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« Pacific Rim »: le blockbuster évènement de Guillermo del Toro !

Synopsis : Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les «Kaiju», ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le «courant». Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju. Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente…

© Warner Bros. France

Attention : film monstre ! Et dans tous les sens du terme. Cette semaine, le choix ciné de Lille La Nuit se porte sur le dernier film de Guillermo del Toro, « Pacific Rim » ! Une évidence.
Dire que le film est attendu est un doux euphémisme. Des semaines qu’on nous saoule sur les réseaux sociaux, revues de cinéma, de jeux vidéo, mangas, pour futures mamans et 4ème âge (non, là on s’égare un peu tout de même) avec le blockbuster US de l’ami Guillermo.

Petit retour en arrière tout de même sur le parcours de Guillermo del Toro, ce mexicain de quarante-huit ans passé au long-métrage en 1993 avec un film de vampire très original, « Cronos ». Del Toro s’est d’abord illustré comme assistant de l’immense Dick Smith, le maitre des effets spéciaux (responsable notamment du vieillissement de Dustin Hoffman dans le superbe « Little Big Man » de Arthur Penn et des terrifiants maquillages de la jeune Linda Blair dans « L’Exorciste » de William Friedkin).
Autant dire que del Toro s’y connaît en effets spéciaux, qu’il aime ça mais que contrairement à quelques-uns de ses petits camarades, il sait merveilleusement les utiliser, les intégrer à un récit. Selon qu’il soit de nature horrifique, fantastique ou merveilleuse.

Et il va le prouver en alignant toute une série de réussites: « L’Echine du Diable », « Blade II », « Hellboy », « Hellboy II » et surtout  son chef-d’œuvre,  « Le Labyrinthe de Pan ».
Aujourd’hui, avec ce fameux « Pacific Rim », attendu comme le Messie, del Toro prouve une seconde fois après « Blade II » qu’il peut tout à fait débarquer sur un film et s’approprier une commande sans annihiler son style personnel et ses ambitions.
« Pacific Rim », c’est surtout un rêve de gosse pour del Toro. A savoir, réaliser un film titanesque sur un genre qui l’a profondément marqué : le "kaijū eiga". Vous savez, ce sont ces films japonais où des monstres géants (souvent nés de la radioactivité) massacrent des villes et villages entiers et écrasant tout sur leur passage. Le chef de file de cette série de films de monstres étant bien sûr le mythique « Godzilla » du cinéaste Inoshiro (ou Ishirô) Honda (auquel « Pacific Rim » est dédié, tout comme à un autre maitre des effets spéciaux, l’immense Ray Harryhausen, disparu en mai dernier).

© Warner Bros. France

Mais « Pacific Rim » n’est pas qu’un film de "kaijū eiga". C’est également un film de robots géants. Un peu à la « Transformers ». Sauf que ces robots sont pilotés par des êtres humains, pour affronter les redoutables Kaiju.
Quand ont voit ces robots géants, plus qu’à « Transformers », on pense en fait bien davantage au mythique Goldorak (encore une invention japonaise) et aussi, à une production improbable, « Robot Jox » de Stuart Gordon, bide financier gigantesque réalisé en 1989 pour la somme pharaonique (à l’époque) de 10 millions de dollars. Mais del Toro fait surtout référence à l’« Anim japonais » « Evangelion », et au manga « Appleseed ».

© Warner Bros. France

C’est un peu ça en fait, « Pacific Rim » : l’histoire d’un grand gosse, Guillermo de Toro qui se voit confier 180 millions de dollars pour concrétiser le film hors-normes de ses rêves : « L’armée de Godzilla contre les Robots Géants ».
Et alors, qu’est-ce qu’il vaut, ce film ? C’est juste le cinéma de tous les superlatifs. On en prend plein les mirettes durant 2h10. Les combats sont homériques. Les effets spéciaux dantesques, les décors grandioses. C’est simple, on est comme un gamin de cinq ans dans une usine de jouets ou de bonbons. Sauf que ce catalogue d’effets visuels, cette débauche de lumières, reste du cinéma.
On peut certes reprocher à Guillermo del Toro de sacrifier un peu le scénario de son film et ses personnages. Encore que la longue et belle scène d’exposition pose clairement les enjeux dramatiques de « Pacific Rim » et nous fait découvrir la psychologie des personnages principaux.

Mais après tout, allons-nous voir « Pacific Rim » pour découvrir un scénario pirandellien ? La réponse est clairement non ! Ce qui intéresse, c’est de voir un grand spectacle, plein de bruit et de fureur. Une épopée d’action et de science-fiction. Sur ce point le film est donc une totale réussite.
D’autant plus que pour une fois la 3D (générée en post-production) est plutôt de bonne qualité. L’image n’est pas trop sombre et les effets de relief donnent l’avantage d’accroître l’expérience immersive du film.

Certains vont sans doute trouver « Pacific Rim » quelque peu fatiguant et assourdissant. Oui, mais nous sommes dans un film de guerre futuriste. Et dans le genre, franchement, c’est le haut du panier. Contrairement à ses petits camarades (comme Marc Forster) del Toro sait filmer une scène d’action. Tous les combats du film (même vus en 3D) sont lisibles. Quelle mise en scène ! Quel sens du cadre ! A chaque combat, on s’enfonce un peu plus dans son siège tant cela est d’un réalisme saisissant. Et le fait que del Toro ait choisi des acteurs quasi inconnus renforce encore l’identification qu’on peut avoir envers les héros du film (Ron Perlman, acteur fétiche de del Toro, fait tout de même partie du voyage).

Ce qui réjouit aussi c’est que Del Toro rend un vibrant hommage à ses pairs et plus particulièrement à James Cameron (remercié au générique du film). Visuellement, on pense parfois à « Aliens » ou « Abyss » en voyant « Pacific Rim ». Et on pense d’autant plus à Cameron que, comme dans beaucoup de films de l’auteur de « Terminator », « Pacific Rim » présente une femme qui se trouve être l’avenir de l’humanité. En l’occurrence la belle Rinko Kikuchi, qui interprète Mako Mori.

© Warner Bros. France

Cet hommage et quelques autres, présents dans le film ne sont absolument pas des emprunts gratuits. Ce sont les références d’un homme qui, tout autant qu’un cinéaste de talent, est aussi un réel cinéphile. Del Toro fait partie de ces cinéastes qui ont de la mémoire et de la culture.

Mais on retrouve également dans le film de véritables obsessions présentes depuis toujours dans le cinéma de del Toro. Et plus particulièrement l’enfance, avec toutes ces scènes d’une grande beauté, où l’on découvre Mako Mori, enfant.
Voilà, Del Toro est un cinéaste sincère et généreux, qui offre un spectacle sincère et généreux !
« Pacific Rim » réussit donc l’exploit de satisfaire à la fois les cinéphiles, amateurs de mangas, comics, vidéo games et spectateurs du samedi soir.

Il s’agit d’un film populaire de très haute tenue. D’un blockbuster réalisé par un véritable auteur. Jusqu’à présent, « Pacific Rim », détient la palme du film le plus jouissif et réjouissant de cet été !  Un film pourra-t-il le détrôner ?

Affiche et film-annonce © Warner Bros. France

Les autres sorties de la semaine.

Le programme de Plan-Séquence au Majestic de Lille.

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