Un film de Danny Boyle, avec Cillian Murphy, Chris Evans, Michelle Yeoh, Hiroyuki Sanada
En cette année 2057, le soleil se meurt, entraînant dans son déclin l'extinction de l'espèce humaine.
Le vaisseau spatial ICARUS II avec à son bord un équipage de 7 hommes et femmes dirigé par le Capitaine Kaneda est le dernier espoir de l'humanité. Leur mission : faire exploser un engin nucléaire à la surface du soleil pour relancer l'activité solaire.
Mais à l'approche du soleil, privés de tout contact radio avec
Un terrible accident les contraint à modifier leur trajectoire. Ils doivent désormais lutter pour rester en vie, ne pas sombrer dans la folie, mais avant tout pour mener à bien leur mission essentielle pour l'avenir de l'humanité.
La science-fiction est un genre qui compte autant de chef d’œuvres que de nanars. Le fait que Dany Boyle, réalisateur de "Petits meurtres entre amis", "Trainspotting" ou "28 jours plus tard" soit aux commandes de celui là nous rassure, et son sujet a l’avantage d’être original. En effet, malgré son importance pour l’humanité, le soleil n’a presque jamais été le sujet d’une œuvre cinématographique. Objet de culte et de fascination, il entraîne le film vers une réflexion théologique qui lui permet de ne pas être un simple blockbuster, même s’il en quelques défauts. Le soleil, source de vie pour notre planète, prend alors une place de Dieu pour certains, amenant l’opposition entre la science et la religion au cœur du sujet.
Sunshine ne renie pas son passé cinématographique, notamment Alien dont on retrouve certains éléments clés dans le film. Le film met en scène plusieurs personnages obligés de cohabiter dans un espace réduit pendant une longue période. Les situations extrêmes qu’ils endurent permettent de développer leur psychologie et chaque personnage possède une place importante dans le récit.
De l’action et du suspens, il y en a, car il est dur de s’approcher du soleil sans se brûler les ailes, mais l’essentiel se passe dans le questionnement des personnages, leurs doutes et les querelles qui éclatent à cause de la pression que leur mission exerce sur eux. Le soleil, personnage à part entière, fascine et inquiète. A la fois source de vie et de mort, sa présence lumineuse est omniprésente dans le film.
Visuellement, le défit était énorme : Réussir à rendre concret les dimensions gigantesques du soleil, ainsi que celle du vaisseau protégé par un bouclier de plus d’un kilomètre de diamètre. Les extérieurs, entièrement réalisés en image de synthèse, sont parfaitement réussis et donnent un aspect très crédible au film. Il en est d’ailleurs de même pour l’aspect scientifique du film, un technicien de la NASA ayant servi de consultant scientifique durant la préparation et le tournage. De part la nature même du soleil, le directeur photo a du inventer un nouveau code visuel. Eliminant toute trace de jaune dans les décors, accessoires et costumes, chaque apparition du soleil crée chez le spectateur une réaction immédiate, sa clarté éblouissante contrastant avec la pénombre du vaisseau.
Le film nous entraîne dans une expérience visuellement nouvelle, tout en respectant les codes du genre fixés par ses aînés, sans réussir malheureusement à s’en démarquer réellement. La dernière partie risque de décevoir mais n’entachera pas une œuvre qui marquera votre rétine de son traitement lumineux.
