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Sorties du 2 mai : Spiderman 3

Face au bulldozer Spiderman 3, deux comédies et un drame tentent de se faire une petite place cette semaine, dont le très Drôle Clerks II qui vous donnera certainement envie de revoir le premier. Profitez donc de ces longs Week-End …

 

SPIDERMAN 3
Réalisé par Sam Raimi
Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco

Peter Parker a enfin réussi à concilier son amour pour Mary-Jane et ses devoirs de super-héros. Mais l'horizon s'obscurcit. La brutale mutation de son costume, qui devient noir, décuple ses pouvoirs et transforme également sa personnalité pour laisser ressortir l'aspect sombre et vengeur que Peter s'efforce de contrôler.
Sous l'influence de son costume, Peter devient trop sûr de lui et commence à négliger ses proches. Contraint de choisir entre le pouvoir si séduisant de ce nouveau costume et la compassion qui le caractérisait avant, Peter va faire face à ses démons lorsqu'il affrontera deux des pires méchants de l'histoire, l'Homme-sable et Vénom, dont l'extraordinaire puissance et la soif de vengeance menacent Peter et tous ceux qui lui sont chers.

Le troisième volet des aventures de Spiderman est plutôt une bonne surprise, se hissant au niveau du premier opus. Le film s’ouvre sur un générique en forme de résumé des deux premiers épisodes, indiquant des le départ que contrairement au numéro deux, le film se place dans une réelle suite logique de l’histoire, développant ce qui a été esquissé dans le premier Spiderman. Les états d’âmes de Peter Parker sont au centre du récit, réduisant l’action de son alter-ego masqué, et ses actes du premier épisode ont des conséquences directes sur ce nouveau volet : La mort de son oncle, sa vengeance, la mort du bouffon vert, sa relation avec M.J. et sa popularité croissante.
Ce dernier thème devient d’ailleurs un des points important du film. Spiderman est devenu un héros et Peter Parker doit gérer cette image. A l’instar de l’idée même de costume, les scènes de foules l’applaudissant et l’encourageant, qui peuvent nous paraître niaise, nous montre la place du paraître dans le monde des Supers Héros. Spiderman existe à travers les gens qui croient en lui, à travers les New-Yorkais. Ce principe purement américain explique la présence, une fois de plus, du drapeau à étoile, marquant ainsi le fait que dans son monde Spiderman soit un pur produit de la culture américaine.

Cette fois ci, notre héros devra faire face à de nombreux ennemis qui, contrairement aux habituels « grand méchants », n’ambitionnent pas de devenir les maîtres du monde. L’homme-sable souhaite juste récupérer de l’argent pour sa fille, quant au fils du bouffon vert et Vénom, ils ne rêvent que de se venger et tuer Spiderman. L’apparition de ces ennemis se fait au fur et à mesure, complexifiant la donne, et le film aborde la limite entre le bien et le mal à travers chacun d’eux. Le héros lui-même bascule du « coté obscur », se mêlant ainsi à ses ennemis, même si cela n’est pas uniquement psychologique mais accentué par une entité extérieure. Spiderman donnera même naissance lui-même à Vénom, lui prodiguant ses pouvoirs à travers sa part obscure qu’il arrive à rejeter.

Ce nombre important d’ennemi augmente logiquement le nombre de combat. La plupart aériens, puisque tout le monde vole d’une façon ou d’une autre, ils sont très vite lassant. Les effets spéciaux ne sont pas foncièrement mauvais, mais l’omniprésence du numérique leur fait perdre toute crédibilité et n’impressionne plus.
L’humour aussi se taille une plus grande part pour ce nouveau volet. Peter et son nouveau « style » nous feront bien rire, tout comme son patron suivant un traitement anti-stresse.

Spiderman 3, à l’instar du premier, reste donc un bon divertissement dont les 2h20 passent assez rapidement, nous resservant régulièrement de nouvelles avancées dans l’intrigue. Malgré une surenchère souvent vaine, on se réjouit de suivre à nouveau Peter Parker, que Tobey Maguire rend totalement attachant, dans une aventure qui pourrait tout à fait être la dernière et clore ainsi une trilogie aboutie.

Site Officiel : http://www.spiderman3-lefilm.fr

 

Clerks II
Réalisé par Kevin Smith
Avec Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Rosario Dawson

Dix ans après Clerks, revoici nos employés modèles, Dante Hicks et Randal Graves, désormais contraints de travailler dans un fast-food... Avec l'humour dévastateur qui les caractérise, ils se permettent toujours les mêmes remarques salaces avec la clientèle tout en débattant pendant des heures sur le statut de George Lucas par rapport à Peter Jackson et même Jésus-Christ !
Rien ne semble donc avoir changé ? jusqu'au jour où Dante annonce à son copain qu'il s'apprête à quitter la ville pour se marier... Randal organise alors une fête d'adieu, mais les événements prennent une telle tournure que les flics et les pompiers ne tardent pas à rappliquer...

Réaliser une suite de Clerks n’était pas d’une évidence absolue. Tournée en 1994 pour un budget ridicule (environ 30 000$), le film en noir et blanc fut un véritable choc pour le cinéma indépendant. Son ton osé et direct ainsi que ses dialogues plus vrais que nature, entre deux employés glandeur d’une petite épicerie, ont permis à l’époque à Miramax d’obtenir un joli succès. Dix ans plus tard, Kevin Smith, toujours fidèle aux frères Weistein, retrouve ses personnages pour une suite qui, bonne nouvelle, n’a pas à pâlir devant l’originale.

Il semble que les comédiens étaient eux-même réticent à l’idée de se lancer dans une suite, mais le scénario les a convaincus, et on les comprend. On retrouve les mêmes dialogues acerbes et l’humour acide et piquant qui ont fait le succès de Clerks. Malgré un budget certainement beaucoup plus confortable, le film ose aller au bout de son humour déjanté, pas toujours très décent. On peut regretter une fin un peu plus classique et bonne enfant ainsi qu’une réalisation dans l’ensemble moins original, mais le plaisir reste là et on s’amuse réellement.

Clerks II a assez de personnalité pour exister en lui-même. Il y a pas mal de référence au premier, mais l’histoire aborde de nouveaux thèmes et nos deux héros ont grandi, ils sont maintenant dans la trentaine, même si ça n’est pas toujours évident. L’humour cache souvent des sujets plus sérieux tel que le racisme, l’amitié et les problèmes de notre société.

Les nouveaux personnages apportent beaucoup, essentiellement Elias, collègue délicieusement ringard de Dante et Randal. Intéressé uniquement par Le seigneur des anneaux, les Transformers et Jésus, il sera à l’origine de nombreuses scènes totalement hilarantes. La jolie Rosario Dawson apportera quant à elle une petite touche de fraîcheur tout en s’intégrant parfaitement à l’Univers de Kevin Smith. Et on retrouve évidemment Jay et Silent bob qui continuent de glander, dealer, écouter de la musique et danser.

Une preuve donc que les suites peuvent aussi être réussi et si vous n’avez pas vu Clerks n’hésitait pas à aller voir ce deuxième opus qui vous donnera certainement envie de voir le premier.


Pur week-end
Réalisé par Olivier Doran
Avec Kad Merad, Bruno Solo, Valérie Benguigui, Philippe Lefebvre

Il avait pourtant bien commencé...
Votre meilleur ami ne veut pas retourner en prison, vous le livrez quand même ? C'est face à ce dilemme que vont se retrouver sept amis d'enfance, qui ne se doutaient pas que leur sympathique randonnée annuelle au sommet de l'Iseran allait se transformer, cette fois-ci, en une improbable cavale, avec toutes les polices de France à leurs trousses. Histoire de vérifier si, avec le temps, l'amitié peut résister à la tentation du "chacun pour soi"...

« Les productions du Trésor » semble être une grande famille. On écrit pour l’un, on tourne pour l’autre, et tout monde se retrouve sur chaque film. Après Mon idole, Narco, Selon Charlie et Ne le dis à personne, le nouveau-né fait un peut pale-figure.

Le film part comme une bonne comédie de potes. On sent que les dialogues vont fuser, et en vue des personnages très différents, on se permet d’espérer assister à quelques situations fort cocasses. Mais si la première partie nous a amusés, la deuxième, plus axée sur l’aventure, lasse assez vite. Le mélange ne prend pas pour une raison assez simple : Les personnalités caricaturales misent en commun peuvent provoquer le rire mais ne permettent pas une identification et ne provoquent qu’un intérêt minime. On est donc très détaché de ce qui leur arrive, et quand on ne rigole pas, il n’y a plus grand chose d’autres à se mettre sous la dent, par manque de réalisme et de profondeur dans les relations.

Heureusement, François Berléand, devenu une sorte d’ « acteur salarié à l’année » aux productions du trésor, nous offre un excellent personnage d’inspecteur zen accompagné de son lieutenant pitbull, une jeune femme déterminée et expéditive.

Un divertissement basique donc, qui ne brille pas par sa psychologie des personnages mais qui amuse néanmoins grâce à sa bonne brochette de comédiens, dont certains à contre-emplois tel que Bruno Solo, très en retrait.

Loin d'elle
Réalisé par Sarah Polley
Avec Julie Christie, Gordon Pinsent, Olympia Dukakis

Fiona et Grant sont mariés depuis 45 ans, ils ont surmonté les épreuves, l'usure du temps et s'aiment tendrement. Pourtant, Fiona a des pertes de mémoire de plus en plus fréquentes. Apprenant qu'elle souffre de la maladie d'Alzheimer, elle décide de se faire admettre en maison spécialisée. Grant ne sait comment gérer cette séparation, rongé par la culpabilité. Impuissant, il regarde Fiona s'éloigner de lui et tomber amoureuse d'un autre patient. Grant arrivera-t-il à gérer la situation et ses sentiments ?

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, après de nombreux courts-métrages, la comédienne Sarah Polley s’est attaquée à un sujet peu facile : Alzheimer.
Son film aborde la relation de couple non pas à ses prémisses, comme la majorité des histoires d’amours américaines, mais après de nombreuses années, lorsque les souvenirs prennent le dessus sur l’avenir. Grant et Fiona, amoureux depuis des années, ont déjà affronté de nombreuses épreuves auxquelles leur couple a survécu, comme les explorations extra-conjugales de Grant, pardonnées mais non oubliées.
Fiona, atteinte d’Alzheimer, va mettre la notion de mémoire au cœur du récit : Qui est-on si l’on oublie tout, que reste-t-il de notre personnalité ? Sa rencontre avec Aubrey, un autre pensionnaire, va pousser le récit vers la question d’une deuxième vie amoureuse, à vivre avec ou sans le souvenir de la précédente.

Sarah Polley traite ces sujets sérieux avec beaucoup de tendresse et de subtilité, accompagné d’une direction d’acteur tout en finesse. Mais l’on peut regretter un rythme parfois légèrement longuet et un manque de proximité du personnage de Grant, au centre de l’histoire, que l’on sent parfois s’échapper sans saisir l’ampleur de ce qu’il vit.
L’ensemble reste néanmoins remarquablement maîtrisé pour un premier film, certainement du au fruit de son travail avec des réalisateurs tel que Atom Egoyan, David Cronenberg ou Wim wenders. De nombreuses séquences sont véritablement remplies d’émotion, notamment celle où Grant dépose Fiona pour la première fois à la clinique.

Lisez l'interview de Sarah Polley...

Site officiel : www.loindelle-lefilm.com 
Distributeur : La Fabrique de Films
Site de France Alzheimer, l’union nationale des associations Alzheimer : www.francealzheimer.org

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