Synopsis :
Les Croods est l’histoire de la première famille moderne du monde. Elle se déroule à une époque jusqu’à présent inconnue, l’ère Croodéolithique – lorsque Mère Nature en était aux premières étapes de ses expériences, dont le résultat était une flore et une faune incroyablement bizarres. C’est dans ce monde à la fois comique et dangereux que la famille Crood doit s’aventurer pour trouver une nouvelle maison, leur cave ayant été détruite. Comme si la loi du plus fort n’était pas un problème suffisant, le père, Grug, tombe rapidement sur quelqu’un de beaucoup plus fort que lui – un jeune nomade plein d’imagination, Guy, qui en pince pour Eep, la fille de Grug. Les Croods sont contraints d’évoluer, de conquérir leur peur du monde extérieur et de découvrir que la seule chose vraiment nécessaire pour survivre, c’est de pouvoir compter les uns sur les autres.
© Twentieth Century Fox France
« Les Croods » est le dernier né des studios Dreamworks Animation SKG qui ont longtemps tenté de damner le pion aux films d’animation en images de synthèse des studios Pixar.
Il est certes difficile de rivaliser avec la perfection technique, la beauté visuelle, l’imagination de l’équipe de John Lasseter. La trilogie des « Toy Story », « Monstres et Cie », « Les Indestructibles », « Ratatouille » (pour ne citer que quelques films) sont des classiques du cinéma d’animation et appartiennent déjà à l’histoire du cinéma.
Mais depuis quelques temps, alors que la source semble se tarir quelque peu du côté de Pixar (« Cars 2 », le niaiseux « Là-Haut » et « Rebelle », malgré sa belle direction artistique, sont pour votre serviteur de réelles contre-performances), Dreamworks semble avoir enfin trouvé sa vitesse de croisière. Un ton qui lui est propre, en évitant de courir derrières les succès de Pixar. Comme ce fut longtemps le cas.
En 2008, Dreamworks relève enfin la tête avec « Kung-Fu Panda ». Une belle réussite qui a su mettre nos zygomatiques à rude épreuve.
Et si l’on excepte les pitoyables suites de « Madagascar » (le premier volet n’étant déjà pas très glorieux) ou la vulgaire série des « Shrek », on est en droit aujourd’hui de se demander si l’élève Dreamworks ne pourrait pas surpasser le maître Pixar. Tout du moins, l’égaler.
Il suffit pour s’en convaincre de voir le superbe « Les Cinq Légendes », un futur classique du genre, réalisé par Peter Ramsey et coproduit par Guillermo De Toro. Ou encore « Dragons » dont la 3D est une expérience immersive impressionnante.
C’est justement le réalisateur de « Dragons », Chris Sanders, qui signe « Les Croods » en compagnie de Kirk De Micco (connu seulement jusqu’à présent pour un film d’animation oubliable, « Les Chimpanzés de l’Espace »).
Et si « Les Croods » n’atteint pas la beauté de « Dragon » ou des « Cinq Légendes », il n’en demeure pas moins un film qui confirme la bonne santé de « Dreamworks » en matière de cinéma d’animation.
© Twentieth Century Fox France
John Cleese, l’un des cerveaux « malades » (c’est un compliment) des fameux Monty Python est crédité au générique en tant que co-auteur de l’histoire. Il aurait en fait participé à l’écriture d’une demie douzaine de versions du scénario. Et c’est vrai que l’on retrouve à plusieurs reprises dans le film de belles tentatives d’un humour nonsensique qui louche du côté de l’équipe de « Sacré Graal ».
© Twentieth Century Fox France
De plus, les auteurs livrent de chouettes scènes d’action sans pour autant sacrifier leurs personnages. Les membres de cette petite famille de l’Ère Croodéolithique sont « dessinés » avec le soin requis pour que nous nous attachions à eux. Alors, évidemment, on retrouve dans « Les Croods » certains travers du cinéma destiné à un large public familial. Notamment cette ode à la famille digne de certaines productions Disney. On peut trouver cela charmant ou complètement dépassé. Voire totalement conservateur et réactionnaire. A vous de voir…
Mais force est de constater que « Les Croods » réserve son lot de moments assez irrésistibles. On se souviendra longtemps des gags qui composent la scène où Papa Grug se lance dans une suite d’inventions toutes plus improbables les unes que les autres. Grand moment. L’univers du cartoon déjanté à la Chuck Jones n’est pas loin.
On est également heureux de retrouver au générique l’excellent Alan Silvestri, l’un des meilleurs compositeurs de musiques de films des années 80 (« Retour vers le Futur », « Predator » et « Abyss », c’était lui).
© Twentieth Century Fox France
Et si « Les Croods » ne révolutionne pas tout à fait le genre, loin s’en faut, il s’agit tout de même d’un divertissement sympathique. Et divertir, sans prendre les spectateurs pour des imbéciles, c’est aussi l’une des belles missions du cinéma.
Affiche et film-annonce © Twentieth Century Fox France
