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Sorties du 18 avril : Petite semaine …

Cette semaine, pas de quoi s'emballer. Les films pourtant prometteurs manque de souffle, d'inspiration, ou se contente d'un simple bon synopsis sans chercher à proposer plus. Dommage, il y avait du potentiel pourtant ...

 

Nos amis les terriens
Réalisé par Bernard Werber , avec Audrey Dana, Boris Ventura Diaz, Annelise Hesme, Thomas Le Douarec et la voix de Pierre Arditi

Que pourraient bien penser les extra-terrestres s’ils pouvaient nous observer ?
NOS AMIS LES TERRIENS est précisément un film extra-terrestre sur l’étude de nos cités et de nos comportements.
Deux couples « tests »sont tout particulièrement étudiés…

Voilà une expérience pour le moins singulière : Un documentaire animalier où NOUS sommes les animaux, réalisé par des extraterrestres. Plus intelligents que nous a priori, ils essaient de comprendre notre mode de vie, nos us et coutumes, notre mode de reproduction et le but de nos actions. Ils tombent parfois juste, d’autre fois ils se trompent et interprètent de travers. Pour mieux nous étudier, ils décident également d’observer des spécimens en captivité, comme nous humains pouvons le faire avec d’autres animaux.
Le film se compose alors de deux parties qui s’enchevêtrent : Les humains sauvages et les humains captifs. Bernard Werber est habitué dans ses romans à ce mode de structure, la trilogie des Fourmis se composant d’une partie sur les humains, une partie sur les fourmis et une dernière sur « l’Encyclopédie du savoir relatif et absolu ».
Ancien reporter scientifique, c’est un véritable touche-à-tout : Roman, BD, cinéma … Il aime tenter de nouvelles expériences comme le prouve son site internet. Nos amis les terriens se base sur une nouvelle « Apprenons à les aimer », publiée dans le recueil « L’arbre des possibles ». Elle est ensuite devenue un court métrage puis une pièce de théâtre et enfin un long métrage.

La partie sur les humains sauvages n’est pas vraiment une réussite. Les interprétations de notre monde par les extraterrestres sont censées nous faire rire ou nous choquer, par leurs erreurs ou au contraire leur perspicacité. Mais le jeu est amusant un moment puis s’essouffle rapidement. La plupart du temps, Werber se contente d’illustrer le propos de la voix off avec des images impersonnelles, perdant alors l’intérêt d’une adaptation au profit de la nouvelle d’origine. On pense bien un moment au court métrage « L’île aux fleurs », notamment lors de la scène du traitement des poulets, mais on est au final très loin de sa force d’évocation.
Le film aurait peut-être eu plus d’impact si Werber avait été au bout de son idée, rendant incompréhensible les dialogues, les extraterrestres ne comprenant pas notre langage. Le spectateur aurait alors eu la même place que l’un d’eux, cherchant lui aussi à interpréter l’image. D’autant plus que si le film se présente comme une sorte de docu-fiction, montrant le réel, la direction d’acteur est tout bonnement inexistante, ce qui ne nous permet jamais d’adhérer au propos du film.

La deuxième partie, sur les humains captifs, présente beaucoup plus d’intérêt, et l’on regrette presque que Werber ne s’en soit pas contenté. Certes, les deux parties se répondent, mais l’absence de la première aurait peut-être été préférable.
Il met en scène ce qu’il a questionné dans nombre de ses romans : La mise en scène de la vie par quelqu’un. Que ce soit la gestion d’une fourmilière ou d’un peuple en jeu vidéo par un humain, d’un peuple réel par un dieu ou ici de la vie dans une cage par des extraterrestres, c’est un thème qui revient régulièrement chez lui.
A l’instar du film allemand « L’expérience », où des hommes jouaient le rôle de prisonniers et d’autres de gardiens pour voir comment les relations allaient évoluer, Werber crée une télé-réalité extrême : Que se passe-t-il si on enferme en cage deux humains, un mal et une femelle ? Et si on leur rajoute ceci ou enlève cela ? Véritable huit-clos psychologique, Werber joue au dieu puissant, au savant fou, et met en pratique ce qu’il a imaginé dans ses livres. Il applique ce qu’il a observé chez les animaux et relaté dans « l’encyclopédie du savoir … » : Dans un groupe, il émerge toujours un mal dominant, des dominés, des indépendants et un bouc-émissaire. Il questionne également la religion, lors d’un enterrement, et laisse les humains créer leur « tour de Babel » pour voir qui est au-dessus d’eux.

Le film déçoit donc. Ce qui aurait pu être une expérience originale et captivante se trouve gâché par des comédiens mal dirigés et un procédé lassant et répétitif. Si les extraterrestres s’étaient contentés d’observer des humains en captivité, le film aurait gagné en unité et ne se serait pas perdu dans des commentaires niais et très vite ennuyeux. A quand une adaptation des fourmis à la manière de « La citadelle assiégée » ?

Site Officiel : http://www.nosamislesterriens.com
Site de Bernard Werber : http://www.bernardwerber.com

 

Jean de la Fontaine – Le Défi
Réalisé par Daniel Vigne, avec Lorànt Deutsch, Philippe Torreton, Sara Forestier

Paris résonne de mille bruits en ce matin du 5 septembre 1661 : Fouquet, le puissant conseiller du roi, est arrêté sur ordre de Colbert ; le jeune Louis XIV devient le seul maître.
Alors que les autres artistes se précipitent au service du monarque de droit divin, un homme se lève pour affirmer son soutien au surintendant déchu, le poète Jean de La Fontaine. Colbert se jure alors de faire plier le rebelle, seul artiste du royaume à situer son art au-dessus du roi.
Dès lors, La Fontaine, même dans la misère, ne renoncera jamais à ses convictions. Sans argent, il résiste, s'amuse, observe, écrit les Fables, pamphlets assassins contre un régime despotique en pleine décadence.
La Fontaine / Colbert, un affrontement qui durera jusqu'à la mort.

Le scénario part sur une idée ambitieuse et intéressante : pour la première fois, nous faire découvrir la vie de Jean de la Fontaine à travers son engagement politique et moral.
Lorsque le roi fait arrêter Fouquet par Colbert pour de fausses raisons, les artistes tel que Molière, Racine ou Boileau préfèrent se taire et se rapprocher du monarque pour continuer de toucher de l’argent. Seul La Fontaine a le courage de tenir tête et les fables qu’il écrira, dont on connaît le coté irrévérencieux, prennent alors toute leur force.
Malheureusement, la subtilité n’est pas à l’ordre du jour. Les motivations de La Fontaine sont exposées de manière très brusque, directe, à travers des dialogues beaucoup trop explicites. La psychologie des personnages aurait mérité d’être plus approfondie pour dépasser le simple intérêt historique, dont on ne connaît d’ailleurs jamais la réelle part dans ce genre d’œuvre. Chaque personnage semble avoir sa place (trop) bien définie pour faire avancer le récit sans jamais risquer d’embrouiller le spectateur : Le bon, les lâches et le méchant. Trop manichéen, le film semble destiné aux écoles. Il a alors le mérite de parler de valeurs fortes, La Fontaine devenant un héros de droiture, tout en gardant face au pouvoir un coté rebelle qui plaira aux jeunes. Si le corbeau et le renard devaient envahir les cours de récré, qui s’en plaindrait ?

Les adultes ne s’ennuieront pas, mais l’on attendait plus d’un tel sujet. Le synopsis comporte à lui seul l’essentiel du film, le reste n’apportant rien de plus par manque de réflexion. Reste un artiste que l’on découvre autrement et dont l’on souhaite redécouvrir le travail sous un nouveau jour, ce qui est déjà pas mal à défaut d’avoir une œuvre cinématographiquement intéressante.

site officiel : http://www.jeandelafontaine-lefilm.com

 

Shooter - Tireur d'élite
Réalisé par Antoine Fuqua, avec Mark Wahlberg, Michael Pena, Danny Glover

L'éclaireur et tireur d'élite Bob Lee Swagger s'est couvert de gloire sur divers fronts avant qu'une odieuse trahison ne l'amène à quitter les Marines et à se couper du monde. Reclus dans un chalet, au sommet d'une montagne quasi inaccessible, Swagger pense avoir tourné la page et se croit désormais à l'abri de toute nouvelle mésaventure.
Mais lorsque le colonel Isaac Johnson vient le relancer et lui demande une fois de plus son aide pour déjouer un complot imminent contre le Président des Etats-Unis, le "shooter" ne peut se dérober à son devoir.
Comment pourrait-il anticiper le piège diabolique qui lui est tendu et deviner qu'il va bientôt se retrouver accusé de tentative de meurtre ? Traqué à travers tout le pays par une meute de mercenaires, il est obligé de mobiliser toutes ses ressources pour survivre, retrouver son honneur et déjouer la plus terrifiante des conspirations.

Quand on voit " Mark Wahlberg ", on pense à Boogie Nights, The Yards ou Les infiltrés, mais il y a aussi Fear ou La planète des singes.
Quand on voit "Antoine Fuqua", on pense à Training Day, mais il y a aussi Les larmes du soleil.
Bref, on ne sait pas à quoi s’attendre, et malheureusement, on n’aura pas le droit au meilleur.

De l’action bien bourrin, un soupçon de complot, une pincée d’amourette entre la belle fille et le gars plein de muscles, une bonne louche de gros flingues et quelques doses de courage et d’honneur. Voilà la recette classique et respectée à la lettre de cette grosse production où certes l’on ne s’ennuie pas, mais où l’on ne sait déjà plus ce qu’on est allé voir en sortant de la salle. Mais rassurez-vous, on est plus près de 24h chrono que de Derrick, ça fera un bon film du dimanche soir en attendant Rambo 4.
Et puis on apprend quand même des choses, on n’est pas venu pour rien : Un sniper doit prendre en compte l’humidité de l’air, on peut faire un silencieux avec une vieille bouteille d’eau en plastique et quand un héros américain fait exploser une maison, non seulement il ne se dépêche pas de sortir alors que ça va exploser dans les secondes qui suivent, mais en plus il marche toujours au ralenti, sans se retourner pour profiter du spectacle, avec les flammes qui lui lèchent le dos.

Enfin, on fait les malins, mais le film est adapté d’un roman de Stephen Hunter : Point of Impact qui est le premier tome de la Trilogie Swagger. Pour les moins bons en math, ça veut dire qu’on risque de s’en taper encore deux comme ça.

Site officiel : http://www.paramountpictures.fr/sites/shooter

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