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The Runaways, une petite bombe

A l’heure où le rock se décline et s’assaisonne à toutes les sauces (le look des BB Brunes, l’attitude de Soan de la Nouvelle Star…), le retour à l’authenticité a du bon. C’est avec des films comme «The Runaways» que le rock pur jus prend tout son sens. Décryptage de ce biopic qui, au premier abord, s’annonçait sans saveur…

Avant même sa sortie, le film faisait déjà parler de lui : en cause, deux actrices, Kristen Stewart et Dakota Fanning, tout droit sorties de la saga vampiresque «Twlight». Un casting qui avait de quoi décourager les fans les plus assidus de Joan Jett, fondatrice du groupe The Runaways. Et puis, un beau jour, une information des plus encourageantes se propage : Joan Jett, âgée aujourd’hui de 51 ans, coache en personne Kristen Stewart, lui en fait même baver, quitte à faire pleurer la starlette afin d’obtenir d’elle une bonne prestation. Cours de chant et de guitare, rien ne lui est épargné. Pas question pour la chanteuse d’être incarnée par une baby rockeuse simulant la rebelle attitude.

Et il faut reconnaître que la méthode paye. A l’écran, ce sont deux actrices qui assurent le show, conférant aux Runaways une rage et une énergie implacables. Dakota Fanning, alias Cherie Currie, marque de son empreinte vocale le tube des Runaways, «Cherry Bomb», car, il est important de le mentionner, ce sont les actrices qui chantent. De la formation du groupe à son envolée, nous embarquons aux côtés de ces nanas qui n’ont rien à envier aux rockeurs les plus célèbres : alcools, drogues, fans hystériques, elles diabolisent tout sur leur passage. Prises en main par l’excentrique producteur Kim Fowley (mention spéciale à l’acteur Michael Shannon qui crève l’écran dans le rôle d’un homme tyrannique prêt à tout pour faire percer son groupe, à l’instar du célèbre Phil Spector dans les années 60), les Runaways franchissent toutes les limites de la décence et offrent à leur public un rock électrisant.

La bande originale est de ce fait sans fausse note (Iggy Pop, David Bowie, les Sex Pistols, MC5, Joan Jett bien sûr, ainsi que les Runaways évidemment). Sans tomber dans les clichés ni dans une vision édulcorée de ces quatre nanas dans le vent, le film est une bonne surprise : il a du relief et propose aux spectateurs une plongée dans une époque où le rock vivait ses plus belles heures. A noter que la réalisatrice Floria Sigismondi signe ici son premier long métrage mais a déjà à son palmarès une trentaine de clips mettant en scène des artistes prestigieux (Marilyn Manson, David Bowie, les White Stripes, entre autre…). Nous comprenons donc mieux que «filmer la musique» n’est pas chose aisée et que, par conséquent, le choix du réalisateur s’avère ici payant.

En résumé, «The Runaways» est un cocktail jubilatoire qui démontre qu’une bonne actrice peut toujours faire ses preuves et avoir du mordant, quel que soit son parcours.

"The Runaways" de Floria Sigismondi

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