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« Normale » : Beau teen movie avec Benoît Poelvoorde et Justine Lacroix

L’Actu Ciné de LillelaNuit fait son gros plan sur Normale, le nouveau film d’Olivier Babinet. Porté par Benoît Poelvoorde et la jeune Justine Lacroix, Normale, coproduction belge, est une chronique adolescente tendre, drôle et tragique. Frayant avec l’imaginaire, cette belle surprise bénéficie d'une musique de Jean-Benoît Dunckel, du groupe Air !

Lucie (Justine Lacroix, épatante) et William, son père (Benoît Poelvoorde, qui, dans quelques plans du film, évoque le chanteur Christophe).

Un univers personnel

Olivier Babinet a un univers qui lui est propre. On a déjà pu l’observer avec ses trois premiers longs-métrages : Robert Mitchum est mort, Swagger (un documentaire sur 11 enfants et adolescents) et Poissonsexe. Avec Normale, Olivier Babinet creuse ses thématiques, s’approprie le genre du teen movie, en le croisant avec la chronique sociale et le cinéma fantastique.

Se déroulant à Chelles, en Seine-et-Marne, Normale raconte l’histoire de Lucie, jeune fille dont les résultats scolaires, jusqu’alors brillants, sont en chute libre. Alors qu’une assistante sociale doit se rendre chez son père William, veuf et atteint de sclérose en plaque, Lucie se réfugie dans son imaginaire et tombe amoureuse de l’un de ses camarades de classe, moqué pour sa passion de la mode…

Servi par un beau duo de cinéma, Benoît Poelvoorde (en clown triste) et la bouleversante Justine Lacroix - déjà vue dans l’excellent C’est ça l’amour, de Claire Burger -, Normale nous embarque durant 1h27 dans un univers qui a peu d’équivalents. Loin des portraits trash de teenagers à la Larry Clarke, ou des productions de Judd Apatow, telles SuperGrave, Normale s’apparente davantage à une chronique douce-amère quelque peu inquiétante (la photographie de Jean-François Hensgens y est pour beaucoup), que n'aurait pas reniée le Tim Burton de la grande époque.

Un teen movie à la lisière de l'étrange.

D'un genre à l'autre

Rythmé par une musique inventive de Jean-Benoît Dunckel (la moitié du groupe Air) qui invite à la rêverie, traversé de cauchemars réalisés en cinéma d’animation, le film zigzague d’un genre à un autre, de la comédie noire à l'horreur (un extrait de L'Enfer des Zombies, classique de Lucio Fulci, apparaît en clin d’œil), plongeant le spectateur dans l’univers tourmenté de la jeune héroïne. Ainsi, avec modestie, l’air de rien, Normale aborde des thématiques fortes, quasi en contrebande (le harcèlement scolaire, le dépit amoureux, la pauvreté, la perte d’un parent, l'intolérance).

Si Normale est parfois inégal, c’est justement ce qui en fait le prix. Le film d’Olivier Babinet souffre de légers problèmes de rythme, d’une voix off quelque peu hésitante, mais ces menus défauts servent paradoxalement le film car ils se montrent en parfaite adéquation avec les hésitations et fragilités de l’adolescence.

Un beau film, dont on sort le sourire au lèvre et des images plein la tête.

Synopsis : Lucie a 15 ans et une imagination débordante. Elle vit seule avec William, son père, qui, sous ses abords d’adolescent attardé, lutte contre la sclérose en plaques. Entre le collège, un petit boulot et la charge du quotidien, Lucie gère tant bien que mal, et s’échappe dans l’écriture d’un roman autobiographique fantasque, qui navigue entre rêve et réalité… L’annonce de la visite d’une assistante sociale va bousculer cet équilibre précaire. Lucie et son père vont devoir redoubler d’inventivité pour donner l’illusion d’une vie normale.

Normale de Olivier Babinet
Avec Justine Lacroix, Benoît Poelvoorde, Steve Tientcheu

Durée : 1h27
Sortie le 5 avril 2023

Affiche, photos et film-annonce : Haut et Court

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