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Le bateau Kino doit rester à flot !

Ce cinéma d'Art & Essai implanté dans l'Université de Lille 3 est en train de subir de plein fouet la « baisse brutale et non concertée des subventions publiques » qui touche tous les organismes culturels. Un concert de soutien sera organisé le samedi 12 avril 2008 à l'Espace Concorde de Villeneuve d'Ascq avec au programme: Le Dazibao, Les Blaireaux, Pink Nicotine, Averse, Le Comte du Cul, Billy B. Beat et Jonaz.

"Le Kino-Ciné est l’unique salle classée Art et Essai implantée dans une université à fonctionner à l’année, avec des projections régulières. La salle est ouverte à tous, étudiants ou non."

Ce mois de mars 2008, le Kino a dû licencier un de ses deux salariés pour motif économique. Avec trois emplois créés, une équipe active de bénévoles et un matériel professionnel autofinancé, ce cinéma était pourtant ces dernières années sur une pente ascendante mais se retrouve aujourd'hui avec un seul salarié et des caisses de plus en plus vides. Le Kino n'est malheureusement pas un cas isolé.

Il y a quelques semaines encore, Heure Exquise (Centre International pour les Arts Vidéo à Mons en Baroeul) appelait à la mobilisation: « A ce jour, nous ne savons toujours pas quels seront les crédits attribués en 2008… et il y a clairement menace d'une absence totale de budget. ». l'UFISC (L’Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles) demande quant à elle « l’arrêt immédiat des baisses annoncées par l’Etat », et la liste des inquiets est longue.

C'est donc tout un secteur qui, ébranlé par la tempête, demande des comptes à l'Etat tout en sachant bien que la situation économique et politique ne leur est pas spécialement favorable.

En attendant des réponses, et en espérant que le règlement de la dette publique puisse se faire sans écraser la culture de proximité, les bénévoles qui font vivre ces associations se mobilisent à leur manière.

L'équipe du Kino organise un grand concert de soutien pour « renflouer les comptes » de ce petit cinéma et plus globalement propager un message peu véhiculé par la grande presse (On a souvent pu constater le pouvoir de l'opinion publique quand il vient se saisir d'une question pour exercer une pression sur les pouvoirs publics).

L'enjeu est de taille. Sont en danger des structures et des réseaux créés et entretenus pour développer et propager la culture jusque dans les couches les plus isolées de la population. Le risque est un retour à une culture élitiste, une disparition de l'esprit non lucratif, démocratique et populaire des associations culturelles. 

Petit rappel historique qui fait relativiser sur l'importance et la nature des "moyens"...

"Kino est un mouvement de cinéastes et de vidéastes amateurs créé à Montréal, au Québec en 1999 et organisé en cellules dont la devise, que l'on doit à son créateur Christian Laurence, est : « Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant. »

[...]

L'une des inventions les plus originales du mouvement Kino, ce sont sans conteste les Kino-cabarets, qui permettent à chacun, qui qu'il soit, amateur ou professionnel, comédien ou cadreur, simple rêveur, de trouver le cadre propice au « passage à l'acte » [...] Le principe est simple : produire en 48 heures, avec les moyens du bord, un film d'une durée inférieure à 10 minutes.

[...]

Le terme « rien » désigne donc principalement ici le « sans argent ». Un film Kino n'étant produit qu'avec les idées, et le matériel se trouvant là. Un Kino-cabaret, c'est une démonstration patente de la possibilité, avec un minimum de talent, de produire un film de qualité.

Au cours d'un Kino-cabaret, il faut donc « faire avec… ». Faire avec les accessoires qui se trouvent là, faire avec les décors qu'on a sous les yeux, faire avec les comédiens et non-comédiens qui participent.

[...]

Kino, est finalement un groupe qui par la solidarité et l'écoute mutuelle, aide chacun à évoluer dans sa démarche personnelle et à la pousser au plus haut niveau de perfection et de raffinement."

[Wikipédia]

Tout cela, non pas pour dire que l'argent n'est pas nécessaire à la création et la diffusion, mais pour dire que la force du mouvement Kino réside d'avantage dans ses moyens humains que dans ses moyens financiers. S'il y a vraiment une filiation entre ce mouvement et notre petit cinéma indépendant, nous pouvons compter sur ce dernier pour résister et perdurer grâce à ses "forces vives". En action

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