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« Phénomènes »

« Phénomènes »

J - 6 avant la Fête du Cinéma ! Du 29 juin au 1er juillet, les spectateurs pourront voir ou revoir des films sortis depuis un moment comme Bienvenue chez les Ch'tis, Affaire de famille... ou plus récemment Phénomènes...

Retour sur Phénomènes.

Synopsis :
Surgi de nulle part, le phénomène frappe sans discernement. Il n'y a aucun signe avant-coureur. En quelques minutes, des dizaines, des centaines de gens meurent dans des circonstances étranges, terrifiantes, totalement incompréhensibles. Qu'est-ce qui provoque ce bouleversement radical et soudain du comportement humain ? Est-ce une nouvelle forme d'attaque terroriste, une expérience qui a mal tourné, une arme toxique diabolique, un virus qui a échappé à tout contrôle ? Et comment cette menace se propage-t-elle ? Par l'air, par l'eau, ou autrement ?
Pour Elliot Moore, professeur de sciences dans un lycée de Philadelphie, ce qui compte est d'abord d'échapper à ce phénomène aussi mystérieux que mortel. Avec sa femme, Alma, ils fuient en compagnie d'un ami, professeur de mathématiques, et de sa fille de huit ans.
Très vite, il devient évident que personne n'est plus en sécurité nulle part. Il n'y a aucun moyen d'échapper à ce tueur invisible et implacable.
Pour avoir une mince chance de survivre, Elliot et les siens doivent à tout prix comprendre la véritable nature du phénomène, et découvrir ce qui a déchaîné cette force qui menace l'avenir même de l'espèce humaine... 

Après avoir récemment pris une claque avec le nouvel Indiana Jones (Revoir ce célèbre aventurier agiter son fouet fait toujours autant plaisir !), il faut bien avouer que la deuxième bande-annonce qui aura pris un malin plaisir à nous mettre l'eau à la bouche depuis un moment, c'était celle beaucoup plus inquiétante de ce "Phénomènes". La nouvelle réalisation de M. Night Shyamalan avait pris le parti de nous dévoiler le moins possible : une ambiance coincée entre fin du monde et des images volontairement assez trash, bref juste assez pour faire accourir le spectateur.
 

Le point de départ du film. 
Une sorte d'épidémie vient s'inviter dans Central Park, transforme les gens subitement en disques rayés qui répétent inlassablement les mêmes phrases insensées, avant de se mutiler ou de se jeter brusquement du haut d'un building. On est entièrement saisi par la froideur et la crudité des scènes d'introduction : en cinq minutes le réalisateur réussit son coup, on assiste incrédule à cette vague de suicides inexpliquables, la panique gagne peu à peu le spectateur qui a lui aussi envie de s'évader de ce climat malsain au plus vite. Si l'on aime être secoué au cinéma c'est donc plutôt un départ fulgurant.

Mais pour tenir après un démarrage si brutal, il faut réussir à mettre en place une intrigue convenable. Et là, le film part dans deux directions bien nettes. D'un côté, la question du pourquoi de ces phénomènes, Shyamalan brouille les pistes, et nous invite à tester son mélange angoissant, pour nous inviter dans la paranoïa du film grâce à des plans fixes déroutants (des plantes agitées par le vent notamment). La qualité d'image est donc bien là, contribuant encore plus à cette ambiance nuisible. D''un autre côté, le réalisateur doit garder le fil de la fuite panique de son histoire, et c'est là que sa mécanique s'enraye. Parce qu'à la longue quand on voit un petit zigoto qui se tire une balle, ou un autre qui se jette sous une voiture, on sursaute sur le coup, mais ça lasse. Petit à petit, les sensations plaisantes du début tournent au ridicule et nous donnent la migraine.

Et il faut bien dire que le réalisateur n'est franchement pas aidé par le jeu de ses acteurs. Mark Wahlberg semble avoir perdu dix ans et sortir juste de l'Actor's Studio. Il nous sort la palette de regards héberlués, de sanglots aux oignons et fait totalement chuter la crédibilité de son personnage. Ne parlons même pas des acolytes qu'il croise au cours du film, entre la vieille dame maléfique qui nous la joue l'Exorciste et le doux dingue qui converse avec ses plantes, on a plus envie de sourire que de se blottir dans son fauteuil.

Seule la petite fille (étrangement ressemblante à Natalie Portman) s'en tire à peu près avec brio. Mais le pire est à venir, Shyamalan, probablement aussi perdu que ses personnages, ne trouve rien de mieux que de nous ressortir un dénouement huis clos, coinçant ses personnages exactement comme il l'avait fait dans "Signes". Pas convaincu. L'épilogue du film apparaît donc bien fade, au vu de l'étendue des promesses des premières minutes, à mi-chemin entre un message écologique et un bonheur retrouvé. La conclusion finale du "Jour d'Après" n'est pourtant pas forcément ce qui a le plus plû aux spectateurs...

C'est donc profondément déçu que l'on ressort de ce "Phénomènes". Certes l'ensemble reste prenant, comme toute bonne catastrophe américaine, mais en voulant à tout prix imprimer ce style "Shyamalan" du fantastique à son oeuvre, le réalisateur perd totalement le contrôle et fait passer le spectateur de la gravité pesante au fou rire. En bref, un exercice de style raté et au vu des fous rires et insultes qui fusent dans la salle, ce sentiment est partagé.

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