Saw 3, c’est un peu comme regarder des vidéos sur Internet absolument horribles, mais en quinze fois pire.
Saw 3 c’est comme quand tu vois ton boucher étriper un porc vivant devant toi, sauf que la ce sont des humains.
Saw 3 c’est l’image la plus gore que tu aies jamais vu de ta vie, en deux mille fois plus hardcore.
Saw 3, c’est jovial, vous l’aurez compris.
Alors, que vaut le bébé de Twisted Pictures ?
Tout d’abord, celui-ci s’inscrit dans la continuité du 2 ; on suit les péripéties de JigSaw, le tueur pas vraiment tueur (il n’exécute jamais ses victimes lui-même…) et de son caniche élève Amanda. Mais ce dernier opus se différencie a une chose près : La violence du film. Décuplée par dix. Par cent. Même les moins craintifs, les adorateurs de poitrines arrachées, de bides éventrés, de crânes broyés et autres gourmandises sordides seront obligés de lâcher un cri de dégoût suite à au moins une des scènes du film. Croyez moi, c’est vraiment, vraiment hardcore.
Abordons un autre sujet, le scénario. Celui ci se révèle un brin décevant par rapport aux précédents Saw ; la ou les deux premiers –surtout le un- excellaient dans le dénouement de l’histoire (c’est bien sûr un point de vue personnel, depuis Usual Suspects je n’avais jamais vu une fin plus renversante… cf. Saw 1), dans les fins à retords, les scénarios haletants et originaux, le 3 poursuit une logique simple :
Massacre, massacre, massacre. Epreuve de survie, épreuve de survie. Ah, de la parlotte (20 secondes) massacre, etc.… Et comme ça durant deux heures.
Le film ne laisse pas de place au répit, pas le temps de souffler, histoire de se remettre de la vue d'une cage thoracique sortie du corps d’une frêle demoiselle (oups, spoiler)… On enchaîne scènes dégueulasses sur scènes dégueulasses. Un film à ne pas montrer à tout le monde, estomacs sensibles s’abstenir.
Le film perd du charme de ce qui caractérisait Saw, l’overdose de violence extrême et de torture se révèle gratuite et aurait pu être évité. Bien entendu la surenchère de viande torturée (car oui, c’est de la viande) est voulue, volontaire, mais ils auraient pu mettre le hola, cela n’aurait rien changé à l’ambiance du film... et nos pauvres mirettes auraient été épargnés ; trop de gore tue le gore…
La ou les deux premiers proposaient des scènes moins hard, mais tout aussi choquantes -de par leurs mise en scènes, d’un ingénieux système d’angles de vue, d’effets de caméras et de sons-, le 3 ne retranscrit pas ce mal à l’aise des deux premiers. Et c’est bien ça le problème : Saw 3 dégoûte, fait dans la surenchère, mais ne touche pas les esprits de la même manière ; A trop vouloir choquer par la violence de l’image, par des scènes toujours plus trash, on en oublie ce qui faisait l’apanage de Saw, une mise en scène et un jeu de camera qui dérangeaient plus que les tortures en elle-même. Les deux premiers jonglaient habilement entre violence physique et psychologique ; Le 3 a mis la deuxième option de côté.
Le tableau peut paraître noir ; cependant, en bon amateur de films gore, j’ai apprécié. La fin n’égale pas celle du deuxième, et encore moins celle du premier, mais arrive toujours à surprendre, tradition des Saw. Si la surenchère de gore ne vous effraie pas, allez jetez un œil. Par contre, si vous êtes hostile à ce genre de films, mais que par hasard vous vous retrouvez dans la salle, prévoyez un sac plastique, et ne prenez pas de pop corn.
