Le saviez-vous ? Le sous-sol du Palais des Beaux Arts de Lille abrite une galerie obscure où dorment d’immenses plans-reliefs illustrant différentes villes du Nord Pas de Calais, de Belgique et des Pays-Bas. La plus grande carte d’entre elles s’étend sur plus de 27m2 et se compose de 15 tables. Créée en 1743, elle représente la ville d’Aire-sur-la-Lys, dans le Pas-de Calais.
Cependant pour un souci de conservation, ces plans-reliefs si imposants et spectaculaires se dressent derrière de grandes vitrines. Impossible donc de se rapprocher pour surplomber les maquettes.
Pour contrer cette frustration et par désir de partager ce patrimoine, le président du Conseil régional, Daniel Percheron, a décidé d’offrir au maire d’Aire-sur-la-Lys, Jean-Claude Dissaux, un projet de numérisation du plan en 3D. Ce nouveau rapport à l’image permettra alors au spectateur d’être virtuellement au plus près de la ville miniature.
Et c’est la société ingénierie géomètre INGEO qui a été chargée de relever le défi.
Avec la collaboration de Bruno Girveau, directeur du Palais des Beaux Arts, les techniciens ont donc démonté chaque pièce de ce puzzle grandeur nature. Après plusieurs essais, c’est la photogrammétrie qui a été choisie pour donner vie au projet d’une manière la plus fidèle possible. En tout, ce travail titanesque de 13 000 clichés a nécessité huit mois de travail, effectué par trois techniciens à plein temps.
Le résultat est plus que convaincant : la maquette en papier se réveille sous les traits de la 3D. On retrouve ainsi les monuments historiques qui font la fierté de la ville : comme le Beffroi ou encore le Bailliage. Les remparts, disparus aujourd’hui, reprennent vie en 3D. On replonge dans une époque lointaine, même si la ville n’a pas vraiment changée, on y retrouve notamment la Grand Place.
« Je t’offre un bijou à toi de trouver l’écrin » a déclaré le père du projet Daniel Percheron à son ami maire. Il n’a pas fallu longtemps à Jean-Claude Dissaux pour trouver le bâtiment qui hébergerait cette prouesse technologique : ce sera dans les murs de la chapelle Beaudelle que le projet prendra vie.
Et « le diamant brut ne demande plus qu’à être taillé », puisque la prochaine étape sera de rendre accessible le projet au public. Pour cela, les idées ne manquent pas, comme, par exemple, l’immersion via une tablette tactile où le public pourra « toucher du doigt et de l’œil les places fortes de l’époque ». Pour parfaire le tout, les historiens airois ont hâte de trouver la musique qui accompagnera cette magnifique réalisation.
Et pour finir en beauté cette aventure, le conseil régional offre le fichier numérique au Palais des Beaux Art de Lille pour le récompenser de sa collaboration. Ainsi, les régions du Pas-de-Calais et du Nord pourront profiter tous deux de ce concept révolutionnaire.
Immersion virtuelle en plein cœur d’Aire-sur-la-Lys prévue pour très bientôt.
