste.

L'une des scènes où l'on aperçoit le "grain" 16mm qui procure au film son aspect si réaliste.

Tournage en 16MM

Beaucoup de légendes (vraies ou fausses ?) courent sur le film : On dit que Tobe Hooper fut un véritable tyran sur le tournage (il le reconnait aujourd'hui lui-même), que Massacre fut produit avec de l’argent de la mafia (c’est tout à fait probable), que le budget était si modeste (65.000 $) que l’équipe utilisa de vrais morceaux de viande mais n’avait pas les moyens d’en racheter. D’où une odeur pestilentielle qui gagna le tournage, rendit malades techniciens et acteurs, ce qui fit certainement beaucoup pour l’ambiance absolument déglinguée et l'impression de putréfaction qui parcourent le film. L’idée de génie de Massacre à la Tronçonneuse, c’est qu’il fut tourné dans un 16mm au grain fort prononcé, qui lui procure un aspect documentaire si réaliste qu’on ne peut lâcher les yeux de l’écran durant toute la durée du métrage.

D’autres éléments concourent à la grande réussite du film : les montages et mixages sonores font partie des plus impressionnants de toute l’histoire du cinéma. Le bruit de la tronçonneuse est terrifiant, le son de la porte de la chambre froide tirée par Leatherface résonne encore dans les mémoires de ceux qui ont pu découvrir le film. Il y a également le Texas, décor du film -magnifiquement éclairé-, ce soleil de plomb, puis ces nuits ténébreuses, la famille tronçonneuse -on les appelle affectueusement comme ça- : des rednecks cannibales tous plus dégénérés les uns que les autres, du petit fils au grand-père (ah, la scène du marteau et de la bassine : un grand moment !).

Energie viscérale

Et surtout il y a l’énergie absolument viscérale qui se dégage de Massacre à la Tronçonneuse. Ça court, ça hurle, ça piétine, ça ne s’arrête pas une seule seconde durant 84 minutes. Quelle leçon de montage ! On espère que le film est étudié dans certaines écoles de cinéma. Si ce n’est pas le cas, il le faut. D’urgence ! Leatherface (incarné par le massif Gunnar Hansen) poursuivant la regrettée Marilyn "Scream Queen" Burns* dans les bois, c'est un monument de l'histoire du cinéma. Une vision de cauchemar qui renvoie aux passages les plus terrifiants et grotesques des contes de Perrault ou des frères Grimm.

Promenons-nous dans les bois dans que Leatherface n'y est pas... Ah ! Trop tard...

Promenons-nous dans les bois tant que Leatherface n'y est pas... Ah ! Trop tard.

Une œuvre politique

Après le choc de la première projection, quand on revoit le film, on peut se concentrer sur autre chose que la terreur qui nous assaille. On s’aperçoit tout d’abord que Massacre à la Tronçonneuse est un grand film politique, qui déjà en 1974, critique la société de consommation américaine et sa surconsommation, le capitalisme sauvage, pose un regard impitoyable sur la guerre du Viêt Nam qui fera rage encore un an (ce n’est pas un hasard si ces américains moyens sont des bouchers). N'oublions pas non plus que les Etats-Unis ont comme président Richard Nixon et que lorsque le film débarque sur les écrans, l'affaire du Watergate est en train d'éclater. Bref, ça va très mal au pays de l'Oncle Sam.

Derrière l’horreur... l'humour !

En revoyant Massacre, on se rend compte à quel point il est également très drôle. Il est certain qu’à la première vision, ce n’est pas ce qui saute aux yeux, mais si vous aimez le film, vous aurez envie de le redécouvrir et là, vous vous apercevrez à quel point Massacre à la Tronçonneuse peut être vu comme une sorte de cartoon débridé, sous acides. Leatherface qui poursuit ses victimes, c’est tout simplement une version bizarroïde, punk et trash de Bip-Bip et le Coyotte ou Titi et Grosminet. Nous ne sommes pas en train de vous dire qu’il s’agit d’un film pour enfants, attention ! C’est clair: Massacre est malsain et on ne dit pas le contraire. On vous signale juste que le film peut et doit être vu à plusieurs niveaux de lecture. D’ailleurs, à chaque nouvelle vision, Massacre dévoile de nouvelles et nombreuses surprises. Voilà une œuvre inépuisable.

La malédiction d'un cinéaste

Paradoxalement, Massacre à la tronçonneuse fut peut-être aussi la malédiction de Tobe Hooper. Comment se remettre d’un tel film ? On est forcément attendu au tournant quand on réalise une oeuvre considérée comme l’une des plus effrayantes de toute l’histoire du cinéma. La carrière de Hooper connut des fortunes diverses. Le réalisateur s'est illustré notamment pour avoir signé le très caustique Le Crocodile de la Mort, Massacres dans le Train Fantôme (titre français idiot de Funhouse donné dans nos contrées pour rappeler le plus célèbre succès du cinéaste), le mythique Poltergeist -qui fut en fait vraisemblablement réalisé par son illustre producteur, Steven Spielberg, suite à des problèmes personnels de Hooper-, le mal aimé et pourtant réjouissant Lifeforce, qui dévoilait à la fois zombies, vampires, créatures fantastiques de toutes sortes et la poitrine généreuse de Mathilda May, nue durant toute la durée du film -un monument d’érotisme quand on a 13 ans à l’époque de la sortie- et quelques autres films variant de la série B à la série Z, du navet au nanar (son remake de L'Invasion vient de Mars est assez jouissif grâce à ses extra-terrestres ressemblant à des étrons sur pattes).

Tobe Hooper, le papa de Massacre à la Tronçonneuse. Si, si, on l'a déjà vu sourire sur des photos.

Tobe Hooper, le "papa" de Massacre à la Tronçonneuse. Si, si, on l'a déjà vu sourire sur des photos.

Tobe Hooper demeure avant tout le réalisateur de Massacre à la Tronçonneuse, qu’à Lille La Nuit.com, on considère très sérieusement comme l’une des expériences les plus fortes de toute l’histoire du cinéma (il en signa d'ailleurs une excellente suite en 1986, bien gore, celle-là et à l’humour très virulent contre l'Amérique reaganienne).

S’il y a un film à découvrir en salles, seul ou accompagné -c’est mieux-, Il s'agit bien de Massacre à la Tronçonneuse.  Ce n’est d'ailleurs pas un hasard si le film connut également quelques suites et un remake réalisé en 2003 par Marcus Nispel. Mais rien ne vaut l’original !

Alors, tentez ou retentez l’expérience de ce film précurseur. Massacre à la Tronçonneuse voilà bien du cinéma estampillé Lille La Nuit.com ! Longue vie à Leatherface, à la "famille tronçonneuse" et au génial Tobe Hooper !

Les infos sur Massacre à la Tronçonneuse

Synopsis : Au fin fond du Texas, des habitants font une découverte macabre : leur cimetière vient d'être profané et les cadavres exposés sous forme de trophées. Pendant ce temps, cinq amis traversent la région à bord d'un minibus. Ils croisent en chemin la route d'un auto-stoppeur et décident de le prendre à bord. Mais lorsque les jeunes gens s'aperçoivent que l'individu a un comportement inquiétant et menaçant, ils finissent par s'en débarrasser. Bientôt à court d'essence, le groupe décide d'aller visiter une vieille maison abandonnée, appartenant aux grands-parents de deux d'entre eux. Chacun leur tour, les cinq amis vont être attirés par la maison voisine. La rencontre avec ses étranges habitants va leur être fatale...

FILM INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS. 

Massacre à la Tronçonneuse (1974) Réalisation et Scénario : Tobe HOOPER- Avec : Marilyn BURNS, Allen DANZIGER, Paul A.PARTAIN, William VAIL, Teri McMINN, Edwin NEAL, Jim SIEDOW, Gunnar HANSEN- Directeur de la photographie : Daniel PEARL- Musique : Wayne BELL & Tobe HOOPER- 84mn

* Cette critique est dédiée à l’actrice de Massacre à la Tronçonneuse, Marilyn Burns, disparue le 5 août 2014 et à L.M. Kit Carson, mort le 20 octobre dernier et qui fut le scénariste de Paris, Texas de Wim Wenders et de... Massacre à la Tronçonneuse 2 de Tobe Hooper. Tobe Hooper est mort le 26 août 2017 à Los Angeles.

Revenir aux Actus
À lire aussi
190 queries in 0,191 seconds.