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Sorties du 21 mars : Ensemble c’est tout

En plus de la grosse production "300", deux films français fort différents sortent cette semaine dont l'adaptation du roman d'Anna Gavalda : "Ensemble, c'est tout" avec Audrey Tautou et Guillaume Canet.

Ensemble, c'est tout 

La rencontre de quatre destins croisés qui vont finir par s'apprivoiser, se connaître, s'aimer, vivre sous le même toit.
Camille fait des ménages le soir dans les bureaux et dessine avec grâce à ses heures perdues. Philibert est un jeune aristocrate féru d'histoire, timide, émotif et solitaire, il occupe un grand appartement que possède sa famille. Franck est cuisinier, viril et tendre, il aime infiniment sa grand-mère, Paulette, une vieille dame fragile et drôle.
Leurs doutes, leurs chagrins, c'est ensemble qu'ils vont apprendre à les adoucir, pour avancer, réaliser leurs rêves. Ils vont se découvrir et comprendre qu'ensemble, on est plus fort. 

L’adaptation est toujours un travail périlleux, surtout pour un livre à grand succès comme celui d’Anna Gavalda. Claude Berri s’en sort parfaitement, gardant l’esprit du livre tout en s’appropriant l’histoire.
Le début est un peu laborieux : Il faut installer l’histoire, les personnages et situer l’action. Berri, obligé de se ranger à l’action du livre et de résumer au mieux ces scènes de présentation, enchaîne les séquences utiles sans grand intérêt cinématographique.
Mais une fois son travail consciencieusement accompli, il peut profiter de la structure du livre qui se concentre essentiellement sur les personnages : Quatre « gueules cassées » qui se réunissent pour affronter la vie ensemble. Et c’est tout. Mais c’est déjà beaucoup, car le film, tout comme le livre, nous invite à la découverte du bonheur, accessible à ceux en font le choix. Les autres ne sont pas forcément l’enfer, c’est ce dont nous parle cette œuvre humaniste dont on sort avec le sourire, réconcilié avec la vie.

Audrey Tautou, qui remplace Charlotte Gainsbourg initialement prévue mais qui a du se désister, campe à la perfection le personnage de Camille, lui insufflant la fragilité et le caractère qui le rendait si intéressant dans le livre. A ses cotés, Guillaume Canet, bourru au grand cœur, et Laurent Stocker, aristocrate bégayeur, correspondent exactement à l’image que l’on pouvait se faire des personnages. Quand à Françoise Bertin, on s’attache à elle dès le premier regard et l’on se réjouit de la place importante que Berri lui a gardé dans son adaptation.
N’hésitez donc pas, et profitez vous aussi de ce rayon de soleil pour l’arrivée du printemps. 

L’homme qui rêvait d’un enfant

Pour une raison qu'il ignore, Alfred a perdu la parole. Un jour, ayant fui une nouvelle fois le baiser de celle qu'il aime et sentant la solitude s'installer, il prend une décision. Alfred va adopter un enfant. Contre toute attente, sa demande est prise en compte et acceptée.
Mais le jour J, celui qui arrive ne correspond pas vraiment à celui qu'il attendait...

Ce film est la rencontre de deux personnages perdus, qui n’ont jamais réellement quitté l’enfance tout en devenant partiellement adulte.
Soutenu par un très beau numérique, presque monochrome, qui rend tout le mystère et la magie du pays landais, le film est un concentré de poésie absurde, qui marche par métaphore.
Mais c’est là qu’il peut être difficile de rentrer dans l’histoire, le paradoxale personnage du fils adoptif n’étant pas source de comédie mais au contraire constaté et accepté par les personnages tout en gardant son coté étrange.
La performance étonnante de Darry Cowl (sa dernière) , qui a déclaré « ne pas vouloir faire du Darry Cowl », nous permet de nous raccrocher à cette histoire où la place de l’enfant, déjà au cœur des œuvres de Delphine Gleize, semble être le principal sujet.

Artus de Penguern incarne avec sobriété ce père qui n’a pas vraiment fait le deuil de son enfance et qui adopte un enfant. Celui-ci, qui pourrait être son père, n’a jamais réellement eu l’occasion de jouer ce rôle de fils, ni celui d’adulte. Trop tard pour l’un comme pour l’autre, il se contentera de profiter de cette famille factice, pour un temps, sachant qu’il n’a plus d’avenir en tant qu’enfant. Si l’on retiendra la scène très drôle de l’assistante sociale, ce film plaira essentiellement aux personnes sensibles à une poésie décalée.

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