13m²
Réalisé par Barthélémy Grossmann
Avec Barthélémy Grossmann, Lucien Jean-Baptiste, Youssef Hajdi
Durée : 1h 24min
Après le braquage d'un fourgon blindé, José, Farouk et Réza se réfugient dans une planque de 13m². Enfermés avec l'argent, la conscience salie, les liens et les caractères des trois amis se révèlent au fil des mensonges et conflits qu'engendre cette situation oppressante.
Chaque sortie dans le monde réel se présente désormais comme une menace, arriveront-ils à déjouer leur destin et à prendre un nouveau départ ?
13m² n’est pas un nouveau film de braquage comme on en a vu tant. Ici, pas de longue préparation minutieuse ni de grande fusillade. C’est simple, vous ne le verrez même pas ce braquage. Le film se penche sur ce qui se passe après, quand le mal est fait et que l’on ne peut plus rien y changer. Réaliste, brut et direct, dans les rapports entre les personnages mais aussi dans la mise en scène inventive, on assiste à une sorte de croisement entre Reservoir Dogs et Mean Street.
Le film s’attaque clairement à la société de consommation. Elle pousse les personnages à consommer, alors que c’est elle qui ne cesse de leur rappeler qu’ils ne sont pas nés avec les mêmes chances que tout le monde et qu’ils ne pourront que rêver de tout ce qu’elle offre. Cette chance, ils vont donc aller la saisir eux-mêmes, mais leur choix ne sera pas le bon. Le problème est toujours le même : Ils pensent que c’est l’argent qu’il leur faut, mais une fois qu’ils l’ont récupéré, il perd toute sa valeur car ils n’ont plus leur vie d’avant pour l’utiliser. L’argent aurait pu leur apporter la seule chose qui compte d’après ce qu’ils ont appris : L’apparence. Ils ont été bercés par l’illusion de l’apparence depuis leur plus jeune âge et cela se voit dans leur réaction. Ils essaient de se donner une image d’assurance, de se prouver les uns les autres qu’ils peuvent assurer, mais ils sont complètements dépassés par ce qui s’est passé, par ce qu’ils ont fait. Ce sont ces doutes que Grossmann arrive à saisir et à rendre palpable, nous offrant des personnages plus à fleur de peau qu’ils ne veulent le laisser paraître.
Barthélémy Grossmann est à la fois scénariste, réalisateur, acteur et producteur de son premier long-métrage. Artiste complet, cette multitude de casquette semble lui paraître normal, admirant Welles, Cassavetes, Chaplin et de Palma pour leur coté « touche à tout ».
L’idée du film lui est venue en se baladant dans Montreuil, trouvant alors que la ville proposait une multitude de cachettes. C’est en effet une ville étrange, collée à Paris mais qui semble en être si loin avec ses zones résidentielles qui côtoient des parties ressemblant à de véritables bidons-villes. Les décors ont naturellement un rôle important dans le film et Grossmann réussit à faire peser leur poids sur les personnages.
Quand le cinéma d’auteur français s’attaque au cinéma de genre, on a parfois des bonnes surprises, et 13m² en fait de toute évidence partie.
Site Officiel : http://www.13m2-lefilm.com/
