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Le Consulat d’Italie ferme ses portes

Le Consulat d’Italie ferme ses portes

Il y a deux ans, l’Institut Culturel d’Italie implanté à Lille mettait la clef sous la porte. Après les Consulats de Mulhouse, Dijon, Bastia, Chambéry et Bordeaux, c’est au tour de Lille de vider ses locaux de la rue d’Isly.

A partir du 30 juin, les Italiens habitant le Nord-Pas-de-Calais, l’Aisne et la Somme, soit près de 30 000 ressortissants, devront se rendre au Consulat Général de Paris pour régler leurs formalités administratives. Cette concentration vient alourdir la pile des 90 000 dossiers que doit traiter la Capitale. Les raisons invoquées seraient d’ordre économique dues aux charges trop élevées des locaux et de leur entretien. En effet, les dépenses annuelles avoisinaient les 150 000 €. « On aurait pu alléger considérablement ces charges en emménageant dans un bâtiment adapté, plus petit. Il aurait fallu réduire la présence du personnel venu de Rome pour exercer leurs compétences à Lille » souligne Bruno de Santis, Président du Conseil des Italiens résidant à l’Etranger.

Depuis l’annonce de cette fermeture en 2009, la communauté italienne continue de protester sans relâche face à cette délocalisation. « Entre 1945 et 1960, les Italiens sont venus prêter main forte à la France. Ils ont largement participé à sa reconstruction mais aussi à son essor économique. Certains ont déminé les territoires de la Somme et de l’Aisne après la guerre 14/18 au détriment de leurs vies. Dans la région, les industries minières, sidérurgiques et textiles ont employé beaucoup de Transalpins. Quant à ceux qui ont fui la dictature instaurée par Mussolini, ils sont un exemple de la reconquête de la liberté. Actuellement, ces derniers ont une moyenne d’âge de 70 ans, c’est un devoir moral de leur garantir un service public de proximité » argue t-il.

En février dernier, les salariés du Consulat ainsi que les forces vives du réseau associatif régional italien avaient occupé les bureaux situés à Cormontaigne. Une mobilisation qui s’ajoute aux nombreuses initiatives entreprises par les Italiens depuis ces deux dernières années.  « Plus d’une centaine de lettres signées de la main de parlementaires, maires, conseillers municipaux ont été adressées au Ministère italien des Affaires étrangères ainsi qu’au Secrétaire d’Etat chargé de la restructuration du réseau consulaire. Nous avons utilisé tous les moyens d’expression que la démocratie peut mettre à notre disposition : manifestations, rencontre avec l’Ambassadeur d’Italie à Paris…» Ce mouvement de contestation est largement suivi par les figures de l’opposition au gouvernement de Silvio Berlusconi ainsi que par certains élus régionaux, notamment Pierre Mauroy et Martine Aubry. 

Autre ombre au tableau, le cas des huit salariés lillois qui devront gonfler les rangs du personnel consulaire du 16ème arrondissement. « Ils toucheront le même salaire qu’à Lille sans prendre en compte le coût de la vie sur Paris. » Au total, leurs bulletins de paie afficheront, à l'année, 5000 € de moins que ceux de leurs confrères parisiens.  « Nous ne sommes pas résignés. J’ai toujours espoir que le Sénat d’Italie prenne une décision favorable. Mais faut-il encore que le gouvernement berlusconien ne passe pas outre ».  La partie se jouera le 17 mai prochain au Sénat italien

Une pétition se trouve sur le site Web du Théâtre Diagonale.
 

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