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Bouchées doubles pour la galerie Bacqueville

Bouchées doubles pour la galerie Bacqueville

Cédric Bacqueville continue sur la route de l’audace. Après de nombreux vernissages et expositions, des stands à la foire de Bruxelles et à Lille Art Fair, sa rentrée n’est pas passée inaperçue avec la création d’une deuxième galerie à quelques mètres de la première, rue Thiers. L’exposition « Inaugurations Partagées » aux numéros 6 et 32 de cette rue du Vieux-Lille a commencé le 13 septembre par un double vernissage présentant une trentaine d’artistes diffusés par la galerie. Plusieurs d’entre eux avaient effectué le déplacement.

Cédric est un galeriste self-made-man. Si son entreprise d’encadrement, installée à Roncq depuis 2004, s’est forgée une réputation jusqu’à Paris et à l’étranger, le jeune diplômé en arts appliqués, passé par l’apprentissage, n’est pas un fils à papa qui aurait puisé dans la cassette familiale pour lancer ses projets. Son credo fut immédiatement d’appuyer de jeunes artistes prometteurs. De l’intelligence artistique, de l’intuition : ces qualités lui ont permis de présenter au nord de la France avant tout le monde bien des artistes qui seront les stars de demain. Certains le sont déjà devenus depuis que le jeune galeriste les a découverts.

Son entreprise d’encadrement a permis à Cédric, à moins de 30 ans, de s’introduire petit à petit dans le monde de l’art. Pour cela, il a su s’associer à David de Souter, un encadreur de talent remarqué à Septentrion Marcq-en-Baroeul. Le visiteur du Palais des Beaux-Arts l’ignore, mais nombre de tableaux ou de photos exposés ces derniers mois ont été encadrés par les professionnels de chez Bacqueville / De Souter. C’était le cas des photos du Lillois Maxime Dufour, par exemple, lors de l’exposition Babel. Mais Cédric a aussi déniché des clients du côté de la Fondation Miro à Barcelone ou du Grand Palais à Paris, en y allant souvent au culot.

Car Cédric Bacqueville a parfois acheté lui-même des œuvres pour les vendre d’abord dans sa galerie de Roncq où les artistes côtés ne voulaient pas exposer. Il a fini par leur avouer son bluff et ceux-ci désormais le suivent depuis qu’il leur offre une visibilité en plein centre de Lille : la ville qui monte en matière d’art contemporain depuis Lille 2004, grâce à Martine Aubry et la multiplication des expositions dans les musées lillois « classiques » (Beaux-Arts, Comtesse, LAM, La Piscine) mais aussi dans ces lieux atypiques que sont Le Tri Postal ou la gare Saint-Sauveur.

La galerie du 32 rue Thiers a ainsi rapidement accroché seize photos grand format de Gautier Deblonde, dont le tour du monde d'ateliers d’artistes – une superbe idée – a fait mouche. Les amis de la maire de Lille lui ont d’ailleurs acheté une de ces photos panoramiques lors de Lille Art Fair 2013 : nous l’avons découverte exposée juste en face de son bureau, dans la partie privée de la mairie ! Il s’agit de l’atelier de Pierre Soulages - l’un des artistes préférés de Martine Aubry. A côté de la porte de la maire, une autre photo a été achetée à lille Art Fair sur le stand Bacqueville : une œuvre très colorée d’Alain Delorme.

Thomas Devaux
A voir notamment dans la galerie du 6 rue Thiers : un exemple du travail de Thomas Devaux, artiste-photographe exposé désormais de Los Angeles à Hong-Kong. La photo grand format accrochée chez Bacqueville est d’ailleurs celle qui ouvre le site internet de l’artiste.
Nous avons interviewé Thomas Devaux lors du vernissage. « Mes images sont totalement reconstruites à partir du réel. Par exemple je prends des photos lors d’un vernissage, puis je travaille les documents, les déforme, les recompose… En quelque sorte, je passe du profane au sacré. Cela peut choquer le public habitué à une conception posée du photo reportage : aux rencontres photographiques d’Arles, où j’ai expliqué mon travail, certains ont sifflé ! Il est vrai que je transforme mes clichés en matière organique. Je peux faire des choses assez pesantes. »
Le photographe, qui a débuté par des collages d’héliographie, offre des œuvres de l’ordre du fantastique, évanescentes, spectrales, oniriques…

Où et quand ?
Les galeries, aux 6 et 32 rue Thiers à Lille, sont ouvertes du mardi au samedi de 10h à 12h et de 13h30 à 19h, et le dimanche de 11h à 15h.

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